novembre 8, 2024

Hangman’s Chair – A Loner

Avis :

De nombreux groupes se forment après la dissolution, ou le changement de line-up, d’autres formations. Certains musiciens trouvent plus de place pour s’exprimer dans divers genres, tandis que certains préfèrent vaquer à des occupations plus pécuniaires. Car oui, faire du métal en France, ce n’est pas ça qui fait bouffer, et de nombreux groupes pourtant connus dans le milieu, ne vivent pas de leur art, à l’instar du black métal de Seth. Formé en 2005, Hangman’s Chair est formé par différents membres de Es la Guerilla, un groupe de Sludge qui n’a sorti qu’un album aujourd’hui, malgré le fait qu’il soit toujours en activité. Seulement, Hangman’s Chair va avoir plus de succès, au point de se faire remarquer par un gros label au bout de leur sixième album, A Loner. Car signer chez Nuclear Blast, c’est s’assurer une meilleure visibilité de par le monde.

Abordant un Métal qui pourrait se voir comme un crossover entre le Doom et le Stoner, Hangman’s Chair n’a pas son pareil en France. Jouant sur des rythmiques lentes et lourdes, le groupe a su se démarquer de par ses thèmes, évoquant les maladies mentales, les sentiments et parfois l’amour. Avec A Loner, le groupe atteint un nouveau palier, et ce se retrouve sur le devant de la scène, offrant un skeud mélancolique, puissant et à même de nous faire faire une introspection. Une introspection longue et éthérée, puisqu’en seulement neuf morceaux, les français délivrent un album de plus de cinquante minutes, préférant les longues plages aériennes aux titres plus courts et percutants. Et cela se ressent dès le premier titre, An Ode to Breakdown. Les premiers riffs sont assez lents, aériens, et ils vont petit à petit laisser la place à quelque chose d’un peu plus lourd.

L’une des forces du groupe, c’est de réussir à fournir quelque chose qui pourrait être presque dépressif, tout en fournissant un son assez lumineux. Cette dichotomie est très travaillée, jusqu’à la pochette, où l’on voit un homme esseulé se prenant la tête dans un geste désespéré, alors que le titre de l’album brille d’un bleu néon presque jovial. Cold & Distant sera un parfait exemple de ce double visage, avec d’un côté des riffs plus doux et vibrants qui vont laisser la place à d’autres riffs plus lourds et brutaux. Le chant, toujours en arrière-plan, permet de renforcer cette atmosphère si particulière, sombre et pourtant lumineuse. Néanmoins, certains titres restent relativement « dark », comme Who Wants to Die Old, qui prend du temps pour s’alourdir, mais ne nous lâche plus d’une semelle par la suite. Le morceau est puissant et ne laisse aucun répit.

Storm Resounds est un peu dans le même registre, mais il lui manque peut-être un petit truc en plus pour se démarquer. Si le titre rentre parfaitement dans l’album, il reste un morceau « filler » qui manque un peu d’impact, ou d’une sonorité faite pour se détacher des autres pistes. Supreme va aller plus loin dans le registre du Stoner, se voulant planant dans son démarrage, pour ensuite afficher des riffs un poil plus lourd, tout en restant toujours sur un registre assez aérien et éthéré. C’est beau, et cela démontre tout le talent du groupe pour fournir de longues plages musicales qui n’ennuient jamais. De plus, cela permet de bien entendre certains instruments, à l’image de cette basse qui résonne et claque. Et puis cette montée crescendo est parfaitement maîtrisée. Avec Pariah and the Plague, Hangman’s Chair offre un titre instrumental de toute beauté.

Comme à leur habitude, on retrouve une place centrale pour les mélodies et les instruments, démontrant alors une émotion exacerbée. On a constamment l’impression que le groupe est à fleur de peau, se faisant alors touchant et très émotif. Loner permet de se secouer un peu plus, et le titre va surprendre car il détient quelques éléments presque popisants qui sont inattendus et fonctionnent pourtant totalement dans le style. Second Wind renoue avec un rythme très lent et langoureux, et manque un peu de personnalité. Heureusement, A Thousand Miles Away va clôturer l’album de la plus belle des manières, avec neuf minutes pleines, qui regorgent de moments épiques, doux et parfois langoureux. Hangman’s Chair offre un morceau épique qui donne immédiatement envie de s’en renvoyer une louche.

Au final, A Loner, le sixième album de Hangman’s Chair, démontre la superbe vitalité du groupe, ainsi que sa force de création. Bien loin de certains clichés du métal français, épousant un Stoner à la fois puissant et mélancolique bercé par des paroles intelligentes, le groupe délivre un quasi sans-faute avec un skeud plein et massif, cohérent du début à la fin. Bref, le fait d’avoir signé chez Nuclear Blast va permettre au groupe d’atteindre, on l’espère, une nouvelle notoriété complètement justifiée.

  • An Ode to Breakdown
  • Cold & Distant
  • Who Wants to Die Old
  • Storm Resounds
  • Supreme
  • The Pariah and the Plague
  • Loner
  • Second Wind
  • A Thousand Miles Away

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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