avril 28, 2024

Caligula’s Horse – Rise Radiant

Avis :

Dès que l’on utilise le mot « progressif » dans le monde du Rock ou du Métal, beaucoup de personnes pensent à de longues plages ponctuées de moments éthérés et parfois hasardeux. En un mot, le commun des mortels pense que c’est chiant. Pourtant, de nombreux groupes sont devenus des orfèvres en la matière, et malgré des morceaux fleuves, ils arrivent à rester accessibles. On pense bien évidemment à Leprous, Mastodon ou encore Dream Theater. Caligula’s Horse est un groupe de Métal Progressif originaire de Brisbane en Australie, qui s’est formé en tant que duo en 2011. Fort d’un premier album autoproduit qui va séduire le net, le duo va alors s’entourer d’autres musiciens pour continuer l’aventure et signer chez des labels, dont les allemands de chez InsideOut Music depuis 2015. Rise Radiant est leur cinquième album studio, et il présente aussi l’arrivée d’un nouveau bassiste.

Car oui, le groupe australien est devenu un spécialiste du changement de line-up. Hormis les deux membres fondateurs qui sont toujours présents, les années ont vu défiler quelques batteurs, bassistes et guitaristes, la formation passant d’un quintet à un quartet. Bref, quoiqu’il en soit, cela n’empêche par le groupe de continuer à produire des efforts, et Rise Radiant va être une très bonne surprise. Baignant pleinement dans du Métal Prog avec une petite tendance à l’Alternatif, ce cinquième skeud est la preuve que l’on peut faire du complexe tout en restant accessible. Cela se ressent dès le premier titre, The Tempest, qui ne dure pas trois plombes, mais qui a tous les atours d’une pièce à la structure complexe. Les riffs de départ frappent fort, mais ils gardent tout de même un aspect aérien grâce à un petit son en arrière-plan qui allège le tout.

La voix du chanteur va aussi participer à une sorte de douceur inattendue. Car si le refrain permet de belles envolées, les couplets sont chantés de façon claire et sans en faire des caisses. D’ailleurs, on retrouvera souvent des passages en voix de tête, ce qui confère un aspect doucereux à l’ensemble. Et cela malgré des riffs très lourds. Des riffs que l’on retrouve sur Slow Violence, moins percutants, mais qui sont scandés de manière très appuyée. Là aussi, si le titre peut paraître alambiqué, il nous rattrape constamment avec des moments techniques qui s’incrustent parfaitement dans la structure. Salt sera le premier vrai titre à être vraiment compliqué à appréhender pour les néophytes. Dépassant les sept minutes, s’octroyant des riffs moins lourds au sein d’une sorte de symphonie plus grandiloquente, le titre peut décontenancer, mais il se délivre après plusieurs écoutes, et délivre alors tous ses beaux secrets.

Afin de surprendre un peu plus son public, Caligula’s Horse propose alors un interlude tout calme avec Resonate. On pourrait presque croire à une ballade avec quelques éléments de basse dedans, mais c’est aussi un moment de calme qui démontre toute l’étendue du talent du groupe. Puis avec Oceanrise, les australiens reviennent à quelque chose de plus classique pour du prog. Alternant les phases calmes avec un chant en voix de tête dans le refrain, avec des phases plus rugueuses où les riffs frappent fort, on est clairement dans du pur Prog qui expérimente plein de choses. Cela n’empêche pas le groupe d’être cohérent et de fournir un titre solide, qui pourtant ne dure pas des plombes. Puis quand arrive Valkyrie, on est clairement dans l’un des meilleurs morceaux de l’album, qui frappe fort, avec des riffs puissants et une mélodie qui reste longtemps en tête.

Il y a dans ce titre, une véritable alchimie entre tous les instruments, et il y a une énergie puissante qui s’en dégage. C’est vraiment très fort, en plus de ne pas rentrer dans les carcans du tout-venant métalleux. Puis Autumn va encore une fois surprendre de par son calme et sa douceur. Longue ballade de plus de sept minutes, il s’agit-là d’un titre inattendu, qui va toucher au plus profond de notre être, notamment grâce à la voix sublime du chanteur. Il se dégage une poésie forte de ce morceau, qui s’éloigne vraiment de ce que l’on a l’habitude d’écouter dans le Prog. Une piste couillue qui permet au groupe de vraiment se démarquer de la concurrence. Enfin, afin de bien clôturer l’effort, le groupe propose The Ascent, un titre fleuve de plus de dix minutes, qui va venir nous taper fort et qui ne laisse rien au hasard.

Au final, Rise Radiant, le dernier effort en date de Caligula’s Horse, est une véritable réussite sur tous les plans. Le groupe fait de constants allers-retours entre le Métal Prog et des éléments plus alternatifs pour mieux nous surprendre et nous cueillir. Les deux ballades sont incroyables, et les qualités techniques des musiciens sont absolument dingues. Bref, un cinquième album excellent, pour un groupe qui mériterait d’avoir plus de reconnaissance.

  • The Tempest
  • Slow Violence
  • Salt
  • Resonate
  • Oceanrise
  • Valkyrie
  • Autumn
  • The Ascent

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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