Titre Original : Mondays
De : Ryo Takebayashi
Avec Makita Sports, Wan Marui, Koki Osamura, Yugo Mikawa
Année : 2024
Pays : Japon
Genre : Comédie
Résumé :
Votre boss vous harcèle ? Vos collègues vous épuisent ? Vous ne voulez plus retourner au bureau ? Vous n’imaginez pas ce que traversent Yoshikawa et ses collègues ! Car, en plus des galères, ils sont piégés dans une boucle temporelle… qui recommence chaque lundi ! Entre deux rendez-vous client, réussiront-ils à trouver la sortie ?
Avis :
Réalisateur, monteur et scénariste japonais, Ryo Takebayashi a débuté sa carrière avec un projet participatif pour le moins singulier, « Bestfriend.com« , une pièce de théâtre virtuelle, où un comédien (ou un personnage) interagit avec les commentaires des spectateurs. Par la suite, il va réaliser un documentaire pour lequel il suit une classe de collégiens. « Comme un Lundi » est son premier film.
Sorti discrètement le 08 Mai, « Comme un Lundi » est une petite comédie japonaise qui prend comme sujet de départ une boucle temporelle. Ici, on suit des personnages qui vont se rendre compte qu’ils sont coincés dans la même semaine, revivant inlassablement la même semaine de travail. Se posant comme une bonne surprise, le film de Ryo Takebayashi se fait amusant, et derrière sa comédie, le metteur en scène en profite pour traiter des sujets plus profonds, ce qui rend le film plus intéressant qu’il n’y paraît.
« Le metteur en scène réussit un sympathique film. »
Yoshikawa se réveille un matin au travail. Ayant énormément bossé avec ses collègues, tout le monde a dormi au bureau. Mais ce matin-là n’est pas comme les autres, puisque ce matin, c’est presque le premier où Yoshikawa va se rendre compte qu’elle est coincée dans une boucle temporelle. Hé oui, les semaines passent et sont les mêmes, et chaque lundi matin, lorsqu’elle se réveille, tout comme ses collègues, ou son chef, la même semaine recommence inlassablement. Comment en sortir ? Entre deux missions, Yoshikawa, mais aussi tous ses collègues, vont travailler ensemble dans l’espoir de trouver la sortie.
Petit film qui choisit la comédie pour aborder la boucle temporelle, « Comme un Lundi » est le premier long-métrage de fiction de Ryo Takebayashi, et on peut dire que le metteur en scène réussit un sympathique film. Ici, le réalisateur sait exactement comment jouer avec son concept, nous offrant sur tout le film les mêmes scènes avec des points de vue différents. Chaque point de vue, ou chaque scène, qui va être rejoué, ajoute toujours quelque chose en plus pour faire avancer les personnages vers la solution afin de sortir de cette boucle. D’ailleurs, le pourquoi de l’existence de cette boucle est intéressant, car le réalisateur le garde secret et il faut que les personnages mènent comme une sorte d’enquête, ce qui pique la curiosité, car le film évoque des pistes et nous, spectateurs, on se demande si ça va marcher.
« Il a le mérite d’être simple, direct et efficace. »
Si le film tient de bons personnages qu’on apprend à connaître au fur et à mesure, le plus intéressant dans le film de Ryo Takebayashi, ce sont les sujets que le réalisateur parcourt au travers de sa comédie. Si le film parle du travail évidemment, de la solitude au travail, alors même que l’action se situe dans un open space, le plus prenant dans le film sera l’aliénation au travail ou le manque d’envie, de motivation et d’intérêt pour son travail. Avec ça, il y a aussi cette idée de comment le travail et l’ambition peuvent aussi couper du monde et faire renoncer à beaucoup sans que l’on s’en rendre vraiment compte.
Puis, il y a l’idée de la routine infernale au travail, avec des semaines qui se répètent inlassablement, au point que pour certains, les personnages vont mettre un sacré bout de temps avant de se rendre compte qu’ils revivent encore et encore la même semaine. Cette idée est franchement intéressante, racontant beaucoup de choses sur le travail et la vie de bureau. Toujours du côté du scénario, en ce qui concerne la source de ce phénomène, « Comme un Lundi » tient une belle idée, qui est touchante à souhait, faisant se confronter les rêves à la réalité, ou encore à l’idée de ne jamais oublier de rêver et d’y croire encore, et plus largement d’oser se faire confiance, d’oser se lancer. Ce fond inattendu donne beaucoup de reliefs à cette comédie qui déborde d’énergie, et si l’on s’y amuse, le film sait nous toucher pour le meilleur.
Du côté de sa mise en scène, si le film peut avoir tendance à se répéter (en même temps, c’est un peu l’idée), il a le mérite d’être simple, direct et efficace. Ryo Takebayashi fait court, à peine une heure et vingt minutes, et c’est très bien comme ça, car le film va vite, le réalisateur mettant un point d’orgue à laisser peu de temps mort. Puis il offre de bonnes scènes de comédie aussi, ce qui est chouette, car elles font mouche à chaque fois, et s’il n’y a pas de grands éclats de rire non plus, assurément, on ressort avec le sourire aux lèvres.
Lorsque l’on fait les comptes, ce premier film Ryo Takebayashi se pose comme une bonne petite surprise. Certes, il ne révolutionne pas son genre, mais Ryo Takebayashi sait très bien s’en servir, pour offrir une comédie qui a du fond. Et une comédie qui véhicule beaucoup de belles choses au travers des sujets qu’elle aborde. Et enfin, son élément fantastique et la résolution de ce dernier est vraiment touchant. Bref, une bonne surprise que ce « Comme un Lundi« .
Note : 14,5/20
Par Cinéted
Une réflexion sur « Comme un Lundi – Happy Workdead »