avril 26, 2024

Black Water: Abyss

De : Andrew Traucki

Avec Jessica McNamee, Luke Mitchell, Amali Golden, Benjamin Hoetjes

Année : 2020

Pays : Australie, Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Un groupe d’amis explore des grottes isolées au plus profond des forêts du nord de l’Australie lorsqu’une tempête tropicale éclate. Les eaux montent et les emprisonnent sous la surface. Bientôt, des crocodiles tueurs émergent de l’obscurité…

Avis :

Les films d’horreur animaliers ont pour but de créer de la peur de deux façons différentes. Soit en arborant un monstre titanesque et agressif qui va bouloter de pauvres bougres, soit en mettant en avant de petites bestioles vicieuses qui sont souvent sujets à des phobies (coucou nos amies les araignées). La principale difficulté dans ce genre d’exercice est de ne pas tomber dans la surenchère, au risque de mettre en avant un côté grotesque, mais de ne pas tomber dans le minimalisme, où la survie prend le pas sur l’horreur pure. Certains films ont trouvé le juste en créant une double crainte, les attaques de bête et l’isolement. On pense bien évidemment à 47 Meters Down, mais aussi à Black Water et son crocodile gourmand. Il n’aura pas fallu longtemps à son réalisateur pour proposer une suite, qui va, malheureusement, être une amère déception.

Crocodile troglodyte

Le scénario de ce film ne tient déjà pas vraiment la route. On va suivre deux couples qui vont retrouver un cinquième type qui a trouvé une grotte non référencée. Au fil de la soirée avant l’exploration, on va se rendre compte que ce type est un tocard qui n’a jamais fait de spéléo de sa vie, et qui décide tout de même d’amener le groupe, alors qu’un orage risque d’arriver. Bref, tous les éléments sont présents pour que rien n’aille dans le bon sens. Et c’est ce qui va se passer, en plus d’intégrer un crocodile mangeur d’hommes dans l’histoire. Dès le départ, il va être difficile d’accorder du crédit à cette histoire sans intérêt. Un intérêt qui va déclinant avec des personnages transparents. C’est bien simple, ils sont présentés sommairement, à un tel point que l’on ne sait même plus comment ils s’appellent au bout d’un moment.

Le démarrage ne prend pas vraiment de risque, avec cinq personnes qui s’amusent lors d’une soirée, et les confidences d’une fille à une autre sur le fait qu’elle soit enceinte. C’est le seul élément qui pourrait nous faire ressentir de l’empathie pour elle, mais on va vite déchanter. Une fois dans la caverne, le film prend sont rythme de croisière et le crocodile de faire quelques apparitions furtives, histoire de dire qu’il est là. Une menace qui doit prendre de l’ampleur, puisque le niveau de l’eau monte rapidement dans la caverne. Cela va entrainer des relations tendues entre les personnages, notamment lorsqu’il va falloir se trainer un type gravement blessé par le crocodile. Oui, l’animal a beau avoir de grandes dents, il semblerait qu’un coup de gueule ne soit pas suffisant pour tuer. Bref, tout ce petit monde va végéter sans trouver de solution efficace.

Quand l’invisible ne suffit pas

En plus de ne faire que vadrouiller dans la flotte ou entre quatre murs, le scénario n’arrive pas à donner de l’importance à ses personnages. Le seul truc que l’on retrouve, c’est le fait qu’une des nanas soit enceinte, et que le père est le mari de l’autre. Chose que l’on comprend à travers quelques photos sur un smartphone, alors regardé par la cocue en question. Et, coup de bol, ce sont les deux survivantes de la fin du film, le réalisateur voulant peut-être appuyer sur l’aspect sans rancune de celle qui sauve sa copine. Bref, tout cela n’aucun intérêt et n’ajoute pas plus de profondeur au film. D’ailleurs, même le crocodile manque de crédibilité et d’impact. Ses attaques sont assez prévisibles, et on va nous resservir le même plan trois fois pour prévenir de son arrivée. Andrew Traucki se repose un peu trop sur ses lauriers.

Le premier Black Water jouait à fond sur l’invisibilité de sa bestiole pour créer de la tension et de la peur. Les survivants étaient obligés de grimper sur des arbres fragiles pour s’en sortir et tomber dans l’eau était synonyme de mort imminente. Ici, il faut aussi grimper, mais sur des rochers et dans un espace restreint qui ne peut être exploité. Le crocodile n’étant jamais rassasié, il va attaquer sans cesse, mais en se la coulant douce, ne faisant que très peu d’efforts pour sauter. Il y a beaucoup d’incohérences dans le film et de trous dans son script, que ce soit pour les personnages, dont on se fout éperdument, ou pour le crocodile, qui n’est juste qu’une bête affamée. Le film ne joue même pas sur une quelconque mythologie pour créer une créature intéressante, oubliant de donner de l’épaisseur au monstre.

Des abysses propres

Tout cela est assez dommage, car le film avait des ingrédients pour être une réussite. Andrew Traucki n’est pas un manche et il propose une mise en scène propre. Ses plans sont plutôt réussis et le film ne fait pas fauché. Il y a un vrai travail sur la photographie, avec de belles lumières, qui permettent de donner une aura à la caverne. Malheureusement, tout cela ne servira à rien puisque le film se gâche tout seul, avec des attaques répétitives, un final pas très intéressant et surtout, un manque de fond. Le film ne raconte rien, si ce n’est la survie précaire d’un groupe d’imbéciles. Le fait de rajouter une histoire de tromperie là-dedans n’amène rien de bon. On va à des kilomètres que cela a été rajouté pour tenter de donner un peu plus de relief aux personnages, mais le réalisateur n’en fait rien.

Au final, Black Water : Abyss est une sinistre déception. Si le premier film pouvait plaire dans sa tension et sa menace invisible, cette suite ne fait que ressasser une recette qui ne marche plus en ponctuant son ineptie par quelques sursauts d’attaques passives. Andrew Traucki ne sait pas quoi raconter, mais il le fait joliment, profitant d’un espace clos pour faire la sieste. Bref, à l’image de la suite de 47 Meters Down, Black Water : Abyss souffre des mêmes problèmes, à savoir des personnages inutiles qui tentent de survivre à une créature basique. Passez votre chemin, il n’y a rien à voir…

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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