novembre 10, 2024

Grandaddy – Last Place

Avis :

Il est assez étonnant de voir à quel point le skate a une relation très étroite avec la musique. Et peut-être plus qu’avec tous les autres sports. Car bien que les stars du football ont des amis rappeurs ou encore que certains basketteurs se soient essayés à la chansonnette, le skate possède un lien indéfectible. Et dans tous les genres musicaux, que ce soit el rap, l’électro ou encore le rock. Grandaddy en est un exemple flagrant. Formé au début des années 90 par Jason Lytle, ce dernier se destinait à une carrière sportive dans le skateboard. Mais un problème de genou va alors le contraindre à arrêter et à se mettre à la musique. Dès lors, il va se consacrer à un rock tout doux, avec quelques assertions folks. Avec Last Place, sorti en 2017 onze ans après le précédent, le groupe reste fidèle à lui-même.

Le skeud débute avec un morceau assez surprenant, Way we Wont. Le titre est relativement joyeux et renvoie une image très positive du groupe. C’est doux, les riffs sont calmes et surtout, le chant, assez suave et nasillard, baigne l’ensemble d’une atmosphère plutôt joyeuse. Cependant, il réside au sein du titre une nonchalance qui va vite nous faire décrocher, et surtout, l’ensemble manque de panache pour nous accrocher. D’ailleurs, on ne retrouvera aucun solo et aucune prise de risque sur un morceau finalement assez terne et qui se démarque uniquement par ce côté coloré et chaleureux. Brush With the Wild va élever un peu tout ça. Un poil plus pêchu, même si dans la même veine que le titre précédent, on sent que Grandaddy essaye d’aller de l’avant. Si l’ensemble est un poil trop mou et bien trop terre à terre pour convaincre pleinement, les ajouts de clavier seront salvateurs.

Mais, globalement, on reste dans quelque chose d’assez classique et qui ne surprend jamais. De plus, le groupe reste sur la même ligne directrice, le même tempo, ce qui fait que l’ennui se fait rapidement sentir. Et ce n’est pas Evermore qui va nous réconcilier avec ce démarrage sympathique, mais un peu poussif. Ici, la guitare devient un accessoire qui passe en second plan pour lâcher les claviers. Résolument Electro, le titre se veut, lui aussi, dans une ambiance un peu éthérée, un peu brumeuse, mais rien n’y fera et on s’ennuiera sec sur un morceau qui, encore une fois, reste sur le même tempo du début à la fin. C’est très répétitif et ne suscite finalement rien d’autre qu’un ennui poli. Après un interlude électro inutile, le groupe balance avec The Boat is in the Barn. Et alors là, c’est la douche froide.

Pop rock de pacotille, on a l’impression de retourner des années en arrière, sur un rock des années 60/70 mou du genou et pénible. Le titre n’a quasiment rien pour lui, pas même un refrain catchy qui permettrait de nous réveiller un peu. Non, le groupe reste sur un électro-encéphalogramme plat du début à la fin. Puis survient Check Injin qui va surprendre de par sa dynamique. Le groupe ose enfin sortir de sa zone de confort pour fournir un titre un peu plus punk, un peu plus entrainant. Déstructuré et très court, le morceau nous emporte tout de même par ce regain d’énergie, qui ne sera que passager. Car par la suite, on va vite vouloir se recoucher. I Don’t Wanna Live Here Anymore est un titre rock d’une mollesse sans faille et d’un pataud qui force le respect. Et ce n’est rien comparé à la suite.

That’s What you Get for Gettin Outta Bed est une ballade insipide au possible qui donne plus le bourdon qu’elle ne touche. This is the Part continue sur la même lancée, donnant une forte de se foutre en l’air tellement c’est mou avec un piano qui prend de plus en plus d’importance par rapport à la gratte. Ou même au clavier d’ailleurs, qui ne propose plus de nappe électro. Jed the 4th appuie un peu plus ce sentiment de mollesse, avec la fâcheuse impression que le groupe va s’arrêter de lui-même, tellement il ralentit encore et encore le rythme. A côté, Coldplay, c’est du métal ! A Lost Machine, qui dépasse les six minutes sera le summum de l’ennui. Le titre se veut être une ballade touchante, mais on ne risque pas d’emballer avec un truc aussi insipide. Et Songbird Son conclura cet album avec un chant faux.

Au final, Last Place, le dernier album de Grandaddy, est un joli ratage. Les fans du groupe, qui ont attendu onze ans avant de le voir débouler dans les bacs, seront peut-être heureux, mais pour les autres, c’est l’ennui qui guette sur chaque titre. Mou, doucereux et d’une platitude sans nom, cet album des américains ne nous a guère charmé, pire, il nous a fait de la peine et nous a donné d’écouter un gros album bien sale de Death… La vie est rude.

  • Way we Wont
  • Brush With the Wild
  • Evermore
  • O she Deleter (
  • The Boat is in the Barn
  • Check Injin
  • I Don’t Wanna Live Here Anymore
  • That’s What you Get for Gettin Outta Bed
  • This is the Part
  • Jed the 4th
  • A Lost Machine
  • Songbird Son

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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