Titre Original : Se Diu Ying Hung Ji Dung Sing Sai Jau
De : Jeff Lau
Avec Leslie Cheung, Brigitte Lin Ching-Hsia, Maggie Cheung, Tony Leung Chiu-Wai
Année : 1993
Pays : Hong-Kong
Genre : Action, Comédie
Résumé :
Il était une fois une reine d’Orient, aussi belle que machiavélique, qui, avec l’aide de son amant (et cousin incestueux), Ouyang Feng, usurpa le trône censé revenir à la jeune et fougueuse « Troisième Princesse ». Afin de se venger de sa marâtre et de reconquérir son royaume, celle-ci va devoir partir en quête du mythique livre du Yin, seul capable de lui enseigner un kung-fu ésotérique d’une puissance inégalée. Cet ouvrage étant caché dans une grotte gardée par trois monstres, la princesse recevra l’aide de Huang Yaoshi, jeune combattant romantique et facétieux qui lui servira de guide…
Avis :
Acteur, producteur et réalisateur, Jeff Lau est connu pour ses comédies déjantées. Si son nom ne parle pas forcément, Jeff Lau a derrière lui une sacrée carrière qui débute dans les années 80 en tant qu’acteur, mais très vite, il passe à autre chose, et commence à écrire des films. D’abord pour les autres, puis très vite pour lui, parce qu’après à peine quatre ans de carrière, il réalise son premier film, « Mang gwai chai goon« . Le style est là, car d’emblée, Jeff Lau réalise une comédie d’action, et cette ligne, il va la tenir d’un bout à l’autre.
Et c’est bien d’une comédie d’action que l’on va parler, avec un film inédit chez nous, qui arrive avec presque trente ans de retard dans nos salles de cinéma. Ce film, c’est « La légende de l’aigle chasseur de héros« , et c’est un sacré délire. Imaginez donc que tout le gratin du cinéma hongkongais a répondu à l’appel de Jeff Lau, pour venir s’éclater devant sa camera dans une histoire, mais aussi un film, qui n’a ni queue, ni tête. Délirant, hystérique, ne prenant aucune pose, « La légende de l’aigle chasseur de héros » est comme une connerie qui mérite son coup d’œil, même si, parfois, il part dans l’abus total.
« »La légende de l’aigle chasseur de héros » est le délire de l’été. »
En Orient, une jeune reine machiavélique décide d’usurper le trône avec l’aide de son amant, un cousin incestueux. Ce trône était censé revenir à une jeune princesse fougueuse et pour le récupérer, cette dernière s’enfuit pour retrouver son maître. Une fois avec son maître, elle découvre l’existence d’un livre secret qui pourra lui enseigner l’art d’un Kung fu jamais égalé. Le problème, c’est que sa marâtre et son amant apprennent eux aussi l’existence de ce livre et toute cette joyeuse bande d’ennemis se lancent à la recherche du livre précieux.
Ne cherchez plus, « La légende de l’aigle chasseur de héros » est le délire de l’été. Comme je le disais, sorti avec trente ans de retard, le film de Jeff Lau est une sacrée bêtise. Il est difficile d’écrire sur ce film, tant ce dernier part loin dans ses délires, et se fait complétement foutraque autant dans ce qu’il raconte, que dans ses personnages ou encore dans sa mise en scène.
Assez inégal et parfois trop dans l’hystérie collective, si au départ « La légende de l’aigle chasseur de héros » amuse en tout temps, très vite, son intrigue s’égare pour laisser place à des conneries, où l’on sent bien que les acteurs s’éclatent d’un bout un l’autre. D’ailleurs, cet amusement général nous rend plus indulgent face à un film qui raconte finalement n’importe quoi. Imaginez donc, des personnages qui se foutent sur la gueule à grands coups de kung-fu, et ça en permanence, ne laissant que peu de place au film pour respirer.
« Un côté tellement poussé que le film vire au nanar… »
Imaginez aussi une intrigue qui part dans le fantastique, avec des monstres, des sorts, des têtes volantes, et surtout des comédiens derrière les costumes de monstres (des costumes génialement trouvés dans des farces et attrapes). Imaginez des sketches comiques qui ne s’arrêtent pas, au point d’en être épuisant parfois. Imaginez aussi des acteurs que l’on a l’habitude de voir dans des registres sérieux, se lâcher totalement, au point de n’avoir aucune limite. Franchement, la tête de l’immense Tony Leung affublé pendant une grande partie d’une bouche ultra gonflée qui se veut être un mélange de deux saucisses et d’un bec de canard…
On trouvera aussi des acteurs et actrices comme Leslie Cheung, Maggie Cheung, Carina Lau ou encore Tony Leung Ka Fai, et tous ont des rôles improbables, des répliques improbables, et des scènes totalement improbables. Imaginez (et allez savoir comment ça a pu passer dans le Hong Kong des années 90), un film où d’un coup, sans prévenir, certains personnages ont de l’attirance l’un vers l’autre, ce qui emporte le film dans une comédie pseudo gay que personne n’avait vu venir. Puis enfin, entre des idées de mise en scène folles, des combats complétement fuckés, un côté tellement poussé que le film vire au nanar…
« La légende de l’aigle chasseur de héros« , c’est tout ça et plus encore, et parfois, c’est génial, hilarant et passionnant, et d’autres fois, c’est plus lourd, ça s’aventure trop loin et ça oublie sa quête, laissant trop de place à des sketches. Si le film est loin d’être extraordinaire, il se pose comme une sacrée curiosité, qui fait plaisir à découvrir, car tant de délire, tant de bonne humeur, et tant d’envie de cinéma, de comédie et d’action, ça pousse à fermer les yeux, et mettre de côté tout ce qui ne va pas. Bref, ce film, c’est une sacrée expérience.
Note : 12/20
Par Cinéted