janvier 17, 2025

Anvil – Legal at Last

Avis :

Certains groupes connaissent un succès fulgurant, avant de tomber dans les affres de l’oubli, ou tout du moins du tout-venant, en vendant de moins en moins d’album. C’est le cas de Anvil, groupe Heavy/Speed canadien, qui a eu un énorme succès au début des années 80, certains les considérant comme les inventeurs du Speed avec notamment le morceau Bedroom Game. Cependant, leur succès se délite avec l’arrivée de Metallica, et malgré des albums qui sortiront tous les deux/trois ans, Anvil va connaître des périodes difficiles. Toujours en trio, le groupe va avoir du mal à garder un bassiste stable, et il est vrai que c’est complexe de s’intégrer au sein d’un duo qui travaille ensemble depuis les années 70. Pour autant, depuis 2014, les canadiens ont trouvé une certaine stabilité, et continuent leur petit bonhomme de chemin en sortant régulièrement de nouveaux albums.

Fidèle à son image, Anvil fait le petit rigolo à chaque nouvelle pièce, et Legal at Last, dix-huitième album au compteur, ne fait pas exception à la règle. Pour s’en rendre compte, il suffit de voir la tronche de la pochette, avec toujours l’enclume (anvil en anglais), qui se transforme en un énorme bang pour les anges. Mais tout aussi drôle soit le groupe et son célèbre chanteur « Lips » (à cause de sa faculté à changer son expression faciale), on ne peut pas dire que ce skeud soit un chef-d’œuvre. En vrai, si on est face à quelque chose de fort sympathique et agréable à l’oreille, on reste sur un album facile, sans génie, et qui se contente d’aligner des morceaux Heavy sans grande originalité. Un effet que l’on avait déjà sur le précédent skeud, Pounding the Pavement.

L’album débute avec le titre Legal at Last, et on retrouve tous les éléments de leur musique, avec une bonne ligne de basse, un bon riff et une rythmique qui va vite. C’est classique, ça fonctionne bien, pour peu que l’on accroche au chant, qui demeure très fade, et parfois faux. Ici, il ne faut pas chercher de la justesse, ni même de la maestria, il n’y a pas de triche, mais ça fait parfois relativement cheap. Heureusement, le deuxième morceau sera un peu mieux. Nabbed in Nebraska délivre un riff plus agressif et dégage une puissance plus prégnante qui donne envie de bouger un peu plus la nuque et les cheveux. Quand on enchaine avec Chemtrails, on va se dire que le groupe est bien parti et va nous balancer la sauce à chaque titre, mais ce ne sera pas vraiment le cas.

Disons plutôt que l’ensemble s’enchaîne bien, mais on ne retiendra pas grand-chose. Dans sa globalité, l’album manque de moments marquants et puissants, ainsi que d’une dose d’originalité qui permettrait au groupe de sortir de la masse que l’on a aujourd’hui. Le côté rétro est plutôt agréable, mais on sent quand même que Anvil traine la patte face à une potentielle évolution. Gasoline se fera un peu plus nerveux et plus lent dans son riff, mais on a l’impression d’avoir entendu cela des milliers de fois. Tout comme I’m Alive qui respire un peu la poudre et l’essence, mais on reste sur quelque chose de classique. C’est entrainant, certes, ce n’est pas désagréable, mais ça reste sans surprise et sans envie de pousser les curseurs dans le rouge. On pourrait donc dire que ce n’est pas étonnant si le groupe n’arrive pas à retrouver une certaine notoriété aux yeux des fans.

Ensuite, certains morceaux sont assez intéressants, comme par exemple Talking to the Wall qui bénéficie d’un bon riff et d’un refrain qui est hyper catchy. Il en va de même avec Glass House et son riffing imbattable qui reste un long moment en tête. Mais si l’on excepte ces deux titres, pour le reste, on est vraiment sur quelque chose de trop classique et trop attendu. Plastic in Paradise est bien trop long pour ce qu’il raconte, et on s’ennuie au bout de quelques minutes. Bottom Line pousse le bouton du Speed sans pour autant réellement nous emporter. Food for the Vultures aurait pu être plus pêchu que ça, surtout qu’il emprunte beaucoup à Motörhead. Et Said and Done redore un peut le blason de l’album, sans pour autant être un immanquable. Enfin, No Time clôture l’ensemble sur un Speed old school qui n’apporte rien de plus…

Au final, Legal at Last, le dix-huitième album studio de Anvil, n’est pas un effort détestable ou sans envie, mais il est juste trop simple et sans une once de prise de risque. Le groupe se contente de faire du Heavy/Speed qu’il maîtrise à la perfection, en restant bloqué dans les années 80, et l’ensemble manque de modernité, ou tout du moins d’une touche de prise de risque. Bref, les fans du groupe adoreront sans aucun doute, mais pour ceux qui cherchent un peu plus, c’est juste sympathique.

  • Legal at Last
  • Nabbed in Nebraska
  • Chemtrails
  • Gasoline
  • I’m Alive
  • Talking to the Wall
  • Glass House
  • Plastic in Paradise
  • Bottom Line
  • Food for the Vulture
  • Said and Done
  • No Time (Bonus Track)

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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