avril 20, 2024

Dracula (1931)

dracula

De : Tod Browning

Avec Bela Lugosi, Helen Chandler, David Manners, Dwight Fry

Année: 1931

Pays: Etats-Unis

Genre: Fantastique

Résumé:

Renfield, chargé de conclure une transaction immobilière avec le comte Dracula, se rend dans son château des Carpates, où l’aristocrate, qui s’avère être un vampire, va l’hypnotiser pour le mettre sous ses ordres. Débarqué en Angleterre, Dracula ne tarde pas créer de nouveaux semblables parmi la société locale en commençant par la jeune Lucy, fille du directeur de l’asile…

Avis:

Publié en 1897, Dracula est le roman qui a permis à Bram Stoker de se faire connaître du grand public. Mais c’est aussi le roman qui a pu se faire démocratiser le monstre légendaire du vampire. D’abord adapté au théâtre par Hamilton Deane, le roman ne tardera pas à se faire une petite beauté sur grand écran. Le premier film à sortir est Drakula de Karoly Lajthay en 1921, suivi de très près par Nosferatu de Friedrich Murnau en 1922. Pour avoir la première version américaine, il faut aller en 1931 avec Dracula de Tod Browning. Mais attention, le film, assez fidèle au livre, se réfère surtout à la pièce de théâtre. D’ailleurs, on retrouve Bela Lugosi dans le rôle-titre, et c’est lui qui tenait le premier rôle dans la pièce de théâtre. Près de 80 ans plus tard, le film de Tod Browning est-il toujours plaisant à voir ?

Bela-Lugosi

Tout à fait, voyons ça de plus près !

L’histoire de ce film suit tout de même de façon rapide le roman de Bram Stoker. Le film commence en Transylvanie, une zone sauvage de la Roumanie. Reinfeld est un agent immobilier et il se rend au château du comte Dracula pour conclure une affaire. En effet, le comte fait l’acquisition de l’abbaye de Carfax à Londres. En se rendant dans la capitale britannique, le comte va rencontrer la belle Mina, promise à Jonathan Harker et il va essayer de la transformer en vampire. Seulement, le professeur Van Helsing va découvrir la vraie nature de Dracula. En lisant ceci, on peut voir que le pitch est fidèle au roman dans les grandes lignes.

Effectivement, on retrouve les personnages emblématiques du roman et la trame principale est suivie à quelques légères exceptions prêtes. Mais ce qu’il y a de plus dommageable, c’est que le film comporte beaucoup d’ellipses temporelles. Ainsi, la durée est très courtes, le film fait à peine 1h15, mais surtout, certains passages qui auraient pu être intéressants ne sont pas traités. N’oublions pas tout de même que nous sommes en 1931 et que les technologies d’époque ne sont surement pas les mêmes que maintenant. Tout cela n’entache en rien le récit et le film, puisqu’il se comprend même sans le son.

D’ailleurs, on a parfois envie de le couper pour profiter pleinement des décors. Le début, tout en map-painting (procédé qui utilise des peintures réalistes en guise de décors de fond) est vraiment sublime, des montagnes de la Transylvanie au château du comte perché sur un pic rocheux. La scène d’arrivée dans le château est très forte et vraiment magnifique, tout en étant lugubre. La mise en scène de Tod Browning est exemplaire. Certains plans séquences sont vraiment ben foutus et on sent vraiment toute la puissance du gothique et du cinéma fantastique. En atteste la scène du premier réveil de Dracula dans sa cave avec ses trois femmes drapées de robes blanches et aux allures de fantômes. Ce passage est vraiment dérangeant et très puissant.

Bien sûr, les effets spéciaux sont parfois un peu ridicules, comme on peut le voir avec les fausses chauves-souris qui peuplent le métrage. Mais cela ajoute une touche d’authenticité et de charme qui n’est pas si désolante. Au contraire, on a la sensation de voyager dans le temps et retrouver l’âme d’une personne ayant découvert le film à l’époque. D’autant plus que certains moments restent vraiment bluffants malgré l’âge du film, comme on peut le voir avec la scène du bateau qui lutte contre vent et marée.

L’interprétation des personnages peut sembler un peu désuète aussi, car tout cela fait très théâtral, mais les acteurs dégagent un tel charme, qu’il est impossible de ne pas succomber au plaisir. Bela Lugosi est parfait dans le rôle du lugubre comte Dracula, avec un regard perçant et saisissant. Edward Van Sloan est parfait dans le rôle de Van Helsing, qui reste assez fidèle au roman, le côté acariâtre en moins. Helen Chandler est sublime en Mina tout comme David Manners en Jonathan Harker. On déplorera par contre un manque d’approfondissement flagrant des personnages gentils au profit de celui du comte Dracula ou de Reinfeld. Dwight Frye interprète d’ailleurs de façon magistrale le vendeur immobilier devenu la chose de Dracula.

Enfin, ce film est le premier à traiter de la dualité entre Reinfeld et Dracula dans une opposition étonnante et une relation maître/esclave. Leur relation est très intéressante à voir et le développement de celle-ci est très fidèle à celle du roman.

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Désolé, la femme de ménage est en arrêt maladie… Mononucléose…

Au final, Dracula de Tod Browning est un excellent film, une petite perle du cinéma fantastique qu’il faut voir pour sa culture générale. Mais au-delà de ça, c’est un véritable vivier d’idées de mise en scène, de plans séquences et de quelques moments bien dérangeants, comme le coup des trois femmes en robes blanches. Bref, un film indispensable.

Note : 18/20

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Par AqME

ServalNote de Serval: 14/20

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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