mars 29, 2024

Tremonti – A Dying Machine

Avis :

Guitariste du célèbre groupe Creed avant de rejoindre Myles Kennedy pour fonder Alter Bridge, Mark Tremonti fait partie de ces guitar hero qui naviguent toujours entre deux eaux, trouvant le temps de faire des albums solos entre deux albums de groupe. Et c’est seulement deux ans après Dust et trois après l’excellent Cauterize que le musicien revient sur le devant de la scène avec un quatrième album solo. Autant dire que l’homme ne chôme pas, puisqu’en huit ans, il aura fourni quatre albums solos et deux albums avec Alter Bridge. Mais comme on le sait, quantité n’est pas synonyme de qualité et à force de travail, on peut arriver au burn out. Avec A Dying Machine, Mark Tremonti garde sa ligne de conduite, c’est-à-dire fournir des riffs très lourds au service d’une rythmique imparable et de refrains qui rentrent immédiatement en tête. Il faut dire que l’artiste trouve à chaque la recette magique pour être mainstream tout en étant très technique dans ses exécutions et parfois très violent quand il s’agit de taper du doigt sur la corde. A Dying Machine confirme donc tout le bien que l’on pensait de Tremonti (qui a eu dans ses rangs le bassiste Wolfgang Van Halen, le fils de Van Halen, logique imparable), offrant un album complet, généreux et très efficace.

Le skeud débute de façon assez brutale avec Bringer of War, qui démarre sur les chapeaux de roue et qui ne fait pas dans la dentelle. Les riffs sont lourds, c’est très rapide et on sent bien que Tremonti n’est pas là pour flagorner. Bien au contraire, l’entame du disque donne un ton certain et promet de livrer du lourd, du gras, mais tout en ayant une structure simple et des refrains qui accrochent immédiatement. D’ailleurs, impossible de passer à côté de From the Sky ou encore A Dying Machine, titre le plus long, mais qui détient un vrai refrain entêtant que l’on se plaira à chanter à tue-tête. L’énergie est bien la première chose que l’on ressent au sein de cet album, et plusieurs morceaux vont confirmer la violence accrue du groupe. Throw Them to the Lions par exemple est un titre ultra bourrin au niveau des riffs, très lourd, mais qui bénéficie lui aussi d’un traitement assez mainstream pour plaire à la majorité. Attention, cela ne veut pas forcément dire que Tremonti fait de la soupe populaire, mais il arrive à trouver un juste équilibre entre Métal rapide et lourd et refrain efficace, facilement mémorisable. On peut aussi citer l’introduction de Make it Hurt, qui fait de suite parler la poudre et doit offrir de beau wall of death en live, ou encore The Day When Legions Burned, qui est un titre tonitruant, qui donne de suite envie de headbanger et de bouger dans tous les sens. Bref, Tremonti n’a rien perdu de sa superbe.

Pour autant, le groupe ne va pas que faire dans la violence ou dans la démonstration technique. Bien au contraire, on trouvera dans cet album des moments assez surprenants, plus aériens ou empruntant à d’autres styles. Par exemple, Take You With Me aura des relents de Punk Rock des années 90 et montrera une autre facette du groupe, malgré des riffs surpuissants. On peut aussi citer Found, qui clôture l’album de la plus étrange des façons, rappelant le titre de l’album, comme une machine mourante. Mais le plus important, c’est que dans cet album, on trouvera aussi quelques ballades. Alors on pourrait croire que ces ballades seront niaises au possible, et pourtant, elles fonctionnent du tonnerre. La plus accessible reste The First The Last, qui possède de longs moments très pop rock, mais c’est parfaitement exécuté et ça rentre très rapidement en tête. On peut aussi évoquer Trust et son refrain facilement mémorisable qui fonctionne aussi parfaitement ou encore Traipse et sa montée en puissance progressif durant toute la durée du morceau. On peut aussi parler de A Lot Like Sin qui démarre fortement, mais qui se calme grandement avec son refrain impeccable. Le plus surprenant avec Tremonti, c’est que si techniquement c’est très bon, d’un point de vue vocal, c’est aussi fort, le frontman arrivant à gérer parfaitement son organe, jusqu’à parfois ressembler à du Myles Kennedy. Alors oui, on pourrait dire que ça ressemble à du Alter Bridge, mais tant que c’est bon, on s’en fout un peu.

Au final, A Dying Machine, le dernier album en date de Tremonti, est une belle réussite mais qui risque d’en dérouter plus d’un. Entre des moments de violence intense et des refrains grand public, il est certain que cet album ne va pas satisfaire tout le monde, mais force est de reconnaître que ça tabasse pas mal et qu’il y a beaucoup de talent dans cette galette. Encore une fois, Tremonti montre qu’il est parfaitement possible d’allier métal et phases plus accessibles sans pour autant tomber dans quelque chose de mercantile et inoffensif. Bref, un album très réussi.

  1. Bringer of War
  2. From the Sky
  3. A Dying Machine
  4. Trust
  5. Throw Them to the Lions
  6. Make it Hurt
  7. Traipse
  8. The First The Last
  9. A Lot Like Sin
  10. The Day When Legions Burned
  11. As the Silence Becomes Me
  12. Take You With Me
  13. Desolation
  14. Found

Note : 18/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=BYwrSAZzXEc[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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