juillet 20, 2025

Le Bateau des Ténèbres – Fantômes à Bord

Titre Original : Lost Voyage

De : Christian McIntire

Avec Lance Henriksen, Judd Nelson, Janet Gunn, Jeff Kober

Année : 2001

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

En 1972, le SS Corona Queen disparaît dans le Triangle des Bermudes. 25 ans plus tard, celui-ci réapparaît, sans personne à son bord. Alors qu’une tempête se prépare, des représentants de l’armateur, deux journalistes et un homme d’affaires de Miami, décident d’aller explorer le bateau, afin de trouver une explication. Bien qu’il n’y ait plus âme qui vive à bord, le bateau semble ne pas être revenu entièrement vide…

Avis :

Lorsqu’il est question de phénomènes paranormaux, le triangle des Bermudes demeure l’un des sites les plus connus au monde. Qu’il s’agisse de navires ou d’avions, on ne compte plus les disparitions mystérieuses qui s’y sont perpétrées. Un tel sujet a amené bon nombre de théories et de spéculations ; des plus pragmatiques aux plus farfelues. On dispose ainsi de tout un nuancier pour évoquer des passages interdimensionnels, des extraterrestres, des expérimentations gouvernementales ou des perturbations météorologiques. La vocation sensationnaliste de certaines d’entre elles a donné lieu à la parution de plusieurs ouvrages, ainsi qu’à la production de séries et de films, comme Le Bateau des ténèbres.

Au regard des thématiques avancées, le premier métrage de Christian McIntire brasse plusieurs influences pour les régurgiter avec un résultat coutumier du marché des DTV opportunistes. Cadre oblige, le rapprochement demeure inévitable avec des titres tels que Le Triangle du diable ou Le Mystère du triangle des Bermudes. Quant au navire-fantôme, le traitement classique n’est pas sans rappeler Le Bateau de la mort ou Le Vaisseau de l’angoisse. Leurs intrigues respectives présentent les mêmes enjeux et mécanismes pour prétexter une incursion en haute mer. Ici, les intentions vénales des sous-fifres côtoient les ambitions carriéristes des journalistes, sans oublier le trauma familial du protagoniste.

« on observe une mise en place laborieuse. »

Il n’est donc pas question de naviguer en eaux troubles, mais de réitérer une formule éculée et opportuniste, sans autre objectif que le gain à court terme. Cela étant dit, on observe une mise en place laborieuse. L’exposition des personnages se montre verbeuse et surfaite. La caractérisation a beau tenté de creuser un background pour chaque intervenant, on reste dans les carcans archétypaux de ce type d’individus. Entre des employés qui lorgnent vers le mercenariat, les deux journalistes rivales en quête d’un scoop et le scientifique obsédé par la disparition de ses parents sur le navire, il ne manque plus que le milliardaire mégalomane et le caméraman alcoolique. En fait, ces derniers sont aussi de l’expédition.

L’arrivée à bord du SS Corona Queen se fait depuis un hélicoptère modélisé avec des moyens numériques indigents, même pour le début des années 2000. On assiste ensuite à une longue et pénible exploration de coursives désertes, de cabines encore bien aménagées et de ponts battus par les vents. À quelques exceptions prêtes, on note un état de conservation qui vient contredire la disparition du bâtiment pendant près de trois décennies. La réalisation s’évertue à respecter un minimum de cohérences dans la gestion spatiale des lieux. Cependant, le cadre est à l’aune du scénario : vide et sans âme. Et ce ne sont pas les manifestations paranormales qui vont inverser la tendance.

« le propos n’est jamais exploité à bon escient. »

Dans les intentions, on tenait pourtant une bonne idée de base. Les forces surnaturelles s’appuient sur les traumas de chaque individu pour retranscrire une hantise toute personnelle. Seulement, le propos n’est jamais exploité à bon escient. Il tend même à évoquer plusieurs pistes de réflexion et hypothèses sur la nature des phénomènes, en vain. Certains spectres surgissent de leur passé, tandis que d’autres sont prisonniers du navire. Cet amalgame demeure confus et peu vraisemblable. Cela sans compter sur des circonstances guère probantes sur la mort de certains membres de l’équipe. Elles confèrent un ridicule manifeste à leur trépas. Avec un minimum de jugeote (éviter de se séparer, ne pas triturer des fils électriques les pieds dans l’eau…), ils auraient pu tous survivre.

Au final, Le Bateau des ténèbres constitue une énième redite du mythe du vaisseau fantôme. Au cœur du triangle des Bermudes, le potentiel initial demeure toujours intéressant à appréhender. Toutefois, le présent métrage nous ramène très vite les pieds sur terre. Ce qui est sans doute un comble avec un tel thème. Toujours est-il que l’histoire est d’une prévisibilité confondante, aussi linéaire que les coursives du SS Corona Queen. À cela s’ajoutent des effets spéciaux minimalistes, une bande-son mal gérée et des manifestations paranormales convenues. Incapable de susciter l’effroi, le film de Christian McIntire s’avance surtout comme une incursion laborieuse, inaboutie dans sa narration, dénuée d’originalité et d’une atmosphère propre au cadre maritime.

Note : 08/20

Par Dante

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