avril 16, 2024

Airport 80 Concorde – Vieux Coucou

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De : David Lowell Rich

Avec Alain Delon, George Kennedy, Robert Wagner, Susan Blakely

Année: 1979

Pays: Etats-Unis

Genre: Action

Résumé:

Un terrible attentat risque de faire exploser un Concorde en plein vol.

Avis:

Qu’est-ce qui fait qu’une saga s’arrête? Il y a trois raisons à cela. Soit elle est arrivée au bout de son concept et il n’y a plus rien à raconter. Soit elle est en perte de vitesse au niveau rendement et les producteurs ne donnent plus rien pour relancer la machine. Soit le dernier film était tellement mauvais qu’il a signé l’arrêt de mort de la franchise. On retrouve ces hypothèses dans bons nombres de sagas horrifiques mais on peut aussi compter de temps à autre sur un autre cinéma et notamment la saga Airport. Film oscillant entre le thriller et le film catastrophe, Airport n’a jamais vraiment emporté les foules et cette quadrilogie fut assez vite oublié par les cinéphiles. Et pourtant, dans les années 70, elle parvenait à réunir des géants du cinéma comme Charlton Heston, Alain Delon ou encore George Kennedy. Aujourd’hui tombée en désuétude, la saga reprend du poil de la bête grâce à une ressortie en bluray de qualité. Malheureusement, en termes de film, cela a bien vieilli et ce Concorde, qui clôture la saga est un navet qui peut se savourer mais pas de la meilleure des manières.

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Paul Merand est un pilote de concorde renommé. Alors qu’il doit faire un voyage vers Moscou, il embarque une journaliste vedette de télévision dont le mai est PDG d’une entreprise d’armement. Avant d’embarquer, un homme vient chez elle et lui dit que son mari vend des armes pour entrainer des guerres et ainsi se faire du bénéfice. L’homme se fait abattre et elle est prise pour cible. Fort heureusement, elle s’en sort et fait part de ses questionnements à son compagnon. Dos au mur, celui-ci décide de tout faire pour la liquider, prenant pour cible le concorde et tout son équipage. Mais Paul est un as du pilotage.

C’est assez triste à dire, mais la saga Airport finit assez mal malgré un casting intéressant. Le film part sur les bases du thriller avec ce qu’il faut de suspens et de bad guy, mais il va devenir une sorte de film d’action idiot où le spectateur verra sous ses yeux des inepties aussi incroyables qu’improbables. Pourquoi vouloir détruire un avion avec tous ses passagers alors qu’une seule personne est visée? C’est la grande question de ce film qui pourrait tirer profit de son pitch pour fournir un thriller honnête avec une femme qui tente de se débarrasser de ses tueurs. Mais non, le réalisateur a voulu faire dans le spectaculaire et livre une parodie de James Bond avec un Concorde qui peut se retourner, éviter les missiles et même atterrir dans la neige en catastrophe sans faire de victime. Pas de doutes, on part vraiment dans le n’importe quoi et le film osera tout.

C’est-à-dire que pour l’époque, les effets spéciaux n’étaient pas aussi développés qu’aujourd’hui, mais qu’importe, voulant tout montrer, le réalisateur propose des scènes de vol ahurissantes de médiocrité, montrant tous les défauts du faux fond et octroyant à son avion les pires cambrioles. Car oui, un Concorde peut se mettre à l’envers pour pouvoir tirer une fusée éclairante. Oui, le Concorde peut faire des embardées au dernier moment pour éviter des missiles. On se rapproche grandement d’un foutage de gueule, l’ensemble étant en plus doté d’une réalisation médiocre. Mais là encore, ça peut être drôle. Par contre, comment cela se fait-il que personne ne prévienne qui que ce soit lorsqu’un avion de chasse poursuit et tente d’abattre un avion de croisière? C’est le deuxième grand mystère de ce film qui propose des attaques aériennes sans que personne ne soit inquiété et qui tue dans l’œuf tout élément dramatique.

Et c’est bien dommage que le film soit si nanardesque dans ses scènes de vol et d’attaques aériennes car il propose un travail des personnages plus intéressants que dans les autres opus. En effet, on aura droit à une escale où l’on va mieux découvrir le personnage de George Kennedy (que l’on suit depuis le deux) et qui se révèlera relativement touchant. Sans parler d’Alain Delon, qui joue les beaux gosses de service, aux grands élans poétiques pour sa belle jouée par Sylvia Kristel (Emmanuelle). Ce travail, même s’il reste anecdotique permet, prouve qu’il était possible de faire autre chose avec la saga Airport et de donner un nouveau souffle à la série. Malheureusement, le réalisateur a préféré le sensationnel crétin au travail de fond et le résultat n’en est que plus médiocre.

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Au final, Airport 80 Concorde clôt cette saga de la plus mauvaise des manières. S’il prête à sourire à cause de la bêtise de son scénario et de plans ubuesques que même Asylum rejetterait aujourd’hui, le film accumule les tares voulant à tout prix en faire un métrage à sensations. Il en résulte un navet de luxe avec un gros casting qui ne prendra jamais son envol et pire que cela, fera s’écraser la saga dans un vilain bruit de métal écrasé.

Note: 05/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=BdwoWbBduxw[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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