février 10, 2025

Avatarium – Between You, God, the Devil and the Dead

Avis :

Pensé comme un side-project par le bassiste de Candlemass, Leif Edling, Avatarium va prendre des proportions inattendues et connaître un succès grandissant, notamment grâce à la présence de la chanteuse Jennie-Ann Smith, qui a intégré le groupe de manière un peu incongrue, puisqu’il s’agit de la femme du guitariste, qui s’était proposé de filer un coup de main à Edling. Avec sa voix bluesy et suave, le groupe suédois va avoir une véritable identité sonore, apportée par les riffs Doom des musiciens, et le rythme lent imposé par le genre. Le groupe sort son premier album en 2013, et un effort sort tous les deux ans environ. En 2017, Leif Edling se retire du groupe à cause de problèmes de santé, mais cela n’empêchera pas Avatarium de continuer son petit bonhomme de chemin en recrutant un nouveau bassiste, puis un nouveau batteur en 2019

Between You, God, the Devil and the Dead est le sixième skeud du groupe, et il arrive trois ans après le précédent opus, Death, Where is Your Sting, qui fut chaleureusement accueilli par la presse et le public. De ce fait, les attentes étaient assez élevées, surtout pour un groupe si particulier, qui mélange des éléments Doom avec un côté Rock/Blues qui peut parfois dérouter. Mais que l’on se rassure de suite, ce sixième album est très bon, réussissant à trouver un juste équilibre entre tous les éléments hybrides du groupe, donnant un ensemble protéiforme à la fois rugueux, doux, et quelques fois étranges. Cependant, le premier morceau sera clairement là pour rassurer. Long Black Waves est un titre qui peut se percevoir comme Doom via son rythme, mais qui aligne de gros éléments Blues et parfois un poil Jazzy avec son clavier omniprésent.

On retrouve aussi une ambiance assez sombre, portée par des guitares languissantes, et des notes longues. Bien sûr, le tout est complété par quelques solos bien trouvés, ainsi que par un refrain catchy en diable qui reste un long moment en tête. Le deuxième morceau va être tout autant réussi. I See You Better in the Dark est plus court, plus Rock n’Roll dans l’âme, avec un côté 70’s parfaitement assumé. On y décèle un petit son de gratte un peu cracra qui accroche bien les tympans, le refrain est parfait, et surtout, il y a un gros effort mis sur la batterie qui résonne particulièrement bien. Le titre est fait pour faire bouger les foules, pour danser, et il y parvient sans aucun souci. Le côté bizarre du groupe va se retrouver dans le titre suivant, My Hair is on Fire (But I’ll Take Your Hand).

On y trouve des sons dissonants, quelques vibratos étranges, mais l’ensemble tient la route, et surtout, on a une grandiloquence qui s’échappe de chaque instant. L’orchestration est magistrale, et on ne peut succomber à la voix si particulière de la chanteuse. Un titre où le piano prend d’ailleurs toute son importance. Lovers Give a Kingdom to Each Other va être le petit point faible de l’album. Plus doux, lorgnant clairement vers la ballade, le morceau manque d’allant, ou d’une identité plus forte. Néanmoins, on notera un côté lounge pas si désagréable que ça, ainsi qu’une jolie montée en tension. On adhérera plus à Being With the Dead et son riff brutal et lourd, rappelant que nous sommes face à un groupe qui a des racines Doom. De plus, on aura toute la bizarrerie qui fait le sel de la formation suédoise, avec en prime de jolies envolées de guitare.

Cet aspect Doom, qui peut parfois disparaître au profit de quelque chose de plus Rock, revient de plus belle avec Until Forever and Again. Si les nappes de clavier viennent faire écho aux années 70, le riff caractéristique du Doom est de la partie, et permettra alors à la chanteuse de s’amuser avec ses vocalises pour donner une atmosphère pesante et épique. Bref, c’est à la fois massif et beau. Notes From Underground sera un morceau instrumental qui démontre, si besoin l’en était, les qualités techniques des musiciens. On y retrouve des sonorités orientales assez inattendues, et l’ensemble tient parfaitement la route. Enfin, pour clôturer le skeud, on a droit à Between You, God, the Devil and the Dead, et il s’agit d’une ballade mélancolique qui débute au piano, pour finir par une guitare aérienne sublime, qui possède un petit Gilmour. Bref, une fin d’album superbe.

Au final, Between You, God, the Devil and the Dead, le sixième album d’Avatarium, est une réussite sur quasiment tous les points. Si on relève un léger titre en deçà des autres, il s’intègre néanmoins parfaitement dans cet effort cohérent de bout en bout, et bénéficiant d’une sorte de rusticité qui s’oppose aux nouvelles technologies ou aux sons préfabriqués. En ce sens, Avatarium se pose comme un véritable artisan, à l’ancienne, et démontre que l’on peut faire des merveilles avec des musiciens qui vivent pour la musique dite « pure », sans artifice numérique.

  • Long Black Waves
  • I See You Better in the Dark
  • My Hair is on Fire (But I’ll Take Your Hand)
  • Lovers Give a Kingdom to Each Other
  • Being With the Dead
  • Until Forever and Again
  • Notes From Underground
  • Between You, God, the Devil and the Dead

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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