avril 25, 2024

Hounds – Warrior of Sun

Avis :

Il est toujours très compliqué de se lancer dans un premier album, surtout d’un groupe inconnu qui commence à peine à trouver un label et un genre dans lequel il semble s’épanouir. Prenons Hounds, groupe de Heavy/Power italien qui voit le jour en 2016. Pensé au départ comme un trio qui ne devait faire que des reprises, c’est la même année que le projet évolue avec l’arrivée de deux autres musiciens et la volonté de créer un véritable groupe avec des chansons inédites. Deux ans plus tard, en 2018, un premier EP éponyme voit le jour, et c’est encore deux ans plus tard que le premier album arrive, s’intitulant Warrior of Sun. Signant chez le label Punishment 18 Records, les italiens proposent alors un premier effort intéressant, sympathique, mais dans lequel il manque plein de choses pour devenir un vrai bon moment.

Le skeud débute avec une introduction qui peut faire tiquer. Madness and Rage est tout sauf fou et enragé. On ressent une envie de partir rapidement vers du Heavy classique, mais tout cela baigne dans un arrangement mal branlé et qui sent un peu la fauche. D’ailleurs, Warrior of Sun qui déboule par la suite va avoir les mêmes petits soucis. Si le titre est long et propose ce que l’on attend d’un groupe comme Hounds, on reste déçu par certains passages qui manquent de verve. Si le chant est agréable, il reste trop en retrait par rapport aux instruments, et si les solos de grattes sont vraiment très bons, ils sont souvent anesthésiés par des nappes de clavier qui dédramatisent le tout. On retrouve ce même souci avec Condemned to Hell, qui respire vraiment le budget tout petit et l’enregistrement pas optimal.

On entend bien une volonté de peaufiner une ambiance un peu morbide, voire délétère, avec notamment des claviers qui viennent jouer une rengaine qui pourrait trouver sa place dans un film gothique, mais cela ne va pas forcément avec les riffs de gratte. C’est dommage car d’un point de vue technique, les guitaristes sont très bons, et chaque solo présent dans chaque titre sont vraiment bien mis en avant. On retrouve le même adage avec Beyond the Horizon, qui peut se targuer de dépasser les six minutes d’écoute, et qui bénéficie d’un bon break, qui évite tout ennui. Néanmoins, on reste encore une fois sur un morceau qui manque d’épaisseur et d’une production digne de ce nom, surtout dans le Heavy, qui a des besoins importants. Alors certes, ce n’est pas désagréable, et on sent une belle énergie, mais ça reste trop juste pour se démarquer de la masse.

The Cronogate sera un interlude étrange au milieu de tout ça, puisqu’il n’est qu’au clavier et ressemble à un truc électro vaguement New Wave, qui marque une pause pas forcément nécessaire. D’autant plus que cela ne correspond pas forcément à l’univers recherché par le groupe. On a l’impression de tomber dans de la SF en plein milieu d’une histoire de Fantasy. En abordant City Hunter, on pourrait presque s’attendre à une version Heavy du célèbre manga, plus connu chez nous sous le nom de Nicky Larson. Bon, ce n’est pas du tout le cas, mais c’est peut-être le meilleur morceau de l’album, avec une superbe énergie et une envie de proposer un Heavy proche d’un Hard Rock bien senti. On retrouve, comme à chaque fois, un beau solo, et il se dégage une belle intensité. C’est dommage que cela ne tienne pas vraiment sur les trois derniers titres.

Avec The Light, le groupe essaye de faire un morceau fleuve de plus de huit minutes, et qui passerait par de nombreux stades. Cela commence alors comme une sorte de ballade, puis petit à petit, l’intensité va monter pour ensuite aller vers quelque chose de plus nerveux. Mais cela ne prend pas vraiment, la faute à un son pas vraiment au top pour ce genre de titre, mais aussi avec des alliages qui ne fonctionnent pas. La voix de Massimo est par exemple trop granuleuse pour arriver à donner de l’émotion. Puis il manque une orchestration digne de ce nom. Hero’s Fate renoue avec un Heavy typique des années 80, mais là aussi, on reste sur quelque chose de trop fade pour vraiment nous embarquer. Quant à Unreal, il contient les mêmes défauts que les pistes précédentes et manque cruellement d’identité.

Au final, Warrior of Sun, le premier album de Hounds, n’est pas une purge, mais on ne peut pas dire non plus que ce soit un très bon album. Si d’un point de vue technique, les musiciens sont très forts et les guitaristes délivrent de superbes solos, ce n’est pas le cas de la production qui ajuste mal l’intensité de la voix, et quelques arrangements qui sont douteux. C’est dommage, cela nuit grandement à la qualité d’écoute, et il est sûr que le groupe gagnerait à avoir plus de moyens, pour montrer ce dont il est vraiment capable.

  • Madness & Rage
  • Warrior of Sun
  • Condemned to Hell
  • Beyond the Horizon
  • The Cronogate
  • City Hunter
  • The Light
  • Hero’s Fate
  • Unreal

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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