avril 27, 2024

Hokusai – Au Plus Près de la Vague

De : Hajime Hashimoto

Avec Yûya Yagira, Min Tanaka, Hiroshi Abe, Hiroshi Tamaki

Année : 2023

Pays : Japon

Genre : Biopic

Résumé :

Japon, XVIIIème siècle. Alors que le pouvoir impérial impose sa censure sur les artistes, le jeune Shunrô, apprenti peintre, est exclu de son école à cause de son tempérament impétueux et du style peu conventionnel de ses estampes. Personne n’imagine alors qu’il deviendra Hokusai, célèbre auteur de la Grande vague de Kanagawa.

Avis :

Réalisateur japonais, Hajime Hashimoto est un cinéaste qui n’est pas vraiment connu chez nous. D’ailleurs, en cherchant un peu, « Hokusai » a tout l’air d’être son premier film à bénéficier d’une sortie en salle, ou même d’une exploitation chez nous. Pourtant, le réalisateur est loin d’être un inconnu chez lui. Ainsi, Hajime Hashimoto débute en 1999 et depuis cette année-là, il a fait plus d’une trentaine de réalisations, partagées entre grand écran et séries télé. Lorsqu’on survole sa filmographie, on trouve alors un auteur éclectique, réalisant aussi bien de la comédie que du drame, du film d’action, du sentai, ou encore du film d’époque ou du policier.

Pour son nouveau film, le réalisateur s’attaque à un monstre de la culture japonaise, puisque comme son titre l’indique, il va raconter la vie du peintre Hokusai.

«  »Hokusai » est une très belle plongée dans le Japon du XVIIIe siècle. »

De mon côté, de ce peintre, je ne connaissais qu’une partie de ses célèbres vagues, et c’est avec plaisir que je me suis laissé emporter dans ce Japon du XVIIIe siècle. Très beau film d’époque, intéressant dans ce qu’il raconte de l’art, de la passion, mais aussi de la politique de l’époque, ou encore du processus de création, « Hokusai« , quoi qu’un peu longuet alors que le film ne fait qu’une heure trente, se pose comme un puits de culture et ne serait-ce que pour ça, il fut un très beau moment de cinéma.

Japon, XVIIIe, le pouvoir en place censure beaucoup d’artistes. Bien des dessins, selon le pouvoir, sont jugés immoraux. Shunrô est un jeune peintre qui ne vit que pour la peinture. Ce jeune peintre est jugé impétueux et irrévérencieux, et beaucoup ne voit en lui rien d’autre qu’un provocateur. Shunrô va toute sa vie peindre ce qu’il a envie, et qu’importe si cela ne convient pas. À force d’intégrité dans son travail, Shunrô va devenir l’un des artistes les plus importants du pays, le peintre Hokusai.

« Hokusai » était l’une des sorties de la semaine qui me donnait le plus envie, car en plus de découvrir l’histoire de ce peintre, et avec ça, l’histoire derrière la célèbre estampe de la Grande Vague de Kanagawa, c’est avec plaisir et intérêt que le film de Hajime Hashimoto a offert quelque chose de plus, puisque « Hokusai » est une très belle plongée dans le Japon du XVIIIe siècle. En nous racontant le parcours de Katsushika Hokusai, plus connu sous le nom de Hokusai, le metteur en scène japonais nous raconte surtout l’histoire et la culture de son pays à cette époque-là.

« Le film aborde et confronte l’art et la politique, ce qui est passionnant. »

Sur la base d’un scénario solide et passionnant, « Hokusai » est un film riche qui aborde tout un tas de sujets. Déjà, il fait le portrait d’un artiste à part. Un artiste qui restera intègre à lui-même et à son art, en refusant d’abandonner l’idée qu’il a de la peinture, et surtout en continuant malgré la censure et les jugements de peindre ce qui le touche. Bien souvent, le film racontera le processus de création, le pourquoi peindre tels ou tels éléments ou événements. Évidemment, le film aborde et confronte l’art et la politique, ce qui est passionnant. Puis derrière ça, le film parle énormément du Japon de cette époque-là, avec les us et coutumes, les traditions, les samouraïs, la façon de vivre, les idées de l’époque, ou encore tout le travail de création.

Bien souvent, Hajime Hashimoto filme avec beaucoup de soin et intérêt les petites mains à l’œuvre, les coups de pinceaux, les sculpteurs qui reproduisent les estampes, pour les diffuser à plus grande échelle.

Pour donner vie à son peintre, le réalisateur a choisi Yûya Yagira (acteur qu’on a découvert chez Kore-eda Hirokazu) pour l’incarner jeune, et Min Tanaka pour le jouer plus vieux et les deux comédiens sont absolument parfaits, composant avec délicatesse et subtilité un personnage fort, passionné et donc passionnant. Il est intéressant de voir l’évolution de ce personnage au cours de sa vie, même s’il faut dire que le film impose parfois des ellipses qui vont être trop brutales. D’un coup, par exemple, on le quitte à l’aube de la quarantaine pour le retrouver au crépuscule de sa vie. Après, le personnage est si bon et si imposant, qu’il en fait de l’ombre à tous, et malgré d’excellents acteurs, le film n’arrive pas vraiment à faire vivre des personnages secondaires. Il y aura son « maître » joué par Hiroshi Abe, ou encore Miori Takimoto qui joue sa fille, mais sur l’ensemble de ce film, ils apparaissent trop secondaires.

« Il manque un souffle à « Hokusai » pour nous entraîner vraiment et totalement avec lui. »

Du côté de son esthétisme, « Hokusai » est un film sublime, qui nous offre une reconstitution somptueuse du Japon de cette époque-là. Le film respire le souci du détail et derrière ça, il nous offre des scènes magnifiques, notamment, et j’y reviens, mais toutes les scènes de peinture où les artistes sont à l’œuvre sont vraiment passionnantes.

Après, comme je le disais plus haut, malgré tout ça, le film a un défaut de rythme, ce qui fait que même si « Hokusai » est intéressant de bout en bout de film, il a aussi un côté où l’heure et demie se fait parfois longuette. En fait, il manque un souffle à « Hokusai » pour nous entraîner vraiment et totalement avec lui. Après, ce n’est qu’un petit détail (et peut-être même que j’étais fatigué ce jour-là), car sur l’ensemble, le film de Hajime Hashimoto est très, très beau.

Je ne regrette donc pas de m’y être arrêté, et même de l’avoir attendu, car « Hokusai » est un puits de culture, d’histoire et d’intérêt. En plus d’une mise en scène soignée, d’une très belle interprétation, Hajime Hashimoto livre un film instructif qui, même s’il a un ventre mou, m’aura intéressé (pour ne pas dire plus) de bout en bout de film.

Note : 15/20

Par Cinéted

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