avril 20, 2024

La Belle et le Clochard

Titre Original : Lady and the Tramp

De: Charlie Bean

Avec Thomas Mann, Kiersey Clemons, Ashley Jensen, Adrian Martinez

Année: 2020

Pays: Etats-Unis

Genre: Aventure, Comédie

Résumé :

Dans une petite ville de Nouvelle-Angleterre, la chienne cocker Lady voit sa vie parfaite bouleversée par l’arrivée d’un heureux événement dans la famille de ses maîtres. Elle fait alors la rencontre de Clochard, un chien errant pour qui la rue n’a plus aucun secret.

Avis :

Disney est une entreprise qui aura fait rêver des millions de gosses et qui continue aujourd’hui à faire rêver nos chères petites têtes blondes. Bien souvent conspuée pour son capitalisme sans fin, la firme aux grandes oreilles prospère pourtant et continue de faire des entrées en salles et de nouveaux abonnés sur son service de streaming, Disney+. Et c’est d’ailleurs de cette plateforme dont il est question aujourd’hui. Car pour attirer le chaland, la firme n’a pas hésité un seul instant à mettre des films inédits, qui ne bénéficieront pas de sorties au cinéma et qui ne seront visibles que sur le service, comme La Belle et le Clochard en version live, film qui nous préoccupe aujourd’hui. Mais avec ce film, peut-être encore plus que la plateforme de streaming et son merchandising, c’est sur cette folie douce de reprendre ses propres films en version live qui nous occupe l’esprit. Pourquoi ? A quoi ça sert ? Quel est le but ? Autant de questions qui viennent se bousculer dans notre subconscient tandis que le métrage de Charlie Bean reprend quasiment scène pour scène le dessin animé des années 50…

On ne va pas se voiler la face plus longtemps, on sait pertinemment pourquoi Disney reprend ses grands classiques en version live, tout simplement pour l’argent. La firme sait que les nouvelles moutures vont attirer un nouveau jeune public, et que les parents, ayant baigné dans les dessins animés et animé par une nostalgie très forte, vont accompagner leurs petits. Ce genre de film rassure, on est dans une zone de confort où l’on sait ce que l’on va voir et on est quasiment sûr de ne pas être déçu, car Disney et film déjà classique ayant fait ses preuves. Le problème, on l’a bien vu avec Le Roi Lion de Jon Favreau, c’est que de faire cela avec de beaux graphismes et une part de réalisme, ça gâche la magie et on a la sensation de se retrouver face à un documentaire National Geographic avec des animaux qui parle. Et c’est un peu ce que sous-tend La Belle et le Clochard. C’est joli, on voit des chiens qui parlent, mais l’ensemble oublie la magie, la candeur que possédait le dessin animé. On se laissera plus facilement bercé par la version de 1955, où l’on va accepter le repas de pâtes à la pleine lune comme un moment onirique et poétique. Dans ce film, si le réalisateur reprend au poil de cul près la séquence, il lui manque une magie qui n’est pas possible d’avoir avec des prises réelles. Il y a un truc en moins, on a l’impression de voir quelque chose de forcé et d’encore plus gnangnan que dans le film originel.

Et le réalisateur n’est pas forcément aidé par le scénario, assez classique, mais aussi par les défis techniques qu’impose une telle entreprise. Alternant des prises avec de vrais chiens (issus de refuges pour animaux, ce qui est une bonne chose) puis des prises en CGI, on sent que Charlie Bean ne maîtrise pas tous les éléments. Notamment parce que parfois, c’est un peu grossier, mais aussi parce que les effets spéciaux sont vraiment moches. Le passage chanté avec les deux chats qui détruisent tout est d’une laideur affolante et il en ira de même avec les deux chiots que l’on voit au début et à la fin du film, qui sont vraiment hideux. Il n’y a pas de juste milieu, d’équilibre entre les prise de vue avec les vrais chiens, qui sont tout de même plutôt belles (bravo aux dresseurs qui ont fait un travail de dingue) et les passages en effets numériques qui font vraiment tâche. Si on ajoute à cela une mise en scène assez plate, on se retrouve face à un film qui n’a pas le poids nécessaire pour se mesurer à son homologue. En même temps, confier le projet à un réalisateur dont l’un des seuls faits d’armes est le film Ninjago, c’est prendre de gros risques.

Alors que reste-t-il finalement à cette version de La Belle et le Clochard ? Il lui reste pour lui son joli petit message et sa mignonnerie. En effet, malgré des effets qui semblent désuets ou une histoire que l’on connait par cœur, le film propose une jolie morale et une histoire d’amour intemporel, celle d’une fille de bonne famille et d’un homme vagabond au grand cœur. On verra comment Lady découvre le vrai monde, loin de sa zone de confort, avec ses bons moments comme ses personnages détestables. On verra aussi comment le Clochard va changer sa perception des bonnes familles et des humains, qui sont moins détestables qu’il ne le pense. Un amour impossible nait ainsi et Disney de dire qu’il faut faire fi des conventions sociales pour se découvrir et, pourquoi pas, tomber amoureux. Le film de Charlie Bean est mignon, et c’est bien le mot qui le définit le mieux. C’est joli, c’est calme, c’est bienveillant et il n’y a pas vraiment d’antagoniste, si l’on excepte le rat et l’homme qui récupère les chiens errants. Des personnages pas forcément sympathiques, mais qui ne sont présents que pour mettre en avant la relation entre les deux chiens stars. Quant au casting, il reste correct sans pour autant être remarquable, sans grands noms à l’affiche, si ce n’est les voix de chiens, tenues par Tessa Thompson et Justin Theroux.

Au final, La Belle et le Clochard est un film qui peut paraître réussi dans son pari d’adapter en live le dessin animé des années 50. Reprenant presque scène pour scène le long métrage d’origine, Charlie Bean prend peu de risque et livre un film mignon à défaut d’être vraiment enthousiasmant. On regrettera un scénario relativement lisse et attendu et surtout une mise en scène qui n’a pas à cœur de surprendre le spectateur, collant trop à son modèle de base. Bref, sans être mauvais, cette version live n’apporte rien de bien neuf, et c’est dommage.

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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