octobre 23, 2025

Battle Beast – Steelbound

Avis :

Il y a un genre de métal qui est souvent synonyme de kitsch, c’est le Power Métal. Embrassant à cœur ouvert les mythes et légendes de la Fantasy, jouant souvent costumé avec des compositions grandiloquentes, le Power possède ses groupes phares, comme Rhapsody of Fire, Gloryhammer ou encore DragonForce. Des groupes qui aiment la technique, envoyer du lourd à la guitare, allant même jusqu’à des pistes interminables pour bien faire sentir le côté épique de leur histoire. Formé en 2005, Battle Beast est un groupe finlandais qui entre dans cette catégorie, mais avec un aspect moins tape-à-l’œil. Le groupe gagne un concours au Wacken Air en 2010, ce qui lui permet de sortir un premier album en 2011, puis de signer en 2013 chez Nuclear Blast, label auquel il est toujours fidèle aujourd’hui. Steelbound est le septième album de la formation.

Porté par un line-up stable depuis 2016 et donc quatre albums, ce nouvel effort des finlandais promettait une certaine continuité depuis Circus of Doom qui redorer le blason du groupe suite à No More Hollywood Endings qui fut très froidement accueilli en 2019. Et force est de constater que c’est avec un plaisir non feint que l’on va écouter ce court album (37 minutes pile poil), qui brasse de nombreux genres et épouse pleinement son côté kitsch et désuet. Tout commence avec The Burning Within, qui est clairement un titre pour se mettre dans l’ambiance. On navigue en plein Power relativement classique, porté par un chant inspiré et ultra dynamique. Tous les ingrédients un peu kitsch sont présents, du clavier au solo de guitare qui ne s’impose pas vraiment, on baigne dans une ambiance festive régressive. Mais le plus important, c’est que l’on prend vraiment du plaisir là-dedans.

Avec Here We Are, les choses deviennent encore plus rétrogrades. Mais pas dans le mauvais sens du terme. C’est-à-dire que sous les riffs ultra catchy, on se retrouve avec une ambiance très eighties et dansante. Noora Louhimo possède vraiment une voix intéressante qui est pleine d’énergie, et malgré le côté un peu Eurodance du morceau, on se laisse volontiers entrainer dans ce délire. Steelbound va continuer dans ce délire festif entrainant. La différence sur ce titre, c’est qu’il est bourré de nuances. On a droit à un break ultra nerveux où les riffs sont bien nerveux, mais on a aussi un solo bien plus incisif que sur le titre précédent. Ce titre est vraiment bien fichu, et démontre tout le talent technique du groupe, mais en ne renonçant jamais à son aspect accessible et dansant. On a vraiment l’impression d’assister à un spectacle qui ressemblerait à un cabaret.

Et cela n’a rien d’étonnant si le titre suivant se nomme Twilight Cabaret. Le titre est ultra entrainant, et il embrasse de nombreux style en son sein. Si le côté métal s’efface un peu, on y trouve des éléments un peu salsa, avec des congos, des percussions, ou encore un clavier qui file vers des sonorités caribéennes. C’est à la fois étrange et terriblement addictif, nous sortant de notre zone de confort, tout comme le groupe qui essaye de faire autre chose. La rupture sera abrupte avec Last Goodbye qui, malgré son début kitschouille au clavier, balance un énorme riff et une rythmique infernale pour ne plus jamais nous lâcher. Là, il est bien difficile de ne pas hocher la tête en rythme et de chanter le refrain, tant il est catchy en diable. Certes, c’est archi convenu, mais ça fonctionne du tonnerre.

Et il nous faudra bien l’interlude The Long Road pour nous remettre de nos émotions, même si ce dernier annonce un morceau épique. Et effectivement, Blood of Heroes sera un titre de Power pur jus. Ici, on sort les trompettes, la grosse instru et la prod monumentale pour mieux nous percuter. C’est simple, mais encore une fois, efficace. Angel of Midnight reviendra alors à quelque chose de plus Hard, avec un retour de ces sonorités eighties. Le travail à la gratte est plaisant, et l’ensemble tient bien la route. Tout comme Riders of the Storm qui trouve le parfait équilibre entre années 80 et Power. La mélodie est irrésistible et elle rentre en tête dès la première écoute. Enfin, Watch the Sky Fall se voudra plus ardu, plus puissant, tout en gardant l’identité du groupe. Une conclusion percutante et plaisante, même si on reste sur quelque chose de calibré.

Au final, Steeelbound, le dernier album de Battle Beast, est un effort ultra varié qui pourra en rebuter plus d’un, mais qui s’avère un sacré bon divertissement. Oscillant constamment entre Power, Sympho ou encore Hard des années 80, le groupe offre une galette qui joue sur plusieurs tableaux, tout en gardant comme lien une atmosphère plutôt joviale et entrainante. Bref, un album plaisant à plus d’un titre, et qui ne se repose pas uniquement sur ses acquis.

  • The Burning Within
  • Here We Are
  • Steelbound
  • Twilight Cabaret
  • Last Goodbye
  • The Long Road
  • Blood of Heroes
  • Angel of Midnight
  • Riders of the Storm
  • Watch the Sky Fall

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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