mars 28, 2024

Andron – The Black Labyrinth

De : Francesco Cinquemani

Avec Alec Baldwin, Danny Glover, Michelle Ryan, Leo Howard

Année : 2015

Pays : Etats-Unis

Genre : Science-Fiction, Action

Résumé :

Un groupe de personnes se réveille dans un labyrinthe sombre et claustrophobique. Ils ne se souviennent qui ils sont et comment ils se sont retrouvés dans le labyrinthe noir d’Andron. Ils se mettent alors à déchiffrer des codes, comprendre des signaux et vaincre les défis de cet endroit.

Avis :

Depuis que le cinéma est cinéma, les acteurs vont et viennent, ressurgissent et disparaissent, parfois sans laisser de traces, parfois en marquant le septième art d’une empreinte indélébile. Le plus dur dans une carrière, c’est de perdurer dans le temps, de ne jamais vraiment partir et de toujours avoir une actualité pour que l’on puisse avoir des projets et rester dans le vent. Malheureusement, des mauvais choix de carrière, des soucis familiaux, ou de santé, sont autant d’épreuves à surmonter pour rester au top et beaucoup d’acteurs se sont pétés les dents, ne trouvant plus de projets pour pouvoir payer les factures. Et j’ai un attachement profond pour ces stars qui ont brillé un jour et qui sont aujourd’hui contraintes de jouer dans des films de seconde zone pour continuer à vivre, permettant aussi à certains petits producteurs de se faire mousser à partir d’un ancien nom connu. Si certains sont partis en Italie durant les années 60/70 pour tourner dans des westerns, aujourd’hui, certains n’hésitent pas à faire du bon gros Z au pays de l’oncle Sam.  Et c’est comme cela qu’il faut voir Andron – The Black Labyrinth, un pauvre DTV moisi qui tente d’exister à travers le nom de deux stars fatigués.

Le scénario du film s’inspire de plusieurs autres métrages déjà existants. Ici, il s’agit d’un mélange de Labyrinthe, le survival SF pour ado, et de Cube de Vincenzo Natali. Seulement, si le premier bénéficie d’un budget conséquent et que le second est une œuvre à part entière d’un vrai artisan du septième art, ce ne sera pas le cas d’Andron. Déjà, au niveau du scénario, on navigue en plein n’importe quoi qui ne prend même pas la peine de se poser pour présenter ses personnages ou son contexte. On assiste au réveil de quelques personnes qui vont s’entraider dans une sorte de labyrinthe vide, où le chef décorateur a dû poser des RTT lors du tournage. En gros, c’est un hangar avec trois murs qui bougent. Bref, ces personnes vont tenter de comprendre ce qui se passe et nous, spectateur, on va comprendre, via quelques changements de plans, qu’il s’agit d’un jeu à la Hunger Games, puisque le monde dans lequel vivent les personnages est un univers futuriste blindé d’esclaves accros à ce jeu. C’est très bordélique, on ne comprend pas grand-chose et les seuls personnages identifiables sont les méchants, à savoir un Alec Baldwin boudiné qui cabotine en organisateur de ces jeux et un Danny Glover en sénateur fatigué. Et si le concept même du film demeure flou et ressemble à s’y méprendre à des choses que l’on connait déjà en moins bien, les enjeux seront tout aussi merdiques.

Chaque personnage étant en partie amnésique, on va assister à des flashbacks fugaces qui tentent vainement de nous expliquer un contexte historique qui n’a aucun sens. A un tel point que certains personnages vont employer des termes que l’on ne comprendra même pas et on ne saura jamais à quoi ça sert. Il en va de même avec les trous dans les murs dont l’affiche reprend la typographie et qui donnent une arme à un personnage si c’est le bon logo de la personne. Rien n’est vraiment expliqué, on sent que ça a été fait parce que ça parait cool, mais en vrai, c’est d’une nullité abyssale. Car ces armes ne vont servir qu’une seule fois et qu’elles n’ont aucun impact sur l’histoire ou le scénario. Scénario qui s’embourbe encore plus quand il faut expliquer les rapports entre les personnages, comme ce sénateur sénile dont le présentateur veut la peau, ou encore ces personnages enfermés qui vont suivre une nana qui veut détruire ce labyrinthe qui coûte la vie à tant de personnes. Pour faire bref, c’est une calamité à suivre et à comprendre. Il faut aussi ajouter à cela des personnages totalement désincarnés et inutiles. D’ailleurs, ils sont tellement fonctionnels qu’ils n’ont pas de nom et on aura du mal à les identifier tout du long. Une preuve, une fois de plus, que ce film n’est pas fait pour les bonnes raisons.

La mise en scène est aussi catastrophique. Outre le fait que les décors soient minimalistes et que l’on se retrouve à regarder des types déambuler dans un grand hangar désaffecté, le réalisateur n’arrive même pas à créer du dynamisme lors des combats. On a bien deux types qui gèrent les coups de pied et qui sont très athlétiques, mais les séquences de baston font peine à voir et ne consiste qu’à du simili catch dans un couloir avec des cagettes. Et là où l’on ressent tout le mauvais goût du cinéaste, c’est dans la gestion de la musique. Comme tout bon bis qui se respecte de nos jours, on a droit à de la techno hardcore sur des séquences calmes, lorsque les personnages se posent des questions. Non seulement, c’est de la musique de merde, soyons honnêtes, mais en plus de cela, ça ne colle pas du tout au film. Et les acteurs… Alec Baldwin semble sortir d’un bain de cortisone et ne fait que donner des ordres le cul vissé sur une chaise. Quant à Danny Glover, il gémit tragiquement sur un fond vert, tombant amoureux de son esclave et se laissant aller à un cri de désespoir qui correspond parfaitement à notre ressenti sur le film. Pour les autres, ils sont soit mauvais, soit ridicules, soit les deux, donc…

Au final, Andron – The Black Labyrinth est une purge comme rarement on peut voir. Né d’une volonté de surfer sur la mode Hunger Games/Labyrinthe, le film ne tient pas la route et loupe tout ce qu’il entreprend. On notera aussi des effets spéciaux hideux, une histoire de fantôme qui n’a ni queue ni tête et le tout souffle un vent d’ennui remarquable sur le spectateur qui, dramatiquement, s’endormira pour faire de doux cauchemars, peuplés de pixels revanchards et d’un Alec Baldwin bouffi qui tapote dans les airs sur un écran tactile invisible. Bref, éloignez-vous de ça au plus vite.

Note : 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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