avril 23, 2024

Le Vaisseau de l’Angoisse

Titre Original : Ghost Ship

De : Steve Beck

Avec Julianna Margulies, Gabriel Byrne, Karl Urban, Emily Browning

Année : 2002

Pays : Etats-Unis, Australie

Genre : Horreur

Résumé :

Construit en 1954, le prestigieux paquebot « Antonia Graza » était l’orgueil de l’Italie. Jusqu’à cette nuit tragique de 1962 où la mort s’abattit brutalement sur le navire, fauchant en quelques instants tous ses occupants.

Quarante ans plus tard, Sean Murphy, le capitaine du remorqueur Arctic Warrior, et Maureen Epps, son chef d’équipe, sont contactés par Jack Ferriman, un pilote canadien qui a repéré dans la mer de Béring l’épave du paquebot disparu. Murphy, Epps et leurs hommes n’hésitent pas une seule minute. Ils se sentent prêts à affronter tous les dangers pour réparer l’épave, la ramener à bon port… et la revendre à bon prix. Des phénomènes étranges ne vont pas tarder à se produire.

Avis :

En 1999, Joel Silver et Robert Zemeckis décident de fonder Dark Castle, une maison de production affiliée à Silver Productions et à Warner Bros Pictures. La volonté des deux hommes était de fournir à chaque Halloween un film d’horreur avec un petit budget. L’aventure commence avec La Maison de l’Horreur, remake de La Nuit de Tous les Mystères. Deux ans plus tard, c’est 13 Fantômes qui pointe le bout de son nez, avec Steve Beck à la réalisation. En 2002, c’est Le Vaisseau de l’Angoisse qui sort, toujours sous la houlette du même cinéaste (qui sera d’ailleurs son dernier film). C’est la première fois que Dark Castle ne produit pas un remake, mais un film original. Malheureusement, cela ne portera pas forcément chance à la boîte de production, qui va devoir se diversifier avant sa mise en pause en 2013. Mais revenons à ce bateau fantôme.

La Croisière ne s’amuse pas beaucoup

Le film nous met dès le début dans une ambiance plutôt mortifère. Nous sommes en 1962, sur un paquebot, et tous les passagers vont mourir suite à un accident. Quarante ans plus tard, on nous présente une équipe de remorqueurs dont le job est de ramener des épaves ou des bateaux échoués et de les revendre. Ils sont alors contactés par un homme qui dit avoir retrouvé l’épave d’un paquebot disparu. L’équipe se met en route et en arrivant sur place, des éléments surnaturels vont surgir, mettant en péril la vie de tout le monde. C’est sur ce principe très simple que le film base son intrigue, faisant basculer le mythe de la maison hantée sur un bateau perdu au milieu de l’océan. S’appuyant sur des faits réels (l’histoire du Marie-Céleste), Steve Beck et ses associés tentent de faire peur avec des fantômes du passé.

D’un point de vue scénaristique, il n’y aura guère de surprise. Le film suit un fil rouge équivoque, avec ce qu’il faut d’apparitions et de portes qui claquent pour surprendre nos « héros ». La narration est simple et limpide, et même si des éléments du passé viennent approfondir l’histoire de ce paquebot, on reste dans quelque chose de très conventionnel, de très téléphoné. Néanmoins, il est difficile de reprocher au film de vouloir raconter une histoire avec du background. Ici, le bateau a une histoire qui a engendré les ectoplasmes et on aura droit à un gros flashbacks permettant de comprendre les tenants et les aboutissants du film. Certes, c’est un peu grossier, mais cela permet de bâtir un fond assez solide, se basant sur l’avidité des hommes, chose qui ne change pas en quarante ans. Et de là, le réalisateur en tire son thème principal.

De l’or

Derrière ses atours de simple film d’épouvante avec des fantômes revanchards, Le Vaisseau de l’Angoisse tente de démontrer que ce qui perd les hommes, c’est leur avidité. L’argent est au cœur de l’équipe, qui ne font ça que pour l’appât du gain. Il en va de même avec le bateau, lorsqu’il trouve une cargaison totale d’or. A ce moment-là, les hommes font le choix de ramener les lingots plutôt que le bateau, ce qui aura des conséquences funestes. Alors certes, c’est une thématique un peu redondante, mais elle trouve un écho dans les motivations du paquebot, symbolisé par un homme avide non pas d’or, mais d’âmes. Des enjeux similaires, pour une richesse différente. En ce sens, le film est un peu plus malin que la moyenne, même si on reste dans quelque chose de très calibré et qui manque cruellement d’imagination pour créer de la peur et de l’angoisse.

Le premier problème va venir des personnages en eux-mêmes. Hormis la relation père/fille qui unit deux des membres de l’équipage, le reste ne sera que broutille. On aura bien le personnage qui souhaite revenir épouser sa femme mais qui est infidèle avec un fantôme, ou encore le duo de débiles aux gros bras, mais personne n’est vraiment caractérisé. Il en va de même pour le méchant de l’histoire, qui reste binaire et dévoile tous ses plans à la fin, dans un monologue pénible. Dès lors, difficile de faire ressentir un peu d’empathie pour des protagonistes qui ne pensent qu’à l’argent facile. Même le fantôme de la petite fille demeure inconstant (normal pour un revenant me direz-vous), et n’arrive pas vraiment à émouvoir. Et ce n’est pas la faute au casting, plutôt luxueux pour un tel film, qui se débrouille avec ce qu’on lui donne.

Et de la rouille

Malgré tous les défauts que l’on peut trouver au film, et notamment sa propension à ne pas faire peur, il demeure assez intéressant à regarder pour la qualité de ses décors. Se refusant à utiliser tout effet numérique, Steve Beck a fait construire de véritables morceaux de bateau pour rendre l’ensemble plus nature. Le vieillissement est réussi et certaines séquences sont très « belles », comme lé découverte du paquebot, perclus de rouille. Si certains effets ont pris un sacré coup de vieux, comme les apparitions et les incrustations de personnages, les effets gores sont assez jouissifs. Il y en a peu, mais ils sont percutants, à l’instar de la scène d’introduction avec ce câble qui découpe tout le monde en deux. Ou encore le coup du crochet dans la figure de la chanteuse. Tout cela contribue à offrir une ambiance assez particulière et pas désagréable.

Au final, Le Vaisseau de l’Angoisse est un film d’horreur qui a tous les stigmates des années 2000. A savoir une bande-son Nu-Metal, des personnages sacrifiables et quelques effets gores sympathiques. Si le film a aujourd’hui vieilli, il n’en demeure pas moins un métrage d’épouvante qui essaye de fournir du fond en critiquant l’avidité de l’homme, qui ne s’éteint pas avec la mort. Malgré des défauts évidents, le film de Steve Beck est toujours assez plaisant, ne sombrant jamais dans le cynisme et fournissant un divertissement agréable.

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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