avril 28, 2024

The Rig

De : Peter Atencio

Avec William Forsythe, Stacey Hinnen, Serah D’Laine, Marcus T. Paulk

Année : 2010

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Une violente tempête tropicale oblige une société de forage offshore à évacuer la majorité du personnel de la plateforme pétrolière Charlie. Seuls quelques membres expérimentés demeurent sur place, et se préparent à affronter la tempête. Complètement isolés, ils vaquent à leurs occupations, lorsqu’une nuit, l’un d’entre eux est porté disparu. Les recherches ne donnent aucun résultat. Ils vont cependant rapidement découvrir qu’une créature mortelle traque l’équipage, dont les membres disparaissent un à un…

Avis :

Si l’on compte de nombreuses productions prenant place dans le milieu maritime, peu d’entre elles ont pour cadre une plateforme pétrolière. Certes, un tel environnement peut davantage faire l’objet d’un film catastrophe ou d’une intrigue aux enjeux géopolitiques. Au cours des années 1980, on a même eu droit à une piètre itération dans le domaine de l’action avec The Patriot. En ce qui concerne le cinéma horrifique, il faut se contenter de Proteus et Parasite, autant d’incursions anecdotiques, sinon médiocres. Avec The Rig, on s’insinue dans un registre similaire aux deux dernières références, le tout noyé dans un florilège d’absurdités et d’insignifiances cinématographiques.

Afin de justifier le propos, l’entame se fait sous le prisme d’une caméra sous-marine embarquée. Point de vue censé représenter le réveil (ou la libération) d’une créature des abysses. Au sortir de cette introduction qui réitère, à sa modeste mesure, une bobine de found-footage, on assiste à une transition brutale avec un panorama numérisé exécrable sur la plateforme pétrolière. Puis l’on enchaîne avec une photographie qui n’est pas sans rappeler les bévues d’Asylum et consorts. On remarque alors une gestion de la mise en scène aléatoire où le grain d’images grossier côtoie un cadrage approximatif où la caméra a tendance à se rapprocher plus que de rigueur des protagonistes.

« On assiste à des séquences qui confèrent au ridicule. »

À de trop nombreux égards, on assiste à une volonté de réduire les perspectives du public et des intervenants en vue de mieux dissimuler le caractère fauché de l’entreprise. Les plans extérieurs sont sporadiques, tandis que les incursions sous-marines se résument à l’entame. À aucun moment, on ne distingue une quelconque tension par rapport au milieu maritime ou une sensation de prise au piège. Il n’est pas question d’étayer un semblant d’atmosphère propre à un huis clos. On se retrouve plutôt en présence d’une itération grotesque où l’on préfère s’attarder sur le dénuement des coursives et les clichés inhérents à un environnement majoritairement masculin.

Il faut aussi se contenter de conciliabules entre deux salles ou appréhender des échanges stériles sur le déroulement des évènements. Les réactions des intervenants rivalisent de bêtise quand il est question d’affronter la créature, survivre ou fuir par les moyens à disposition. Dès lors, on assiste à des séquences qui confèrent au ridicule. Cela sans oublier un plaisir non feint quant à plagier des œuvres majeures ; eu égard à Jurassic Park pour le passage des raptors ou, de manière plus généraliste, à Alien. Outre une copie sans âme, la menace aquatique n’est guère suggérée, encore moins permanente au regard de l’exiguïté des lieux.

« The Rig s’avance comme un mauvais survival. »

Créature qui, au demeurant, déçoit en tout point. On ne s’attarde guère sur ses origines ou ses caractéristiques biologiques. Si l’affiche augurait d’un style différent, sans compter le gabarit, on se retrouve avec un acteur en costume de latex grotesque où les attaques sont aussi furtives que brouillonnes. Il suffit de quelques secondes pour expédier les exécutions, le tout dans une gerbe de sirop de glucose. Le potentiel du cadre n’est jamais exploité à bon escient, tandis que la cohérence spatiale souffre de raccourcis et d’invraisemblances. Quant à la menace de la tempête, elle demeure timorée et sans conséquence sur le déroulement de l’action. Tout juste a-t-on droit à des bourrasques et quelques averses éparses.

Au final, The Rig s’avance comme un mauvais survival. Pâle ersatz d’Alien perdu au beau milieu de l’océan, le film de Peter Atencio alterne entre l’ennui et l’agacement. Dans un décor de carton-pâte, on finit par tourner en rond entre les différents niveaux de la plateforme pétrolière. Cela sans compter sur des dialogues vides de sens qui aboutissent à des choix aussi douteux que calamiteux. En soi, ce traitement définit la nature de cette production : un scénario sans fond et une progression qui s’enlise dans des strates d’idioties abyssales. Il en ressort un DTV indigent dont les tares intrinsèques le rapprochent de bévues opportunistes d’autres studios de production opportunistes…

Note : 06/20

Par Dante

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