avril 29, 2024

1349 – The Infernal Pathway

Avis :

1349, c’est l’année où la peste est arrivée en Norvège, tuant pas moins des 2/3 de la population, et mettant ainsi fin à l’âge d’or du pays. Forcément, il n’en fallait pas plus pour qu’un groupe de Black Métal prenne cette référence afin de bien marquer les esprits. 1349 est donc un groupe norvégien qui s’est fondé à la fin des années 90 et qui a un rythme de sortie assez sporadique. C’est-à-dire que le groupe est capable de sortir trois albums en trois ans avant de faire une pause de quatre années, pour ressortir deux albums coup sur coup et prendre une longue pause d’environ cinq ans. 1349 ne s’embête pas avec une rigueur de travail, sortant des skeuds quand l’envie et l’occasion se présente. The Infernal Pathway est leur septième album studio, et il aura fallu attendre cinq ans avant sa sortie. Une attente justifiée ?

Maquillage noir et blanc, cuir clouté et cheveux longs, pas de doute, on navigue sur du Black scandinave pur jus, et le groupe aime à véhiculer cette image. Pour autant, difficile de se faire une place dans une niche déjà trustée par pas mal de groupes issus de pays voisins comme la Finlande ou la Suède. Mais qu’importe, 1349 fait son petit bonhomme de chemin, et propose un album assez solide, même si on pourra lui reprocher un certain manque d’imagination. Preuve en est avec le premier morceau, Abyssos Antithesis, qui coche toutes les cases du genre sans jamais surprendre son auditoire. On est dans du Black qui frappe fort, qui blaste et va vite, avec un chanteur qui utilise constamment son growl. On évite bien les moments aigus, mais rien ne viendra nous cueillir vraiment, si ce n’est un léger solo bien placé.

Through Eyes of Stone sera moins grandiloquent dans la durée, mais il restera un bon titre qui donne envie de bien headbanger. Là encore, l’introduction pose une ambiance lugubre, avant de lâcher prise avec un blast omniprésent et un riff qui délaisse toute mélodie. Fort heureusement, le morceau a le mérite de varier les intentions et de placer plusieurs touches mélodiques sur toute sa durée. C’est bien fichu, et de ce fait, même si ça reste très « cliché », on prend du plaisir à écouter cela. Tunnel of Set VIII fera partie des trois interludes bruitistes de l’album, essayant, un peu vainement, de renforcer une atmosphère malsaine. C’est plus chiant qu’autre chose, coupant alors tout élan de violence et de percussion. Heureusement, Enter Cold Void Dreaming va venir nous secouer les puces autour d’un très bon riff et d’une rythmique qui tape sévère.

Puis Towers Upon Towers va continuer dans la même lignée. On retrouve la même structure musicale, avec de gros riffs et une rythmique qui ne s’arrête que très peu. Le chant impose aussi ce rythme, avec un chant rapide et relativement typique dans le monde du Black. On reste sur quelque chose de simple et basique, mais ça fonctionne. Après un deuxième interlude avec Tunnel of Set IX, on va aborder Deeper Still avec un peu plus de nouveauté. Si le titre n’est pas un monument d’originalité, il reste tout de même efficace et permet de jouer avec un second plan plus éthéré et un peu plus touchant. Certes, cela ne reste pas longtemps, mais il prouve la capacité du groupe à fournir peut-être autre chose, avec un Black mélodique plus prégnant. Et on aurait peut-être aimé un peu plus de titres de cet acabit afin d’apporter plus de variations.

Striding the Chasm sera quant à lui un titre assez ravageur, qui évoque un gros conflit guerrier, mais il s’échappe du reste grâce à un bon refrain et une mélodie qui reste plus longtemps en tête. Tout comme Dodskamp qui est très étonnant dans son démarrage, faisant la part belle aux guitares et à une mélopée qui s’éloigne volontairement du Black. C’est plus mélodieux, plus lent, et même si par la suite, on replonge dans quelque chose de classique, cette introduction montre une autre facette du groupe. Enfin, après l’interlude inutile Tunnel of Set X, on aura droit à la pièce maîtresse, Stand Tall in Fire. Long de plus de huit minutes, il s’agit du meilleur titre de l’album, avec un refrain qui tabasse et une belle évolution. On regrette vraiment que l’album ne possède pas plus de titre de cette envergure.

Au final, The Infernal Pathway, le dernier album en date de 1349, est un effort sérieux et appliqué, mais qui manque tout de même d’idées novatrices et de surprises. On est clairement dans un album Black classique qui se répète un peu qui aurait pu être bien mieux, si tous les morceaux avaient eu l’aura du dernier titre. Bref, un album qui demeure plaisant tout de même, qui devrait plaire aux fans de Black, mais qui ne sort pas vraiment du tout-venant de ce genre.

  • Abyssos Antithesis
  • Through Eyes of Stone
  • Tunnel of Set VIII
  • Enter Cold Void Dreaming
  • Towers Upon Towers
  • Tunnel of Set IX
  • Deeper Still
  • Striding the Chasm
  • Dodskamp (Album Edit)
  • Tunnel of Set X
  • Stand Tall in Fire

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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