février 10, 2025

Submersion – Avion en Eaux Troubles

Titre Original : Submerged

De : Fred Olen Ray

Avec Coolio, Brent Huff, Maxwell Cauldfield, Nicole Eggert

Année : 2000

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Un groupe de terroristes détourne un avion afin de voler une malette contenant les codes capables de détourner le plus important satellite de défense américain.

Avis :

Depuis le succès d’Airport au début des années 1970, le thème des crashs aériens est un des sujets récurrents du film catastrophe. Avec un tel cadre, il est aisé de triturer les protocoles de sécurité afin de provoquer la perdition d’un avion. Par la suite, le métrage de George Seaton a donné lieu à d’autres itérations plus ou moins probantes, dont certaines confèrent parfois au navet ou au nanar. Preuve en est avec Airport 80 Concorde. Avec Submersion, téléfilm du dimanche où un avion fait naufrage au cœur de l’océan, on songe plutôt aux Naufragés du 747. Au-delà d’éléments scénaristiques communs, la comparaison se limite à quelques stock-shots grossiers pillés sans vergogne.

Grand chantre des productions indigentes et indigestes, le prolifique Fred Olen Ray est réputé pour enchaîner les tournages à un rythme effréné. En l’occurrence, la quantité prévaut sur la qualité. Et cela tient de l’euphémisme lorsqu’on se penche sur sa filmographie. Dans le meilleur des cas, on assiste à des séries B fauchées, sans imagination ni talent, mais nanties d’une bonne dose d’opportunisme mercantile. Au pire, on se confronte aux affres du Z et de la nanardise crétine. Ce qui semble caractériser Submersion ou, au gré de ses diffusions télévisées, Crash dans l’océan ou Péril en haute mer. Autant de patronymes qui ne flouent guère sur la teneur d’une telle bobine, et ce, dès les premières séquences.

« On s’enfonce dans les strates abyssales d’une imbécilité manifeste »

On assiste alors à un braquage rocambolesque où le personnel présente l’intelligence d’un organisme monocellulaire, où les blessures par balles ne donnent lieu à aucun impact corporel. Économie de moyens oblige, il n’y a même pas une gerbe d’hémoglobine numérique mal dégrossie. En revanche, la gestuelle exagérée des victimes s’avère risible à plus d’un titre. Au sortir de cette incursion saugrenue, l’histoire enfile les clichés sans discontinuer. Cela tient à des échanges qui se perdent trop souvent dans le non-sens ou à ces retournements narratifs impromptus pour maintenir cahin-caha un rythme tendu, fait de faux suspense et d’idioties en tous genres…

Au sortir d’une exposition laborieuse, le naufrage de l’avion en haute mer peut se présenter comme une allégorie de la direction déclinante du film. On s’enfonce dans les strates abyssales d’une imbécilité manifeste, d’une bêtise humaine sans borne ni frontière. Lorsqu’on pense toucher le fond, il y a toujours une cavité plus profonde dans laquelle on menace de sombrer. Inutile de parler d’un caractère vraisemblable sur l’aspect technique de la situation ou d’éventuelles avaries qui altèrent l’intégrité du fuselage de l’avion. De même, les dégâts causés par le crash offrent de fortuites ouvertures pour les bévues sous-marines des terroristes et celles des forces spéciales.

« il subsiste un frêle intérêt pour un jeu d’acteurs amusant »

Avec de fréquentes incursions à l’air libre pour présenter d’autres points de vue, la progression s’entrecoupe d’intermèdes pénibles et dispensables. Ce qui est censé rendre compte de l’état d’urgence. À ce stade, il subsiste un frêle intérêt pour un jeu d’acteurs amusant où chaque intervenant se plaît à forcer le trait. Qu’il s’agisse de surjeu ou de cabotinage, on déroule un chapelet d’expressions caricaturales, auréolé d’un doublage qui se fait l’écho du dilettantisme ambiant. Mention spéciale à Coolio, le rappeur homme-poisson dont la fonction de terroriste lui sied autant que celle de « banquier » dans Batman et Robin.

Au final, Submersion est une ignoble itération du film de catastrophe aérienne. Fred Olen Ray régurgite son métrage avec autant de prestance que le contenu de son estomac, au sortir d’une cuite. L’ensemble est d’une stupidité ineffable où chaque moment confère à un cas d’école en matière de leçon de réalisation. En l’occurrence, tout ce qu’il ne faut pas commettre dans la production d’un long-métrage. Au-delà de cette ineptie sous-marine, les scènes d’action rivalisent d’incohérences où l’absence de compétences au tir se compense par des morts farfelues. En lieu et place de trouver une modeste redite des références tournées dans les seventies, on assiste à un traitement proche de la parodie, s’il n’y avait guère ce premier degré permanent. Y a-t-il seulement un pilote dans l’avion ?

Note : 02/20

Par Dante

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