octobre 23, 2025

Pari Mortel – Mortel Ennui

Titre Original : Deadly Belt

De : Richard W. Munchkin

Avec Jeff Wincott, Steven Vincent Leigh, Charlene Tilton, Michael DeLano

Année : 1992

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Pour rembourser ses dettes de jeu et reconquérir sa femme qui l’a quitté à cause de son addiction aux jeux, Angelo accepte de participer à un tournoi de kickboxing pour 500 000 dollars. Mais le combat est un combat à mort…

Avis :

Au même titre que la décennie précédente, les années 1990 ont fourni un cinéma décomplexé, particulièrement enthousiasmant lorsqu’il s’agissait de divertir. On songe, entre autres, aux Buddy Movies, où l’action et le policier se mêlaient à la légèreté du ton. En parallèle des sorties sur grand écran, on a eu droit à pléthores de productions dédiées aux vidéos-clubs et aux diffusions télévisuels. Dans l’ombre des stars d’action connues de tous, des figures plus « discrètes » et néanmoins récurrentes ont bénéficié de cet engouement. On peut évoquer Don Wilson, Jeff Speakman, Michael Dudikoff, Jeff Wincott et Steven Vincent Leigh. À ce titre, ces deux derniers constituent la tête d’affiche de Pari mortel.

Prenant place à Las Vegas, le film de Richard W. Munchkin se veut une plongée plus ou moins vraisemblable dans la dépendance au jeu, plus précisément ceux liés aux paris illicites. Malgré le cadre, ce ne sont pas les casinos ou le Streep qui font office d’arrière-plan à l’intrigue, mais les salles obscures où se déroulent des combats clandestins. À l’évocation de ce sujet, il est aisé de penser à des titres plus marquants, comme Full Contact ou Best of the Best. Pourtant, l’entame a le mérite de mettre dans l’ambiance. Elle fait s’enchaîner les affrontements pour contenter le chaland. À certains égards, les confrontations rappellent les prémices de l’UFC.

« Le scénario ressasse alors les clichés de circonstances. »

Si les intentions demeurent louables, on s’éloigne bien vite des réjouissances pour se plonger dans les dettes de jeu du protagoniste, également combattant. De paris insensés en petits boulots de malfrats, on assiste à une déchéance amorcée bien avant que ne démarre le film. On ne parlera pas de point d’orgue, mais d’une inéluctable chute. Le scénario ressasse alors les clichés de circonstances. Entre une rupture amoureuse, une tendance à l’autoapitoiement et à l’alcoolisme, cet antihéros ne présente aucun capital sympathie, même dans sa volonté de rédemption. Certes, on a bien quelques bastons de bar ou sur le ring, mais les séquences de remplissage viennent supplanter le fil directeur.

Dès lors, Pari mortel s’arroge les atours du film d’action lénifiant. Ce qui constitue autant un comble qu’un handicap pénible pour un tel exercice cinématographique. Entre deux dialogues insipides, les situations tendent même à se répéter. On ne parlera pas d’un cercle vicieux, mais plutôt d’un manque d’inspiration flagrant quant à la bonne progression de l’histoire. Tout est prétexte à démontrer le potentiel martial du personnage principal et de sa « capacité » à se remettre en question, à tout le moins dans ses ambitions. Cela sans compter sur un triangle amoureux improbable où la belle indécise présente des sentiments plus versatiles que sincères à l’encontre des deux individus.

« on nous expédie les affrontements à la va-vite »

Il demeure le tournoi qui vient conclure cette pseudo-larmoyante intrigue. En d’autres circonstances, celui-ci aurait pu servir à dynamiser le tout, même si les intermèdes s’étaient avérés creux et sans intérêt. Ici, on nous expédie les affrontements à la va-vite. Quelques coups bien placés et l’on passe au plan suivant qui use de subterfuges de mise en scène identiques pour exposer les combats. Bien que la grande majorité des chorégraphies demeure correcte, les enchaînements, les saisies et autres techniques martiales sont mal maîtrisés. De plus, on mélange un peu tout et n’importe quoi dans le style des concurrents. Un même individu peut faire une prise de catch avant d’adopter un jeu de jambes digne d’un kickboxeur. Tout sauf cohérent.

Au final, Pari mortel est une petite production oubliée et passée en désuétude depuis sa sortie, voilà une trentaine d’années. Malgré de modestes éléments pour se démarquer à minima de métrages similaires, le film de Richard W. Munchkin se solde par un ennui croissant. On finit par se désintéresser du sort de ce joueur invétéré, aux qualités de combattant capricieuses. Une grande part des séquences est allouée à sa déchéance et son errance dans le monde du jeu et des sports clandestins. Quant aux affrontements, ils font surtout office de toile de fond et pâtissent d’une organisation déplorable. Mention spéciale à cette compétition à 50 adversaires, au lieu de 64 (pour le bon déroulement de chaque tour), expédiée en un peu plus de 10 minutes en guise de dénouement. Là où il s’agissait du principal attrait du film, en vain.

Note : 07/20

Par Dante

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