mai 2, 2024

Cold Body Radiation – The Orphean Lyre

Avis :

Le monde du métal est très varié. N’en déplaise aux personnes qui pensent constamment que tout cela n’est qu’une affaire de chanteurs qui crient et de gros barbares violents, le métal possède plusieurs facettes, dont une qui est faite de douceur… et de désespoir. En effet, depuis plusieurs années maintenant, il existe un Atmospheric Black Métal qui essaye de prendre la violence de ce sous-genre à revers. C’est-à-dire que l’on garde le côté un peu désespéré, nihiliste des paroles, mais on va verser dans une musique éthérée, où les riffs disparaissent au profit d’un clavier plus présent et d’une atmosphère sombre et pessimiste. On peut y ajouter des éléments de Shoegaze, ce qui donne une musique étrange, qui n’est pas faite pour faire bouger les nuques. Cold Body Radiation en a fait sa spécialité depuis 2010 et son premier album, The Great White Emptiness.

Derrière ce nom bizarre, qui annonce clairement la couleur, se cache un seul homme, qui se fait appeler M (et rien à voir avec Mathieu Chedid, ici, on est moins festif). D’origine néerlandaise, le bonhomme sort des albums de façon constante, tout en restant dans un genre très particulier, lui octroyant le statut d’artiste underground, connu uniquement d’une poignée de fans du genre. The Orphean Lyre est le quatrième album du type, et autant le dire de suite, c’est tellement particulier que l’on est passé à côté. Le premier morceau, The Ghost of my Things, annonce la couleur (plutôt terne) et on va se retrouver face à quelque chose de mou, qui n’avance pas, avec un chant qui semble provenir du fin fond d’une forêt. Si cela peut mettre en avant une ambiance un peu délétère, c’est surtout la mélodie qui va nous sembler… inexistante.

D’entrée de jeu, on sait que le temps va être long, car tous les titres iront dans la même direction, et rien ne viendra perturber cette espèce de litanie éternelle. Sinking of a Wish va partir sur un son un peu plus profond, un peu plus rond, mais rien ne viendra nous éveiller ou éveiller en nous un quelconque sentiment. Certes, ça monte petit à petit dans une sorte de gravité pesante, mais on sera plus dans une musique électro dark ambiant où seuls des cadavres ambulants pourront danser, que dans un Atmospheric Black qui donne le cafard. Ici, c’est l’ennui qui prend place, et non pas les émotions. Et il en sera de même sur tous les morceaux, qui donnent envie de se pendre, parce que trop longs, parce que toujours dans la même rythmique et le même tempo. Le temps s’étire alors de façon infinie.

Et alors, l’autotune sur All the Little Things you Forget are Stored in Heaven, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Sans compter des petits sons qui viendront gâcher la mélodie, se rajoutant sans trop de raison. On a vraiment l’impression d’écouter un album amateur, fait dans un garage perdu dans la pampa. Alors oui, on peut retrouver des éléments intéressants dans les nappes de clavier, mais elles durent tellement longtemps qu’au final, c’est plus agaçant qu’autre chose. At Sea essayera de faire bouger un peu les choses, mais les voix sont si timides que cela rendra la chose inécoutable. Restera juste une ligne de basse qui fait un bel effort pour donner de l’épaisseur à l’ensemble, mais elle dissone avec les claviers et les bruits de la mer, qui ne font qu’ajouter du bruit au morceau. Ce n’est pas forcément agréable…

Orphean Lyre va peut-être contenir des éléments un peu plus Black, avec une rythmique plus rapide et une batterie qui va s’amuser à faire quelques blasts en arrière-plan, mais ce sont les claviers qui vont prendre le dessus et bien nous gonfler. Spiral Clouds viendra nous clouer des effets larsen très désagréables dans les oreilles. You Where Missing reste dans un registre mou de la quéquette, où l’on aura plus la sensation d’écouter un type faire mumuse avec son ordinateur qu’un vrai titre d’album. Enfin, The Forever Sun va conclure cet effort de la même façon qu’il avait débuté, c’est-à-dire avec mollesse, pénibilité et une lenteur qui donne juste envie de tuer des choses innocentes pour se libérer de cette torpeur. Bref, en un mot comme en cent, c’est insupportable.

Au final, The Orphean Lyre, le quatrième album de Cold Body Radiation, est un moment d’écoute très pénible, une expérience sensorielle qui fait vibrer notre mauvais karma et donne des envies de meurtres tant tout est mou et sans grand intérêt. Mal produit, mal foutu, long, avec des chants autotunés pour donner un peu de relief, on peut clairement dire que l’on est tombé sur un truc que l’on ne conseille à personne…

  • The Ghost of my Things
  • Sinking of a Wish
  • All the Little Things you Forget are Stored in Heaven
  • At Sea
  • Orphean Lyre
  • Spiral Clouds
  • You Where Missing
  • The Forever Sun

Note : 03/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.