mars 19, 2024

Evil Dead Rise – Klaatu Moins

De : Lee Cronin

Avec Lily Sullivan, Alyssa Sutherland, Morgan Davies, Gabrielle Echols

Année : 2023

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Alors que Beth n’a pas vu sa grande sœur Ellie depuis longtemps, elle vient lui rendre visite à Los Angeles où elle élève, seule, ses trois enfants. Mais leurs retrouvailles tournent au cauchemar, quand elles découvrent un mystérieux livre dans le sous-sol de l’immeuble, dont la lecture libère des démons qui prennent possession des vivants…

Avis :

Aujourd’hui, c’est en Irlande qu’on s’arrête, pour tourner notre regard de cinéphile sur Lee Cronin. Réalisateur pas vraiment connu, Lee Cronin est un dublinois qui s’est formé tout seul et c’est au cours des années 2000 que le jeune cinéaste commence à prendre une caméra. De 2004 à 2013, il réalise quatre courts-métrages avant de réaliser un premier long, « The Only Child« . Et c’est d’ailleurs avec ce film, qu’il présente alors à Sundance, qu’il rencontre Sam Raimi. Raimi est intéressé, et après une discussion, le célèbre réalisateur lui propose de renouveler la saga « Evil Dead« , et c’est ainsi que Lee Cronin quitte brièvement (ou pas, l’avenir nous le dira) son île pour venir aux Etats-Unis réaliser un nouvel « Evil Dead« , dix ans pile-poil après le film de Fede Alvarez.

S’attaquer à « Evil Dead » n’est pas une mince affaire tant la trilogie de Sam Raimi a marqué les esprits et surtout imposé quelque chose au cinéma. Pour ce nouveau film, on quitte les bois pour la ville, et je dois dire que je ressors assez partagé de ce nouvel « Evil Dead« , car si le film se laisse regarder, et les amateurs de gore vont être comblés, derrière ça, le film de Lee Cronin se pose comme un film de possession lambda, avec ce qu’il faut de personnages débiles, d’héroïnes badass et surtout, il s’aventure dans une surenchère de gore et de sanguinolent qui finira par faire plus sourire qu’autre chose.

« Il y a la surenchère de gore final, qui pousse le film vers un côté grand-guignolesque. »

Un soir comme un autre, Beth, une rockeuse, sonne chez sa sœur Ellie, qu’elle n’a pas vu depuis pas mal de temps. Ellie élève seule ses trois enfants et les retrouvailles auraient pu être sympathiques, or, ce soir-là, un tremblement de terre révèle dans le garage de l’immeuble une salle abandonnée d’une banque qui fut là, avant que l’immeuble devienne un immeuble d’habitation. Dans cette pièce, les enfants d’Ellie trouvent un livre mystérieux. En explorant les pages de ce livre et en écoutant de vieux disques trouvés sur le côté, les enfants d’Ellie libèrent alors un démon, et la mère de famille va être sa première victime. Ces retrouvailles vont alors tourner au cauchemar…

Je ressors donc mitigé de ce nouvel opus « Evil Dead« . Partagé entre un film qui tient quelques bonnes idées, quelques clins d’œil et hommage, des performances d’actrices, mais derrière ça, le film offre des incohérences en voulez-vous, en voilà, une histoire qui a du mal à tenir la route, et des personnages bien dans notre époque, mais débiles, dont certaines non-réactions, ou encore des prises de décisions, sont tout bonnement incompréhensibles. Le film tient aussi un côté on ne peut plus prévisible. Franchement, hormis quelques rebondissements, on devine sans le chercher ce qui va se passer et presque comment cela va se passer. Puis derrière ça, il y a la surenchère de gore final, qui pousse le film vers un côté grand-guignolesque qui finira par faire sourire, voire rire, plus qu’autre chose.

« Le scénario fait prendre des décisions à ces personnages qui sont discutables. »

Ainsi, « Evil Dead Rise » est un film qui commence par une scène d’ouverture qui se veut gore et violente, mais elle se pose surtout comme cheap au possible. D’emblée, le film est mal parti, mais une fois cette dernière passée, Lee Cronin change de décor, et nous entraîne en ville, sur un nouveau terrain de jeu. Ce nouvel « Evil Dead » se passera alors dans une tour, plus précisément dans un appartement, et bien sûr, l’intrigue se fera sur une nuit. Posant les bases d’un huis clos familial, en plus d’un drame qui prend ses racines dans une relation entre sœurs, « Evil Dead Rise » commence plutôt bien, même si l’on restera assez dubitatif lors de la découverte du livre des morts, et surtout, la façon dont sa lecture sera amenée. Mais sur l’ensemble, le film de Lee Cronin se laisse suivre avec ambiance et intérêt.

Puis petit à petit, le scénario fait prendre des décisions à ces personnages qui sont discutables. Histoire de ne pas supprimer ses personnages trop vite, le film fait alors apparaître tout un tas d’autres, qui ne servent que de « chair à démon », pour donner du temps aux autres personnages d’exister, et surtout qu’on s’y attache totalement, et c’est peut-être là que cet « Evil Dead Rise » fait sa première grosse erreur, car ces personnages sont tellement stéréotypés dans notre époque, et ils ont des réactions tellement improbables (notamment chez les adolescents) qu »ils en sont agaçants et on a bien du mal à avoir envie de les suivre.

« Lilly Sullivan et Alyssa Sutherland, sont excellentes dans les rôles. »

Par la suite, le scénario multiplie les incohérences. Ici, il ne faut surtout pas se poser de questions. D’ailleurs, on n’a même pas besoin de gratter une couche pour voir que ça a du mal à fonctionner. Se posant comme un accordéon, malgré tous ces défauts, de manière assez contradictoire à ce que je viens d’écrire, il y a quelque chose qui fait que l’on suit aussi cet « Evil Dead Rise » avec un petit intérêt. Cet intérêt ? C’est la confrontation entre ces deux frangines qui assurent un certain spectacle, d’autant plus que les deux actrices, Lilly Sullivan et Alyssa Sutherland, sont excellentes dans les rôles.

Si le scénario tient quelques rebondissements qui font plutôt bien avancer « l’histoire », comme je le disais plus, Lee Cronin finira par trop en faire, et son film va tomber dans une surenchère de gore, qui n’offrira plus rien qu’autre que du gore à l’écran. On a l’impression que le réalisateur s’est donné comme mission de faire plus encore que Fede Alvarez, et qu’importe si son film se transforme et ne résonne plus que comme du gore. Vous me direz, à force de trop en faire, le film finit par faire rire, ce qui peut se poser comme un divertissement… Après, ce n’est pas sûr que ce soit l’effet recherché.

Ainsi, je ressors partagé de cet « Evil Dead Rise« . Le film a bien des éléments intéressants, mais il est très abîmé par sa multitude de défauts qui s’imposent de plus en plus. Entre la débilité de ses personnages, le côté sans surprise du film de possession et de son intrigue et la lourdeur de son gore, « Evil Dead Rise » est compliqué… Toutefois, on lui laissera le fait de ne pas nous offrir un énième remake et d’essayer une nouvelle histoire, avec un nouvel environnement. Puis, il y a ces deux actrices qui sont vraiment excellentes, même quand elles en font de trop (et que le scénario les emmène trop loin).

Note : 09/20

Par Cinéted

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