mars 28, 2024

Mad God – Enfer et Damnation

De : Phil Tippett

Avec les Voix Originales de Alex Cox

Année : 2023

Pays : Etats-Unis

Genre : Animation

Résumé :

Un Assassin surgit des abysses dans une cloche à plongée et s’enfonce au cœur d’un univers infernal peuplé de créatures mutantes et de scientifiques fous. Bientôt capturé, il devient la victime du monde qu’il est chargé de détruire…

Avis :

Aujourd’hui, je m’arrête sur un homme dont je ne connaissais pas le travail, enfin, je ne savais pas qui se cachait derrière les effets d’une multitude de films que j’ai vu, et dont certains font partie de mes films de chevet. Aujourd’hui, je m’arrête sur Phil Tippett, qui sort en salle son deuxième long-métrage, le très, très, étrange « Mad God« . Phil Tippett, c’est avant tout un nom de l’ombre. Créateur et superviseur d’effets spéciaux, le bonhomme a un CV qui fait rêver. On peut voir son nom sur des projets comme les premiers « Star Wars« , sur « Jurassic Park« , « Robocop« , « Indiana Jones« , « Cœur de dragon« , le « Piranhas » de Joe Dante ou encore « Starship Troopers« , pour ne citer qu’eux. Si l’homme a une magnifique carrière de ce côté-là, lorsqu’on jette un coup d’œil sur ses réalisations, on déchante, puisque Phil Tippett est l’homme qui a commis « Starship Troopers 2 : Héros de la fédération« …

Réalisé en 2004, Phil Tippett n’était plus passé derrière la caméra depuis cette suite. Avec « Mad God« , il revient avec un projet vieux d’une trentaine d’années. Après avoir attendu de bien peaufiner son idée, Phil Tippett lance en 2010 un financement participatif, ce qui lui permettra de faire une bonne moitié de son film. Puis après des années de travail, voici que son très étrange « Mad God » voit le jour et le moins que l’on puisse dire, c’est que le film ne laissera pas indifférent.

«  »Mad God » est fascinant dans tout ce qu’il peut offrir dans sa créativité et son univers. »

Ofni totalement improbable, objet de cinéma singulier, « Mad God » est fascinant dans tout ce qu’il peut offrir dans sa créativité et son univers, mais derrière ça, malheureusement, pour ma part, je dois dire que je suis resté totalement en dehors de cette œuvre folle. Étrange, ne racontant pas grand-chose, « Mad God » se pose comme l’anatomie d’un cauchemar, et je dois dire que je n’avais qu’une envie, c’était de me réveiller au plus vite.

Une capsule descend dans les tréfonds de la terre. À bord se trouve un homme. Sa mission ? Faire exploser quelque chose, mais entre sa cible, et là où il est arrivé, il doit encore et encore descendre et visiter des mondes peuplés de créatures tout droit sorties de l’enfer…

« Mad God » est un film qui m’a donné envie de m’y arrêter dès que j’ai vu sa bande-annonce. L’univers que le film avait l’air d’offrir, les visuels dingues, les idées de mise en scène, puis derrière ça, des films de cet acabit, on ne peut pas dire que ça court les écrans. La dernière fois que j’ai vu un projet de la sorte, je pense que c’est « Junk Head » de Takahide Hori sorti il y a un an de cela. Et avant celui-là, je ne crois pas avoir vu de tel film. Bref, du coup, je suis entré en salle avec envie et curiosité, et même si dans son esthétique et pour l’expérience, « Mad God » m’a offert une grande partie de ce que j’étais venu chercher, malheureusement, je suis totalement passé à côté du film de Phil Tippett.

« Le film pose bien plus de questions qu’il n’apporte l’ombre d’une réponse. »

Le souci que j’ai eu avec « Mad God« , c’est qu’il ne m’a strictement rien raconté et je n’ai pas bien compris ce que Phil Tippett a voulu raconter avec ce film, car l’intrigue n’a pas sens. En fait, « Mad God » est comme un cauchemar qu’on suivrait, et bien souvent, dans les rêves, il n’y a pas de fil conducteur, et c’est le cas ici. Si l’histoire commence bien en nous racontant quelque chose avec cet homme qui a tout l’air d’avoir une mission à effectuer, très vite, le film va se perdre et abandonner son histoire, pour enchaîner des scènes, ou des bouts de scènes, plus ou moins violentes et gores, qui n’ont pas de liens entre elles. On pourra bien lire entre les lignes, car le film est bourré de métaphores, et on pourra aussi jouer avec notre imaginaire, peut-être est-ce une vision de l’enfer, ou alors l’intérieur d’un esprit en pleine démence… Mais au final, le film pose bien plus de questions qu’il n’apporte l’ombre d’une réponse.

Si je reste admiratif et presque hypnotisé par l’univers et le travail titanesque que Phil Tippett offre ici, cet assemblement d’images qui n’ont pas de lien entre elles, ajouté à des personnages qui ne communiquent pas, a très vite apporté de l’ennui. « Mad God » est très court, à peine une heure vingt, et pourtant, plus le film avance, et plus je ne voyais plus le bout de ce cauchemar. D’ailleurs, le film a si peu de sens, qu’on n’arrive même pas à imaginer ce que pourrait être la fin, histoire de sortir de cet enfer, et lorsque celle-ci se produit, on reste pantois, comme si on nous avait lavé le cerveau.

« Mad God » est une expérience, et c’est une expérience hallucinante qui, visuellement et dans son esthétisme, force le respect. Phil Tippett livre un film incroyable qui regorge d’une vision de l’enfer absolument terrifiante et glauque au possible et ne serait-ce que pour ça, dans un sens, je ne regrette pas de m’y être ennuyé. Mais voilà, si en quelque sorte le spectacle est là, « Mad God » sonne comme une grande déception, car le film n’a rien raconté, et au bout du compte, j’ai eu l’impression de perdre du temps et ça, c’est vraiment dommage.

Pour le travail, je reste entre guillemets ravi d’avoir pu voir « Mad God » en salle. Par la suite, je pourrais avoir envie de percer ses mystères, mais l’expérience fut si difficile et ennuyante que je n’en ai pas l’envie.

Note : 08/20

Par Cinéted

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