octobre 5, 2024

Les Chevaliers du Zodiaque – Mauvais Karma

Titre Original : Knights of the Zodiac

De : Tomasz Baginski

Avec Mackenyu, Famke Janssen, Sean Bean, Madison Iseman

Année : 2023

Pays : Japon, Etats-Unis

Genre : Action, Aventure, Fantastique

Résumé :

Seiya, un adolescent au caractère bien trempé, a l’habitude de participer à des combats pour gagner de quoi survivre dans la rue, tout en recherchant sa soeur qui a été enlevée. Durant un combat, il puise involontairement dans des pouvoirs mystiques insoupçonnés et se retrouve propulsé dans un monde où il rencontrera des chevaliers en armure, tirant leur puissance d’un entraînement magique ancestral et Athéna, une déesse réincarnée qui a besoin de sa protection. S’il veut survivre, il devra affronter son destin et tout sacrifier pour prendre la place qui lui revient parmi les Chevaliers du Zodiaque.

Avis :

Tomasz Baginski, ce nom ne me disait absolument rien. Du coup, je suis allé fouiner, histoire de savoir à qui j’allais avoir à faire avant d’aller brûler mon Cosmos. Polonais, Tomasz Baginski est avant tout un producteur qui a l’habitude de travailler avec Netflix, puisqu’on trouve son nom sur des séries de la plateforme, « Into the Night » et The Witcher« . Derrière ça, Tomasz Baginski a commencé à réaliser au milieu des années 90, et l’on peut dire qu’il n’a pas chômé, puisqu’il a mis en scène une quinzaine de courts-métrages ou de clips. Après tant d’années, « Les chevaliers du Zodiaque » marque un tournant dans sa carrière, puisqu’il est le premier long de son auteur.

Pour ce film, Sony Picture a vu les choses en grand, car ce « … chevaliers du Zodiaque » est, dans les prévisions, le premier d’une série de six films. Sony se voyait déjà lancer une franchise. Malheureusement, on peut dire que face au désastre de ce premier film, le poussin a été tué dans l’œuf.

« Ce premier long pour Tomasz Baginski risque fort bien d’être son seul et unique. »

Dès les premières images, « Les chevaliers du Zodiaque » peinait à convaincre, s’annonçant comme une catastrophe annoncée et planifiée, et tristement, c’est bien ce qui va se produire avec ce film dont on peine à sauver quelque chose. Invraisemblable, incohérent, hideux, jouissant d’effets spéciaux qui n’ont pas l’air d’avoir été finis, prenant des libertés qui posent la question du pourquoi ? Bref, ce premier long pour Tomasz Baginski risque fort bien d’être son seul et unique.

Seiya, un jeune adulte désœuvré, participe à des combats en cage pour gagner de quoi survivre. Un soir, il est repéré par Alman Kido, un homme d’affaires qui s’est donné comme mission de protéger la réincarnation de la déesse Athéna. Ce soir-là, Seiya laisse échapper de lui un pouvoir qu’il ne soupçonnait pas. Mais ce pouvoir est convoité aussi par Vander Guraad, l’ex-femme de Kido, qui elle, s’est mise en tête d’anéantir la déesse Athéna, car elle représente pour la tête un réel danger. Amené dans « la forteresse » de Kido, Seiya va devoir s’entraîner et prouver qu’il est l’un des chevaliers qui protégera Athéna…

Il y a des projets, on se dit que dès leur première idée, ça ne va pas le faire et à la découverte de cette adaptation des « … chevaliers du Zodiaque« , on a bien du mal à comprendre comment quelqu’un a pu croire en ça. Bien souvent, on a évoqué le cas de « Dragonball Évolution » pour parler du film de Tomasz Baginski et c’est vrai que « Les chevaliers du Zodiaque » a de quoi être un sérieux rival au film de James Wong.

« Ici, tout est premier degré, et malheureusement, c’est très compliqué d’être pris dedans. »

Ainsi, d’où que je tourne mon regard, il n’y a pas grand-chose qui va avec ce film. Si l’on s’arrête sur le scénario, ce dernier peine à raconter une histoire qui intéresse. D’ailleurs, cette histoire qui s’inspire des « … chevaliers du Zodiaque » ne possède pas grand-chose de l’animé de notre enfance. Alors oui, il y a bien quelques idées et quelques lignes, mais sur l’ensemble, on se trouve gêné par tout ce qui est proposé. Les mecs y croyaient dur comme fer, et ça se sent avec cette histoire qui se prend tellement au sérieux. Ici, tout est premier degré, et malheureusement, c’est très compliqué d’être pris dedans, entre ces personnages ô combien si peu charismatiques, et cette histoire qui est capable de se contredire en une scène (le meilleur étant sûrement Sienna qui nous explique être une quasi-prisonnière dans sa maison surprotégée pour ne pas que Guraad la retrouve, et pourtant, lorsque ça ne va pas, elle va faire un tour à moto pour s’aérer l’esprit…).

Toujours dans ce scénario, les gars (car ils sont quand même trois à avoir écrit ça) sont partis dans un délire futuriste avec des cyborgs au service d’une femme d’affaires qui veut faire la peau à Athéna. Alors j’avoue que je n’ai pas revu l’animé depuis une trentaine d’années, et mes souvenirs sont assez vagues, mais je ne me souviens pas de cyborgs, et même de vaisseaux spatiaux qui servent de jet privé… On ajoutera à cela que le scénario compte sur son action pour divertir. Dans cette optique, le film ne s’arrête jamais, poussant toujours plus loin l’action, mais comme ça se contredit tout le temps, et plus largement, on se fiche un peu de ce qui peut arriver aux personnages, le film en devient vite épuisant. Oui, il n’aura même pas réussi à être drôle et accéder au rang de nanar. Non, il est juste épuisant et gênant.

« Le film donne la sensation d’avoir été créé par des cosplayers. »

Bon, si l’histoire est clairement mauvaise, on aurait pu se rattraper sur l’esthétisme du film, qui pourrait nous offrir de bonnes scènes, de bonnes idées et un univers, mais là encore, ça se foire sur la quasi-totalité. Si on pourrait sauver les scènes d’entraînements de Seiya avec Marine (qui est globalement le seul personnage qui ressemble à l’animé), pour le reste, on aurait envie de dire « – Fuyez pauvre fou … ». C’est bien simple, tout est raté, et pire que cela, le film ne se contente pas de ça, non, il est franchement hideux. Jouissant d’effets spéciaux d’un autre temps, on aura le droit à une course-poursuite voiture VS vaisseau-jet privé sale, mais sale.

Puis plus loin encore, les transformations où les chevaliers enfilent leurs armures, on est en droit de se demander comment on n’a pas pu faire mieux que ça, tant ça ne fonctionne pas et surtout, ça sent le numérique. Idem pour les combats qui usent d’effets spéciaux ou d’effets de mise en scène. Ça se veut impressionnant, mais c’est tout l’inverse. C’est tellement marqué, tellement prononcé, qu’on ne voit que ça.

Plus haut, je parlais des armures, et hormis, là encore, le personnage de Marine, pour tous les autres personnages (oui il n’y a pas que les chevaliers en fin de compte) le film donne la sensation d’avoir été créé par des cosplayers. Que ce soit Seiya (Mackenyu), Athéna (Madison Iseman) , Ikki (Diego Tinoco) rebaptisé ici Néron, ou encore Kido (Sean Bean), Guraad (Famke Janssen, version Dark Vador à qui il manque plus que le casque) Mylock (Mark Dacascos), Cassios (Nick Sathl), tous ont l’air d’avoir revêtu les meilleurs déguisements…

Ainsi, c’est compliqué d’aborder le film de Tomasz Baginski, car tout ou presque est raté, et moi qui suis un optimiste en permanence, qui essaie toujours de voir le bon côté des choses et le verre à moitié plein, là, comme je le disais, d’où que je tourne mon regard, il n’y a rien à sauver, le naufrage est complet et j’adore cette expression, mais cette fois-ci, même Kate Winslet n’aura pas survécu… Bref, c’est étrange d’avoir cru et permis un tel naufrage.

Note : 04/20

Par Cinéted

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