avril 23, 2024

Le Rire de ma Mère

De : Colombe Savignac et Pascal Ralite

Avec Pascal Demolon, Suzanne Clément, Sabrina Seyvecou, Igor Van Dessel

Année : 2018

Pays : France

Genre : Drame

Résumé :

Adrien, timide, n’a pas la vie facile. Bousculé depuis que ses parents sont séparés, il partage son temps entre son père et sa mère. Un jour, il prend conscience d’une douloureuse vérité qui va tout changer, non seulement pour lui, mais également pour toute sa famille. Le jeune garçon se met à jouer dans une pièce de théâtre pour se rapprocher d’une jeune fille dont il est tombé amoureux. Dans cette période difficile, il veut comprendre ce que signifie le fait d’être courageux.

Avis :

« Le rire de ma mère » est le premier film de Colombe Savignac et Pascal Ralite et avant d’en venir à la réalisation tout deux ont eu de sacrés parcours. Colombe Savignac fut très longtemps assistante de réalisation, on retrouve son nom sur des films comme « UV« , « Largo Winch« , « Paris« , « Ma première fois« , « Le serpent« , « Bowling« . Quant à Pascal Ralite, il fut directeur de producteur. Il a travaillé sur « Désaccord parfait« , « Le hérisson« , « Demain tout commence« , « La fête des mères » ou « Bowling« . Les deux futurs réalisateurs se sont rencontrés sur « Bowling » de Marie-Castille Mention-Schaar et ont tous deux travaillé plusieurs fois avec la réalisatrice. Elle sera d’ailleurs l’une des productrices de ce premier long-métrage.

Sorti au début 2018, assez mal distribué, mais porté par un joli bouche à oreille, « Le rire de ma mère » est de ces films qu’on appelle joli. D’ailleurs, comment ne pas être touché par ce que nous racontent les deux réalisateurs ? « Le rire de ma mère » est un film qui est profond, riche et s’il aborde un sujet maintes fois vus et revus, il faut lui laisser le fait qu’il l’aborde de jolie manière et surtout qu’il l’aborde sous un œil qu’on n’a pas vraiment l’habitude de voir. Mais voilà, si « Le rire de ma mère » se pose comme un joli film, il demeure néanmoins une petite déception, car si les deux réalisateurs arrivent à nous toucher sur plus d’un instant, ils livrent parfois un portrait trop lisse voire trop idéal de cette mère qui déborde de vie, et si le tout est touchant, on a parfois bien du mal à y croire totalement et surtout malgré tous les bons arguments que le film peut avoir, sur l’ensemble, « Le rire de ma mère » demeure un film comme un autre.

Adrien est un jeune adolescent comme tous les autres, si ce n’est qu’il est bien trop timide. Pour vaincre cette timidité, il s’est inscrit dans son école à un atelier de théâtre. Dans sa vie privée, Adrien compose avec la séparation de ses parents. Un matin comme un autre, la vie d’Adrien va prendre un bien triste tournant quand il va prendre conscience que sa mère est très malade…

« Le rire de ma mère« , avec son si joli bouche à oreille, avec son intrigue, son regard et surtout avec son casting, notamment la talentueuse Suzanne Clément, fut l’un des films qui piquait le plus ma curiosité début 2018, mais il fut un acte manqué et cette séance de rattrapage ne fut pas aussi belle et bouleversante qu’elle ne le laissait présager. « Le rire de ma mère« , premier film du duo Savignac et Ralite, n’en demeure pas moins un joli film qui a ses centres d’intérêt et qui sur l’ensemble se fait touchant.

Pour leur premier film, Colombe Savignac et Pascal Ralite ont décidé d’affronter le cancer à travers le regard d’un jeune garçon, qui va petit à petit comprendre qu’il va perdre sa mère. Comment accepter ceci et au-delà de ça, comment dire à son enfant que sa mère va mourir ? Tout le film des deux français est basé sur cette réflexion et « Le rire de ma mère » est tout en retenue. Si on connaît dans un sens cette intrigue par cœur, les deux cinéastes évitent le pathos et les poussifs, livrant une intrigue un peu brouillonne en début de métrage, et qui petit à petit se dévoile et arrive à nous toucher. Puis les deux réalisateurs s’appuient surtout sur leurs acteurs et leurs personnages. On retiendra certes Suzanne Clément qui est superbe, Pascal Demolon qui est décidément un grand acteur bien sous-estimé, mais c’est surtout le jeune Igor Van Dessel qui tient une très grande partie du film sur ses petites épaules. Le jeune homme s’impose tout au long du film, et il se pose comme une très belle révélation. Il ne serait pas étonnant de revoir le jeune homme prochainement.

Mais voilà, derrière ces acteurs, derrière certains moments touchants, « Le rire de ma mère » est un film qui manque de personnalité. C’est un film qui ressemble à beaucoup d’autres et ça, même si le regard est intéressant et le sujet grave. Les deux réalisateurs n’arrivent pas à se détacher d’une masse de films et ils n’arrivent pas à imposer leur film. « Le rire de ma mère » est un film loin d’être désagréable, comme je le disais, le moment est joli, mais on ne peut pas dire non plus qu’il marque, qu’il passionne ou qu’il bouleverse. « Le rire de ma mère » est un film qui navigue bien entre ses sujets et ses personnages. Ici, prise de conscience de cette fin inéluctable, remords, regrets, la fragilité d’une vie, émancipation, acceptation ou encore amour et famille, sont au programme de cette tranche de vie difficile et pourtant rien ne fait vraiment vaciller nos cœurs.

« Le rire de ma mère » demeure alors un premier film qui habille une soirée. On ne passe pas un mauvais moment devant le film de Colombe Savignac et Pascal Ralite. On apprécie l’intrigue, les personnages, les comédiens. On est touché par le regard choisi, et malgré ça, une fois la séance passée, avec le temps, « Le rire de ma mère » finira par être ce film sympa où Suzanne Clément joue une maman atteinte d’un cancer. Le bon côté, c’est qu’on pourra toujours le redécouvrir…

Note : 11/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.