septembre 26, 2025

Dark Angel – Extinction Level Event

Avis :

Explosant durant les années 80, le Thrash Métal est un genre qui a eu une palanquée de groupes américains avec un foutu talent. Si on pense constamment aux membres du Big Four (Metallica, Megadeth, Anthrax et Slayer), d’autres ont su tirer leur épingle du jeu, à l’instar de Dark Angel. Fondé en 1981 sous le nom de Shellshock, c’est en 1983 que le groupe américain décide d’opter pour Dark Angel. Après trois démos et un petit changement de line-up, la formation sort son premier album We Have Arrived, et le succès est au rendez-vous, leur permettant alors de partir en tournée avec des groupes cultes comme Megadeth, Venom ou encore Corrosion of Conformity. Forcément, avec un début aussi tonitruant, Dark Angel va poursuivre sur sa lancée, et fournir trois autres albums (Darkness Descends, Leave Scars et Time Does Not Heal) jusqu’en 1992 qui signe leur première séparation.

Un premier split qui est dû, entre autres, au départ du chanteur Ron Rinehart, poussant le batteur (et tête pensante du groupe) Gene Hoglan à partir vers d’autres contrées, et notamment chez Death. En 2002, le groupe se reforme avec un nouveau bassiste, mais les choses vont tourner court. Ron Rinehart tombe malade et va avoir un grave accident, l’empêchant alors de chanter, sous peine de devenir muet, et de ne plus pouvoir marcher. Le groupe se re-sépare alors en 2005. Avant de faire un retour étonnant en 2013, avec le même line-up que sur le troisième album. Mais là encore, le destin va mettre des bâtons dans les routes du groupe. En 2023, le guitariste Jim Durkin décède, après trois ans d’absence sur scène, où il fut remplacé par Laura Christine, la femme du batteur. Le groupe décide cependant de continuer en hommage à leur défunt ami.

Puis arrive alors 2025 et cet inattendu cinquième album, Extinction Level Event qui, dès la sortie des premiers morceaux, fut vivement critiqué. En cause, la voix du chanteur qui laisse à désirer, comme si c’était l’un des éléments essentiels du Thrash… Mais dans les faits, et maintenant que l’album est disponible dans son entièreté, que vaut vraiment ce cinquième opus ? Le skeud débute avec Extinction Level Event, et c’est plutôt un bon morceau. Certes, il faut reconnaître une voix qui demeure en deçà des attentes, mais pour le reste, c’est très solide. Les riffs sont sauvages, la rythmique est dingo, et on se prend un bon gros parpaing dans la tronche dès l’introduction. De plus, on ressent vraiment les intentions du groupe qui veut revenir sur le devant de la scène, et qui ne veut rien laisser au hasard. C’est puissant et porteur, et c’est déjà pas si mal.

Circular Firing Squad fut le premier morceau à être dévoilé, et donc celui qui fut critiqué en rapport à la voix de Ron Rinehart. Oui, les notes ne tiennent pas bien longtemps, mais ça reste tout de même potable. Et si on trouve la même recette que sur le morceau précédent, on ressent encore ce côté Thrash old school qu’embrasse pleinement le groupe, sans une once de retenue. Et que dire de Woke Up to Blood, qui détient une très bonne intro qui fait monter la pression, ainsi qu’un refrain ultra catchy qui reste un long moment en tête. Il s’agit-là de l’un des meilleurs morceaux de l’album. Par la suite, on a droit à deux titres un peu moins intéressants, notamment parce qu’ils n’ont pas de moments forts. Apex Predator et Sea of Hands sont des titres Thrash puissants et percutants, mais ils n’ont pas vraiment d’identité.

On préfèrera alors le court et violent Atavistic, qui va droit au but, sans chercher à faire dans la finesse, ou une ambiance particulière. Ensuite, on va enchaîner les morceaux sans discontinuer, restant sur la même ligne de conduite. C’est-à-dire que Dark Angel ne veut pas réinventer la sauce, mais il est là pour nous asséner du Thrash de la belle époque, comme un souvenir tenace et presque mélancolique. Scalar Weaponry frappe fort sans relâche, tout comme Scarface the Room qui balance un riff ultra rapide dès le démarrage, forçant le respect. Dommage que la vois reste un peu en retrait… E Pluribus Nemo lorgne du côté Southern Metal, avec un gros riff cracra et bien lourd, alors que Terror Construct revient à des choses plus classiques. Enfin, Extraction Tactics clôture l’album de belle manière, donnant une forte envie d’y retourner pour de nouveau avoir mal à la nuque.

Au final, Extinction Level Event, le dernier album de Dark Angel, qui signe un retour en force depuis près de trente-quatre ans, est un effort louable et ultra dynamique. Si l’on fait fi de la voix du chanteur, qui reste assez faiblarde, le reste tient bien la route, et se perçoit comme une réminiscence d’un Thrash passé, où le plaisir régressif prévaut sur la modernité ou des élans novateurs. Certes, ce n’est pas original pour un sou, mais ça envoie la sauce, et c’est savamment orchestré pour nous tenir sur toute la longueur.

  • Extinction Level Event
  • Circular Firing Squad
  • Woke Up to Blood
  • Apex Predator
  • Sea of Hands
  • Atavistic
  • Scalar Weaponry
  • Scarface the Room
  • E Pluribus Nemo
  • Terror Construct
  • Extraction Tactics

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.