janvier 17, 2025

Jim Kirkpatrick – Ballad of a Prodigal Son

Avis :

Il y a une sorte de redondance quand on tombe sur des champions de la guitare, c’est qu’ils ne sont pas connus en France, sinon de par une frange de passionnés et de curieux. Si des Yngwie Malmsteen sont connus dans le milieu du Rock, voire du Métal, pour le tout-venant, il reste un inconnu au bataillon. Et en ce sens, on pourrait aussi citer Joe Bonamassa, qui en plus d’être un génie de la gratte, et un stakhanoviste accompli avec une flopée d’albums. Pour autant, en France, son succès reste confidentiel. C’est encore pire en ce qui concerne Jim Kirkpatrick, que l’on compare souvent à l’américain par son jeu de guitare et son génie à la six cordes (et sans compter sur une sensibilité accrue au Blues).

Si le musicien fait partie de plusieurs groupes, il sort son premier album en 2005, et quinze ans plus tard, il se décide à balancer Ballad of a Prodigal Son, son deuxième effort studio, et celui qui nous préoccupe entre ces lignes. Un album fort sympathique, varié, dense et relativement long, mais qui va aussi avoir ses petits défauts, qui expliqueront peut-être son succès tout relatif en France. Déjà, parce que dans notre beau pays, tout ce qui touche de près ou de loin à du Rock/Blues/Jazz, ce n’est jamais mis en avant, mais aussi parce que l’on ressent de grosses influences américaines dans les sonorités du bonhomme. D’ailleurs, le skeud débute avec Ballad of a Prodigal Son, et on se retrouve avec un Blues Rock assez nerveux, qui bénéficie d’un joli solo, mais qui s’avère trop long pour les ondes radiophoniques. C’est dommage, c’est un bon titre.

Mais c’est aussi un morceau qui manque cruellement d’identité. Si c’est bien fichu, et que techniquement, il n’y a rien à redire, d’un point de vue feeling, on a l’impression d’avoir entendu ce morceau des centaines de fois. Il n’y a rien qui viendra nous faire tilter, ou qui restera un long moment dans notre tête. No Such Thing is a Sure Thing prend les fondamentaux du Blues rock américain, mais il n’apporte aucune nouveauté, pas même une sonorité qui lui serait propre. C’est bien fait, c’est entrainant, mais il manque le petit truc en plus qui apporterait une touche plus personnelle. Il en va de même avec Ain’t Goin’ Down Alone, qui est un peu plus douce mais qui reste dans un carcan que l’on connait par cœur, et ne sort jamais de sa zone de confort. On retrouve tous les codes du genre, sans originalité.

Alors, bien évidemment, cela n’est pas si grave que cela, puisque l’on prend du plaisir à l’écoute, mais c’est dommage de ne pas ressentir cette flamme qui nous anime lorsque l’on découvre de nouveaux artistes. Si la comparaison avec Joe Bonamassa (dont on reproche aussi un côté trop générique sur certains albums) est évidente, on retrouvera aussi des passages qui évoquent d’autres groupes, comme le Allman Brothers Band avec Blue Heron Boulevard, un titre instrumental qui fait penser à Ramblin’ Man. Be Hard With It revient alors à un côté plus musclé de la branche Rock, avec un joli coup de rein au niveau de la gratte. Skin and Bone (Pt.2) est un titre Rock plutôt simple et qui reste très court. Puis Always on the Road aura son aspect jazzy avec les cuivres qui viendront dynamiser l’ensemble, allant vers un blues rock festif et dansant.

Ce côté jovial et entrainant continue avec 61 & 49, avec un petit surplus Country via le riff de guitare. Et comme d’habitude, c’est très sympa, mais ça ne sort jamais du carcan imposé, jouant finalement quelque chose de classique, agréable, mais qui ne sort jamais d’un style trop connu et attendu. Talk to Me sera la ballade inhérente au genre, qui résonne comme un passage obligé. Ici, on ressent toute l’influence de Joe Bonamassa dans le jeu, et de ce fait, ça manque d’identité. Et on ne sera pas forcément touché par le titre, qui est trop attendu. Gravy Train rompra avec la monotonie du titre précédent en retournant vers un gros Rock bien bluesy. Et si le titre est plaisant et dynamique, ça manque de personnalité. Brave New World va tenter de casser tout ça en sept minutes, mais on retombe sur les mêmes travers.

Au final, Ballad of a Prodigal Son, le deuxième album solo de Jim Kirkpatrick, est un effort plaisant et très agréable à l’écoute, mais il ne sort pas des sentiers battus. Il lui manque clairement une patte plus personnelle pour marquer son auditoire. Si c’est bien fichu, techniquement irréprochable, ça ressemble trop à ce que l’on connait déjà pour véritablement nous marquer. Alors cela ne fait pas de ce skeud un mauvais album, bien au contraire, mais on aurait aimé être un peu plus surpris…

  • Ballad of a Prodigal Son
  • No Such Thing as a Sure Thing
  • Ain’t Goin’ Down Alone
  • Blue Heron Boulevard
  • Be Hard With It
  • Skin and Bone (Pt. 2)
  • Always on the Road
  • 61 & 49
  • Talk to Me
  • Gravy Train
  • Brave New World
  • All You Need (is All You Have)

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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