
Avis :
Il est difficile aujourd’hui de trouver des groupes de Rock, de Hard et de Métal qui arrivent à renouveler le genre. Il faut dire qu’après plus de quarante ans d’existence, on peut penser que l’on commence à en avoir fait le tour. Cependant, il reste toujours cette flamme, celle d’écouter encore et toujours de bons riffs, des mélodies qui donnent envie de headbanger et des approches qui font écho à la belle époque. En ce sens, Green Lung apparait comme un groupe salvateur qui n’a pas peur de citer ses aînés pour nous offrir un plaisir à a fois régressif et jouissif. Fondé en 2017 à Londres, ils sortent une démo, deux singles et un EP avant de signer sur un label pour sortir leur premier album en 2019 (Woodland Rites). Oscillant entre Led Zeppelin et Black Sabbath avec des riffs plus rugueux, le groupe marque.
Il faut dire qu’avec ce Stoner si puissant et référencé, le groupe montre un sacré savoir-faire, et une expérience qui force le respect. Deux ans plus tard, la formation change de label et propose alors Black Harvest, album qui nous préoccupe entre ces lignes. Parce que oui, on moment où cette chronique est écrite, on a déjà quatre ans de retard, et un troisième album est sorti, This Heathen Land, sur le gros label qu’est Nuclear Blast Records. Mais revenons-en à ce deuxième opus, qui va permettre aux londoniens de signer chez une plus grosse maison de disque, et qui annonce alors un succès amplement mérité. Car oui, à l’écoute de cet effort, on va en prendre plein les oreilles, et comme si Robert Plant et Ozzy Osbourne avait copulé ensemble en écoutant des riffs un peu plus acérés qu’à leur accoutumée.
Tout commence ici avec The Harrowing, une introduction qui apparait comme une messe païenne au démarrage. La voix est nasillarde, l’ambiance fait écho à la Folk Horror, et on se plait à plonger dans cette atmosphère délétère. A la fin de ce prélude, on a droit à quelques riffs qui vont montrer la lourdeur du son, et cette volonté d’aller vers un Stoner puissant et référencé. Et c’est après ça que l’on va en prendre plein les oreilles avec Old Gods. La rythmique est ultra groovy, les riffs sont puissants et le songwriting est tout simplement excellent. Il est bien difficile de ne pas hocher la tête en rythme sur ce morceau qui donne une pêche d’enfer. Tout cela n’augure que du bon pour la suite, d’autant que l’on retrouve tous les instruments que l’on adore, même un clavier qui n’est pas trop omniprésent.

Leaders of the Blind commence d’ailleurs par un petit son au clavier, qui prendra plus d’importance sur ce titre. Mais il ne nuira jamais à la puissance de l’ensemble, notamment à cette rythmique qui envoie du pâté, et à ce refrain catchy en diable, qui reste en tête un long moment. Et c’est là que l’on entend les références importantes du groupe, nous plongeant dans un délire très 70’s. Reaper’s Scythe poursuit cette belle chevauchée pour ne jamais nous lâcher, avec un riff un peu cracra mais totalement maîtrisé. Puis Graveyard Sun viendra montrer les qualités techniques du groupe, qui arrive à faire un mélange osmotique entre le calme de Led Zeppelin et la nervosité d’un Black Sabbath qui aurait fait une cure de testostérone. Il s’agit-là du meilleur morceau de l’album, parfaitement construit, possédant plusieurs facettes, et se faisant touchant dans les meilleurs moments.
Il nous faudra bien l’interlude Black Harvest pour nous remettre de nos émotions, même si le groupe propose tout de même de jolis riffs, et toujours cette ambiance à la Wicked Man. Upon the Altar déboule alors pour mieux nous frapper, et nous rappeler qu’on n’est pas là pour enfiler des perles. Le titre revient à une efficacité de dingue et nous propose une mélodie entêtante et ultra plaisante. You Bear the Mark propose un Stoner qui est très proche d’un Hard Rock classique et très efficace. Le morceau nous prend rapidement aux tripes, mais il est dommage que les couplets pêchent par manque d’énergie. Heureusement, Doomsayer nous balance une énorme tarte dans la tronche, et nous laisse pantois, avec un bon mal de nuque. Enfin, Born to a Dying World est une parfaite conclusion, entre pur Rock 70’s et refrain mémorable.
Au final, Black Harvest, le deuxième album de Green Lung, est une réussite sir quasiment tous ses aspects. Stoner maîtrisé à la perfection, riffs lourds et sauvages, production un peu cracra qui peaufine une ambiance proche d’un film d’horreur à la Midsommar, voix nasillarde qui évoque les années 70, cet album est un bond en arrière de la plus belle des manières. Green Lung est une excellente surprise, et on se languit déjà de se replonger dans leur discographie.
- The Harrowing
- Old Gods
- Leaders of the Blind
- Reaper’s Scythe
- Graveyard Sun
- Black Harvest
- Upon the Altar
- You Bear the Mark
- Doomsayer
- Born to a Dying World
Note : 18/20
Par AqME
