juin 18, 2025

Reportage – Prison of Ice

Avis :

Avoir un bon nom de groupe, c’est tout de même quelque chose de très important. Déjà parce que si le nom est marquant, il permet de se démarquer de la concurrence. Mais en plus de ça, si l’on tape le nom du groupe sur internet, on tombe directement dessus, et il n’y a pas besoin de farfouiller pendant une éternité. Ce n’est pourtant pas le choix de Reportage, groupe de Heavy russe qui s’est formé en 2011. Oui, outre le fait que dans un pays où le droit de la presse est restreint, c’est un peu cocasse de s’appeler Reportage, il faut faire de sacrées recherches pour trouver des informations sur le groupe. Dont Prison of Ice est pour l’instant le seul album, sorti en 2018, et que le bassiste est malheureusement décédé en 2022. Bref, concentrons-nous donc sur leur musique, et ce premier effort.

Avec ce skeud, qui est l’unique du groupe pour l’instant (un EP est sorti en 2019), Reportage plante le décor sans trop d’originalité. On fait face à un Heavy pur jus, très référencé années 80, et qui n’offre aucune réinvention. Alors certes, cela peut s’expliquer par un état de fait fort, il s’agit d’un premier album, avec une petite maison de disques (Molot Records), et donc peu de moyens. Ainsi, le groupe fournit une galette assez courte, moins de quarante minutes, avec neuf titres (dont une reprise) qui ne sont pas originaux, mais qui sont faits avec le cœur et une envie de bien faire. Do Lives Coincide ouvre le bal, et d’entrée de jeu, on sait dans quoi on met les pieds. Les riffs sont efficaces, le chant un peu nasillard fonctionne bien, et on reste dans un Heavy de bonne facture.

La réelle originalité du morceau proviendra de son final, entre violon et clavier, qui donnera un petit côté Power pas si dégueulasse que ça. De plus, c’est plutôt bien produit, avec un bon son d’enregistrement. Bref, cela augure des choses intéressantes pour la suite. Ride the Stream se veut plutôt épique, avec de gros riffs bien gras pour donner du rythme. Le titre fonctionne bien, mais il a tendance à vite se faire oublier, de par sa facture très classique et sans surprise. Hiding Inside viendra redorer un peu tout ça dans un mélange assidu de Heavy et de Hard au niveau des riffs. C’est très plaisant, et seul le chant semble avoir du mal à suivre la rythmique imposée. C’est dommage, car globalement, le titre a tout pour emporter la foule lors de prestations scéniques. Il lui manque un petit rien pour vraiment marquer.

Par contre, avec I Was in Your Eyes, le groupe va s’enfoncer dans quelque chose que l’on redoute toujours, la ballade sirupeuse. Il semblerait qu’ici, ce soit un passage obligé, et malheureusement, c’est mou et sans grand intérêt. En plus de frôler les cinq minutes, le morceau ennuie et rate totalement le coche de l’émotion. Heureusement pour nous, avec Don’t Run Away, le groupe renoue avec un Heavy classique, mais savoureusement nerveux, et porté par un premier solo qui donne le tempo. Certes, on sent aussi que la prod traine un peu sur certains passages qui auraient mérité plus d’épaisseur, mais globalement, cela permet de se remettre sur des rails corrects après un mauvais titre. Puis Prison of Ice va s’avérer efficace, malgré un aspect un AOR. Le refrain est bien catchy, la mélodie fonctionne à pleine régime, et on prend un réel plaisir à l’écoute.

Mais avec Even if you Don’t Love Me, la formation russe retombe dans ses travers, et propose une nouvelle fois une ballade qui ne vaut pas tripette. C’et relativement mou, l’aspect sirupeux ne marche pas vraiment, et globalement, on ressent de l’ennui à l’écoute. Heureusement, le groupe rebondit avec Don’t Forget About the Past, un titre nerveux et Heavy, qui s’amuse même avec des lignes de chœurs féminins pour donner du coffre à l’ensemble. Les riffs sont véloces et assez lourds, et le morceau fait son petit effet. Enfin, pour clôturer tout ça, Reportage propose une cover de E.T.T. (groupe inconnu au compteur) avec Freaky Dreams. Le résultat est surprenant, mais surtout bien plaisant. Même si on reste dans du Heavy convenu, c’est assez joyeux pour bien nous faire bouger la nuque. Bref, une conclusion plutôt sympathique portée par un joli solo.

Au final, Prison of Ice, le premier (et unique pour l’instant) album de Reportage, est un bon moment. Même si ça ne casse pas trois pattes à un canard, la faute à un Heavy très classique qui ne prend jamais de risque, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un premier disque, avec une petite production qui, finalement, tient la route. Alors certes, c’est court et tout ça manque d’originalité, mais ça fait le taf, et c’est déjà pas si mal que ça.

  • Do Lives Coincide
  • Ride the Stream
  • Hiding Inside
  • I Was in Your Eyes
  • Don’t Run Away
  • Prison of Ice
  • Even if you Don’t Love Me
  • Don’t Forget About the Past
  • Freaky Dreams (E.T.T. Cover)

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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