avril 19, 2024

Ulthima – Symphony of the Night

Avis :

La musique est universelle. C’est un fait indéniable, puisque dans tous les pays, on chante et on joue avec des instruments. Et, chose formidable, il arrive que certains groupes possèdent des membres venant de différents pays, où tout un chacun apporte sa pierre à l’édifice. On peut par exemple citer DragonForce, ou encore Ulthima. Fondé en 2010 au Mexique, le groupe va avoir du mal à se faire connaître. Huit ans plus tard, bassiste et guitariste s’exporte en Finlande, où vient se greffer un claviériste, un chanteur, et un batteur. Tout ce petit monde va alors se faire remarquer, notamment grâce à un mélange de style étonnant, entre sonorités Heavy et chant Death. Après deux singles sortis respectivement en 2020 et 2021, Ulthima propose alors Symphony of the Night, leur premier effort studio. Et pour un premier coup d’essai, c’est clairement réussi.

Neuf pistes, quarante minutes d’écoute, pour un premier album, c’est correct, et le groupe ne risque pas de tomber dans la surenchère technique. Car c’est souvent le cas avec un premier skeud, les groupes ont envie de montrer de quoi ils sont capables, et du coup, ils en font des caisses. Ce ne sera pas le cas ici, et dès Black Swan, on rentre dans le bain. La mélodie, ainsi que les riffs, sont Heavy en diable, avec même un petit solo qui se répond avec le clavier. On est clairement dans une sonorité Heavy des années 80, et on pourrait presque entrevoir les longs cheveux des musicos. Cependant, le chant de Tuomas Antila est tout le temps en crié. Il n’y a jamais de chant clair, et cela donne une réelle énergie à l’ensemble, jusqu’à lui conférer un statut de Death mélodique à tendance Heavy/Power.

Un mélange qui pourrait paraître incongru, mais qui trouve un bel élan dans les différents titres. Tears of Fire en est un parfait exemple, puisque le chant apporte une belle énergie, une nervosité maîtrisée, puis par la suite, on aura droit à un refrain puissant qui va nous prendre aux tripes. Les ajouts symphoniques apportent un aspect très grandiloquent, ce qui fait que l’on prend un vrai plaisir d’écoute. Le son est massif et la production est vraiment soignée. Encore une fois, pour un premier effort, c’est assez bluffant. Belegar est un morceau qui va tenter d’installer une ambiance un peu plus prégnante, avec notamment une introduction au clavier qui laisse ensuite du champ pour le chant. Là aussi, le groupe gère très bien son titre, et ne tombe jamais dans une sorte de surenchère technique. En clair, c’est propre et ça fait largement le taf.

D’ailleurs, certains morceaux restent bien en tête, comme par exemple Daughter of Twilight, où le refrain se mémorise assez vite, et on va se surprendre à chanter en même temps que le frontman. C’est un signe d’une redoutable efficacité. Cependant, tout n’est pas parfait dans cet album non plus. On va aussi ressentir quelques faiblesses sur certaines pièces, à l’image de Beyond the Veil qui, malgré une belle rapidité d’exécution, manque de finesse dans sa structure et veut aller trop vite. Eternity, qui était le premier single du groupe, manque aussi d’une identité plus prégnante. Le morceau est sympathique, mais il ne reste pas en mémoire, et le clavier est trop présent, adoucissant un peu trop les riffs. Tout comme Dancing With Shadows qui, en plus, semble ressasser la même recette.

C’est d’ailleurs le plus gros défaut de cet album. Si l’on peut y trouver des variations et une volonté de mélanger le Death, le Power, le Sympho et le Heavy, on a aussi l’impression d’entendre plusieurs fois le même titre. Cela n’entache pas le plaisir d’écoute, car la technique est là, ainsi que la nervosité, mais il manque cruellement au groupe une véritable marque de fabrique, une vraie identité, et une grosse prise de risque. Les structures sont souvent similaires, et peu de titres restent en tête. Le morceau Ulthima en est un parfait exemple puisque lorsqu’il arrive, on a l’impression d’entendre le titre précédent. Seul Symphony of the Night se sort un peu de cet adage, puisqu’il arrive avec du piano en introduction, permettant un peu de changement. Alors certes, les riffs reprennent vite le dessus, mais on a tout de même une petite variation.

Au final, Symphony of the Night, le premier album de Ulthima, est un effort qui est très plaisant et qui montre un groupe qui a un potentiel très fort. Mélange osmotique entre Death et Heavy, voire Power, les mexicains/finlandais en ont sous la pédale, et offre un album intéressant, dont la durée est optimale pour se mettre en avant. Il est juste dommage que la formation peine à se sortir d’un schéma structurel répétitif qui fait que, parfois, on a un peu de lassitude à l’écoute. Mais globalement, ça reste une belle réussite, surtout pour un premier skeud.

  • Black Swan
  • Tears of Fire
  • Belegar
  • Daughter of Twilight
  • Beyond the Veil
  • Eternity
  • Dancing With Shadows
  • Ulthima
  • Symphony of the Night

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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