mars 29, 2024

Wolfheart – Constellation of the Black Light

Avis :

Si la norme voudrait que les groupes de musique soient composés d’au moins trois à quatre membres (et parfois plus), il y a une sorte de démocratisation dans le fait de faire des One Man Band, à savoir, pour les non anglophones, des groupes d’une seule et unique personne qui s’occupe de tous les instruments et de la voix. Au départ, Wolfheart fait partie de ces groupes atypiques, avec Tuomas Saukkonen, un multi-instrumentiste qui a quitté tous ses anciens groupes (Before the Dawn, Black Sun Aeon ou encore Bonegrinder) pour faire un projet solo. En 2013, il propose son premier effort, Winterborn et c’est un large succès, aussi bien critique que public. Dès lors, Wolfheart va prendre l’aspect d’un vrai groupe de musique en recrutant deux autres membres, un bassiste et un batteur, Tuomas Saukkonen s’occupant du chant et de la guitare. Véritable stakhanoviste, le groupe va dès lors fournir un album tous les deux ans, voire tous les ans, et on a décidé de s’arrêter sur Constellation of the Black Light, quatrième effort du groupe sorti en 2018. Composé de sept morceaux, dont un premier très long de plus de dix minutes, le groupe finlandais prouve, si besoin l’en est, qu’il est un pilier du Death Mélodique contemporain.

En commençant avec Everlasting Fall, le groupe fait étalage de tout son savoir-faire technique, mais aussi des différents genres qui coulent dans ses veines. Long de plus de dix minutes, le morceau débute avec une longue introduction qui trouvera ses racines dans du Folk médiéval et viking, laissant ressentir le froid mordant des terres scandinaves. Après un début tout calme, l’ensemble s’emballe, s’énerve, et on aura même droit à une pointe Black avec une double-pédale ultra rapide et un chant guttural à faire tomber les aiguilles d’un sapin. Très rapidement, après cette grosse mandale, le groupe retrouve un rythme plus Death, à la fois mélodique, enchanteur, tout en gardant un aspect virulent et guerrier au sein du chant, puissant et caverneux. Difficile alors de mieux synthétiser la musique de Wolfheart, qui est tout ce mélange entre Folk, Viking, Death et parfois Black, sidérant aussi bien sur le plan technique que sur l’ambiance qui se dégage de l’ensemble. Par la suite, les morceaux seront plus conventionnels, durant entre quatre et cinq minutes, mais n’oubliant jamais l’aspect mélodique et les mélanges qui font l’identité du groupe. Breakwater est un titre très accrocheur, qui assimile parfaitement ses relents Black au niveau de la batterie, avec des riffs Death assez aériens et fort plaisants. Quant à The Saw, il sera une lente montée en intensité, pour aboutir à un titre assez simple au sein de sa structure, mais qui reste rapidement en tête grâce à des riffs catchy et détenant une certaine mélancolie.

Car là aussi, Wolfheart se révèle assez malin dans sa façon d’aborder sa musique. Derrière son crâne de cerf serti de runes et son titre qui évoque une musique brutale, le groupe arrive à manier parfaitement la violence avec la beauté. Si Forge With Fire possède une introduction bien badass avec des riffs relativement Heavy et une envie de faire headbanger dans les chaumières, le groupe en profite pour toujours aérer son atmosphère avec des guitares moins saturées, ou du clavier qui viennent adoucir tout ça. Defender ira même piocher, en son début, dans une sorte de Métal Sympho pour donner un sens plus épique à la mélodie. Bien évidemment, tout cela accroche immédiatement, et quand les gros riffs déboulent, ça donne une patate d’enfer et permet de voir que le groupe a parfaitement digéré toutes ses références.  Warfare va continuer sur ce bout de chemin, tout en étant bien plus violent que la concurrence. Sans jamais tomber dans un surplus malvenu, Wolfheart s’adapte à sa violence et se permet même des breaks mélodiques à base de violence alors que la double-pédale est toujours d’activité. Enfin, Valkyrie évoque la mythologie nordique et la volonté guerrière du groupe, même si, parfois, il s’efface devant la douceur de quelques notes de clavier parfaitement choisies.

Au final, Constellation of the Black Heart, le quatrième album de Wolfheart, est une belle réussite. Il s’agit d’un album complet, dense et riche, qui digère de façon optimale toutes ses influences, que ce soit dans le Folk Métal, le Black ou encore le Heavy. Il en résulte donc un savant mélange des genres qui donne une identité particulière à ce groupe, mené de main de maître par un Tuomas Saukkonen en pleine forme et en pleine possession de ses moyens, pouvant enfin faire ce qu’il a envie dans la musique qu’il aime tant.

  • Everlasting Fall
  • Breakwater
  • The Saw
  • Forge With Fire
  • Defender
  • Warfare
  • Valkyrie

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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