mars 28, 2024

Rise of the Northstar – Showdown

Avis :

Les influences jouent constamment sur les directions artistiques prises, et forcément, certains groupes sont plus imprégnés que d’autres. Rise of the Northstar a beau être un groupe parisien, son crédo, c’est le Japon et les animés. Outre un nom qui fait directement référence à Ken le Survivant, quasiment tous les morceaux du groupe font référence au Japon, aux animés et une culture nippone plus ou moins folklorique. Depuis The Legacy of Shi sorti en 2018, nous n’avions plus trop de nouvelles du groupe, si ce n’est une affaire de violence conjugale concernant leur bassiste. En apprenant cette nouvelle, le groupe a décidé de faire une pause (d’un peu moins d’un an), le temps de régler cette affaire, pour finalement se séparer du musicien (ainsi que du batteur) et de recruter deux nouveaux arrivants. Déboule alors Showdown, le troisième effort de la bande, toujours dans un Hardcore bien velu.

Dès le premier morceau, on sait dans quoi on met les pieds. The Anthem est une introduction qui annonce la couleur, avec des cris tout droit sortis d’un Ken le Survivant, du riff très, très, lourd et un chant rugueux qui dit, sur la fin, « northstar is fucking back ». Bref, on sent une belle poésie, mais surtout une envie de mettre des tartes à tout bout de champ. Ce que va faire Showdown pendant quatre minutes. Ici, la douceur n’est pas la bienvenue, et on rentre de plein fouet dans un Hardcore teinté d’un chant rythmé qui évoque le Hip-Hop. Fidèle à son image, le groupe joue sur plusieurs codes afin de donner de l’énergie et une belle rythmique. Tout comme l’alternance de chant anglais et français permet de dynamiser l’ensemble. Après, il ne faudra venir chercher le moindre solo de gratte.

Le problème qu’il va y avoir avec cet album, et l’enchainement des morceaux, c’est que l’on va vite avoir l’impression d’écouter le même morceau pendant plus d’une demi-heure. Third Strike en est un exemple flagrant, puisqu’il reprend presque les mêmes riffs que le titre précédent, tout en y rajoutant un peu de violence. C’est gras, peut-être un peu trop, et ça n’a pas l’aura d’un Hatebreed ou d’un Madball. La raison est toute simple, les thèmes évoqués. Les français s’éloigne volontairement des carcans sociaux pour raconter des histoires assez égocentriques et faire une sorte de storytelling qui pourrait se retrouver dans des mangas. C’est dommage car celui donne une image assez enfantine du groupe, comme s’il n’arrivait pas à parler de sujets de société, ou de sujets graves. Et Même si Crank it Up essaye d’en inclure un peu, ça reste très juvénile.

Alors on ne peut imputer au groupe de ne pas être très énergique, et de communiquer cela de manière très percutante. One Love en est un exemple flagrant, qui permet de bien se briser la nuque, et de s’exploser la tronche dans le pit. Mais si on jette un coup d’œil aux paroles, c’est quand même très bas du front. Avec Shogun no Shi, rentre de plein fouet dans le titre qui n’a pas vraiment d’intérêt, si ce n’est de se défouler. C’est lourd, on retrouve une alternance entre un chant crié et un growl qui peine à être compréhensible, et finalement, seul le break, très lourd, apportera un peu de fraîcheur dans un titre qui peine à convaincre. La réelle surprise va venir de Clan, qui prend le temps d’inclure une introduction, et de fournir des riffs moins véloces, mais qui permettent à la mélodie de bien s’installer.

Forcément, le titre dépasse les cinq minutes, il est moins vif que les précédents morceaux, mais il et aussi plus réussi, et présente plus d’intérêt que le reste. Et c’est un peu ce qui manque à cet album, des constructions plus solides, plus réfléchies. De plus, on entend mieux la basse, qui claque bien sur ce titre. Mais avec Raijin, le groupe revient à ses premiers amours, et à un Hardcore qui veut frapper fort, avec des riffs surpuissants. Le départ est intéressant avec la langue française (qui, par ailleurs, sonne mieux que l’anglais), mais par la suite, le titre se perd un peu. Golden Arrow flirte avec l’inintéressant, malgré une guitare plus travaillée qu’à l’accoutumée. Enfin, Rise clôture l’album de la plus belle des façons, car là aussi, il y a une atmosphère qui se dégage du titre, et une vraie construction intéressante.

Au final, Showdown, le dernier effort en date des parisiens de chez Rise of the Northstar, souffle le chaud et le froid. Effectivement, on ne peut qu’être esbaudi devant ce Hardcore nerveux, puissant et communicateur, mais derrière cela, les thèmes évoqués sont tout de même bien ringards, et surtout, au bout d’une paire d’écoute, on a l’impression d’avoir écouté plusieurs le même morceau, et il y a peu de surprises qui viennent relever le niveau. Bref, un album en demi-teinte, loin d’être mauvais, mais qui manque de variété et d’intelligence.

  • The Anthem
  • Showdown
  • Third Strike
  • Crank it Up
  • One Love
  • Shogun no Shi
  • Clan
  • Raijin
  • Golden Arrow
  • Rise

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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