Titre Original : Sudden Death
De : Peter Hyams
Avec Jean-Claude Van Damme, Powers Boothe, Raymond J. Barry, Ross Malinger
Année : 1995
Pays : Etats-Unis
Genre : Action
Résumé :
Darren McCord, un modeste employé d’un stade de hockey, l’Arena, s’apprête à assister à un match en compagnie de ses enfants. Quatre-vingt-dix minutes avant la rencontre, un commando investit l’Arena et prend en otage les membres de la tribune d’honneur, menaçant de tout faire sauter s’il n’obtient pas la rançon d’un milliard de dollars réclamée à la Maison-Blanche. Emily, la petite fille de Darren, est également capturée par le commando. McCord va tout tenter pour sauver son enfant et les milliers de spectateurs enfermés dans le stade.
Avis :
Durant les années 90, Jean-Claude Van Damme est une star des films d’action et des vidéo clubs. Il faut dire qu’il enchaine les projets, faisant parfois jusqu’à trois films par an. Forcément, avec un tel rythme de travail, il est difficile de passer à côté du phénomène, même si la qualité des métrages est fluctuante. En 1994, il s’acoquine avec le réalisateur Peter Hyams, avec lequel il va tourner Timecop. Le film sera un joli succès public, et le duo va se reformer l’année suivante pour un autre film d’action, Mort Subite. Délaissant le côté science-fiction pour plonger dans le thriller avec une prise d’otage, ce film n’a pas forcément une bonne réputation, notamment parce qu’il ressemble à un sous Die Hard. Et on ne peut donner tort à cet avis, tant les éléments entre Piège de Cristal et Mort Subite sont concomitants.
L’introduction du film sert à présenter le personnage principal, Darren McCord, et à lui donner une dimension tragique. Lors d’un incendie, il n’arrive pas à sauver une petite fille qui meurt dans ses bras. Suite à cela, il quitte les pompiers pour se retrouver vigile dans une patinoire gigantesque. Divorcé et un peu torturé, il prend ses deux enfants avec lui pour les amener voir le dernier match de l’année. Sauf que, manque de bol, c’est durant ce match qu’une prise d’otages va avoir lieu, avec une association de malfaiteurs qui souhaite de l’argent, sous peine de faire tout sauter. Mais lorsque la fille de Darren se fait kidnapper car elle a été témoin d’un meurtre, cette affaire devient personnelle, et les terroristes se sont attaqué à la mauvaise personne. Bref, Mort Subite, c’est Van Damme qui règle des comptes avec des méchants, au milieu d’une foule immense.
« Il n’est jamais évident d’être très objectif avec un film pareil. »
Et il n’est jamais évident d’être très objectif avec un film pareil, car il pousse les potards tellement loin, que l’on ne sait jamais si l’on doit être intransigeant avec toutes les ficelles scénaristiques, ou laisser parler notre plaisir face à des situations dynamiques et réellement jouissives. Le début est plutôt intéressant, avec un père aimant qui veut faire plaisir à ses gosses, tout en faisant son métier. On sent un personnage assez charismatique, qui porte un lourd fardeau sur ses épaules, et qui ne veut pas revoir une enfant mourir par sa faute (et encore plus lorsqu’il s’agit de sa fille). Darren est empathique, attachant, et Jean-Claude Van Damme n’est pas dans la surenchère. On sent qu’il est plus sobre qu’à l’accoutumée, (avec certainement des sachets de coke bien cachés pour qu’il n’en fasse pas des caisses) et cela permet de mieux cerner son personnage.
A contrario, il va falloir subir des méchants qui n’ont pas vraiment de bonnes motivations, si ce n’est l’argent. La prise d’otages se concentre surtout sur le vice-président et ses proches, et Powers Boothe en fait des tonnes pour avoir l’air méchant et sans pitié. Ce qu’il est, n’hésitant pas à tuer à bout portant de pauvres femmes qui n’ont rien demandé, mais on aurait aimé une raison plus forte que celle de l’argent. On suspecte aussi une volonté de lutter contre le pouvoir établi, et de remettre en place un équilibre social, mais malheureusement, on reste trop en surface, et les méchants ne sont pas à la hauteur du gentil. Même les traitres sont fades, et le héros les élimine un peut trop rapidement à notre goût. C’est dommage car cela ternit un peu l’image du film, ainsi que son efficacité.
« Les scènes de combat sont plutôt intéressantes, avec une belle violence. »
Mais pour contrebalancer tout ça, Mort Subite profite d’un rythme endiablé et d’une certaine intelligence dans son récit. On alterne entre les séquences de « torture » dans la loge du vice-président, avec les gesticulations du héros, qui va combattre du méchant, et désamorcer le plus de bombes possibles. Le montage est correct, ne jouant pas avec les coupures intempestives, et cela permet de voir l’évolution de chacun, entre un héros en pression et un méchant sûr de lui qui va commencer à perdre patience. Les scènes de combat sont plutôt intéressantes, avec une belle violence, ce qui étonne, puisque le réalisateur va même injecter quelques moments gores qui seront bienvenus. Ainsi qu’une sorte d’absence de pitié, puisque de nombreuses personnes vont mourir de façon aléatoire, rendant l’histoire plus tendue. A un tel point que l’on va même craindre pour la fille du héros.
Mais là encore, c’est contrebalancer par des fautes d’écriture impardonnables. Afin de rajouter du stress à l’ensemble, le film va mettre en avant des séquences inutiles, ou tout du moins qui n’ont pas d’impact et qui devraient en avoir. On pense à ce cadavre caché dans les toilettes qui n’affole personne alors que toutes les filles du stade s’y rendent à la mi-temps. On peut aussi évoquer le type au bazooka à l’extérieur du stade qui atomise le panneau d’affichage pile quand le héros arrive à marquer des choses dessus. Ou encore la série d’explosions à l’extérieur qui ne fait pas de bruit à l’intérieur du stade. Bref, il se passe plein d’éléments qui auraient dû créer la panique, mais qui ne font finalement rien du tout. Et puis il est difficile de passer outre la séquence de hockey avec Van Damme dans les cages, scène inutile.
Au final, Mort Subite est un film qui souffle le chaud et le froid, et qui est toujours à la limite du raisonnable. Pour autant, malgré des failles scénaristiques énormes, et un final qui frôle le n’importe quoi (cet hélicoptère qui chute en ligne droite…), on prend énormément de plaisir face à cette prise d’otages. Jean-Claude Van Damme est convaincant, la mise en scène est très agréable, et on ne crache pas sur les quelques effets gores qui parsèment le long-métrage. Bref, sans être l’un des meilleurs films de JCVD, il n’en demeure pas moins un plaisir presque coupable, que l’on prend plaisir à revoir.
Note : 14/20
Par AqME