avril 27, 2024

Walk Up – Paroles, Paroles

Titre Original : Tab

De : Hong Sang-Soo

Avec Hae-Hyo Kwon, Hye-Young Lee, Song Seon-Mi, Yunhee Cho

Année : 2024

Pays : Corée du Sud

Genre : Drame

Résumé :

Byungsoo, un réalisateur célèbre, accompagne sa fille chez une amie de longue date, propriétaire d’un immeuble à Gangnam. La visite des lieux entraîne pour Byungsoo un voyage hors du temps où se dessinent, à chaque étage, ses amours passés et à venir. Fin portraitiste, Hong Sangsoo transforme le quotidien d’un immeuble en puzzle des relations humaines. Un terrain de jeu qui explore les désirs, les regrets, les rêves, et bien sûr, le cinéma.

Avis :

Très grand cinéaste coréen à la réputation en or, cela va bientôt faire trente ans que Hong Sang-Soo a débuté sa carrière. Infatigable, tenant une trentaine de films dans sa filmographie, offrant parfois même jusqu’à trois films la même année, Hong Sang-Soo est d’une constance folle. Multi primé, fidèle de la Berlinade, d’ailleurs son dernier film, qui sortira dans quelques mois, a décroché le Grand Prix du jury, Hong Sang-Soo de ces cinéastes qui savent exactement ce qu’ils veulent et qui sont guidés par une envie de cinéma inarrêtable. Pour caricaturer dans la constance, l’envie et le style bien à lui, on pourrait dire de Hong Sang-Soo, qu’il est le Woody Allen de la Corée du Sud.

Pour ma part, malgré ce que je viens d’écrire plus haut, je connais mal le cinéma de Hong Sang-Soo, car même si l’homme est capable de sortir plusieurs films par an, je n’en ai vu que très peu. Et d’ailleurs, à chaque fois que je me suis arrêté sur l’un de ses films, le résultat a toujours été le même, c’est l’ennui qui m’a gagné, mais rarement l’un de ses films m’aura autant fait ressentir ce sentiment en salle. Long, très long, trop long pour pas grand-chose, « Walk Up » est un film bavard, et qui n’arrête jamais de parler. Et le plus triste dans cette histoire, c’est le fait que les discussions des personnages n’arrivent même pas à se faire intéressantes.

«  »Walk Up » tient quelque chose d’onirique. »

Byungsoo est un réalisateur célèbre et ce jour-là, accompagné de sa fille, il se rend chez une vieille amie qu’il n’a pas revu depuis une bonne dizaine d’années. L’amie en question est la propriétaire d’un immeuble, et au fil de la visite, Byungsoo se voit proposer un appartement…

Un immeuble et un personnage qui passe d’étage en étage, avec quelques tranches de vie qui sont filmées. Découpé en quatre segments qui raconteront l’évolution de ce personnage de cinéaste qui s’installe dans cet immeuble, « Walk Up« , grâce à son noir et blanc et la beauté avec laquelle sont filmés ses acteurs, tient quelque chose d’onirique. Un onirisme qui est de plus poussé un peu plus loin avec ce final, qui est intéressant dans son idée. Avec ça, Hong Sang-Soo a réuni d’excellents comédiens qui, même si leurs personnages m’ont ennuyé, on ne peut nier le talent de ses acteurs, et l’intensité de ses scènes de dialogues qui sont interminables. Bien souvent, le metteur a fait le choix de la continuité pour raconter ces discussions, ainsi les comédiens se retrouvent dans de très longs plans-séquence, qu’ils habillent et habitent très bien.

Toujours dans ses bons côtés, on notera aussi un très joli noir et blanc, qui sert très bien les propos du film, notamment le côté onirique du film et les regrets, ainsi que les envies qu’expriment les personnages.

«  »Walk Up » laisse le sentiment de ne pas avancer d’un poil dans son intrigue. »

Mais voilà, tous ces bons points n’arriveront jamais à dépasser l’ennui ressenti devant de ce film. Optant pour une mise en scène minimaliste (comme beaucoup des films que j’ai vu du réalisateur), « Walk Up » laisse le sentiment de ne pas avancer d’un poil dans son intrigue. Ici, Hong Sang-Soo filme des discussions sur de longs plans-séquence qui sont, en plus de ça, souvent en plan fixe, ce qui fait qu’on a la sensation de regarder des amis, ou des couples, dîner, boire et fumer et ne rien faire d’autre. Et si au sein de leurs conversations, le réalisateur parle de remords, de regrets, de désirs et bien d’autres sujets, il n’y aura rien à faire, il n’arrive pas à rendre ce contenu intéressant.

Franchement, ça parle, ça parle, ça parle et ça parle, et avec ça, on y boit du vin, on s’alcoolise, et on parle encore et encore, et au bout d’un moment, les minutes finissent par s’étirer et devenir presque des heures, et malgré le charme du film, malgré le ton rêvé, malgré ses comédiens, rien n’y fera, impossible d’entrer dans le film.

Ce n’est pas encore avec ce film que je rejoindrais les adorateurs de Hong Sang-Soo. Si je lui reconnais bien des qualités, et indéniablement une patte d’auteur qui m’attire, mais encore une fois, cette façon de raconter en étirant toutes ses scènes, avec cette fois, des plans fixes qui peuvent frôler la demi-heure, il est difficile de rester éveillé devant. Dommage, vraiment dommage, car j’ai tellement envie d’aimer le cinéma de Hong Sang-Soo, mais bon, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.

Note : 06/20

Par Cinéted

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