
De : Lee McConnell
Avec William Zabka, Dana Ashbrook, Alex Jolig, Simmone Mackinnon
Année : 2002
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Résumé :
Un avion-cargo américain est abattu par des rebelles au-dessus de la Tchétchénie. À l’intérieur, l’arme la plus terrible jamais conçue par des scientifiques et des militaires : un serpent génétiquement modifié de manière à atteindre des proportions gigantesques. Plus rapide, plus affamé, plus silencieux que tous les autres prédateurs, c’est le tueur parfait. Des troupes d’élite russes et américaines se lancent sur ses traces. À leurs risques et périls…
Avis :
Comme d’autres prédateurs, le serpent est un animal bien malmené dans moult productions de seconde zone. Sans toutefois atteindre la déferlante de la sharksploitation qui a succédé au succès des Dents de la mer, on a assisté à une situation similaire après la sortie d’Anaconda, à la fin des années 1990. Certes, le phénomène n’a pas eu la même amplitude. Pour autant, on a eu droit à plusieurs itérations dans le survival animalier. De là à parler de snakesploitation… Au début des années 2000, Python s’est imposé comme un mètre étalon de la bêtise et de l’opportunisme cinématographique. De sombres mémoires, il n’y avait rien à tirer de cette exécrable bobine, pas même la présence cabotine de Casper Van Dien et Robert Englund.

De là à considérer une suite au film de Richard Clabaugh, il n’y a qu’un esprit embrumé par des substances illicites pour envisager un tel projet. Ici, on s’écarte du cadre bucolique de la petite bourgade américaine sans histoire pour s’expatrier en Russie où l’ingérence américaine démontre, une fois de plus, toute son incompétence. En guise d’introduction, la traque du reptile confirme les pires appréhensions qu’on puisse porter à ce second opus. L’entame est également symptomatique d’une tendance à occulter le serpent dès que l’occasion se présente. Entre des soldats du dimanche qui ne disposent d’aucune matière grise, des fusillades qui partent en tous sens et une réalisation épileptique pour masquer la laideur des trucages, on tient là un formidable résumé du calvaire en devenir.
« la progression se veut laborieuse, bien plus ennuyeuse qu’escomptée. »
Afin d’asseoir le prétexte, le semblant d’histoire fait coïncider les velléités pécuniaires d’un ancien joueur de baseball, reconverti en livreur et trafiquant de reliques, avec la mission d’un agent de la CIA. Ce dernier n’est autre que Greg Larson (William Zabka), l’adjoint du shérif dans le premier film. Au passage, on fait l’impasse sur l’incohérence scénaristique où il avait postulé pour devenir agent du FBI, non pour le Pentagone. Ce détail est toutefois anodin au regard des invraisemblances qui s’enchaînent. On songe au comportement des intéressés qui font montre d’un courage exacerbé pour aller au-devant d’un danger dont ils ignorent tout avant de se raviser. Pourquoi s’entêter puisqu’ils disposaient déjà de leur argent ? Bref, ce genre d’idioties constituent le lot de telles productions.
Il n’en reste pas moins que la progression se veut laborieuse, bien plus ennuyeuse qu’escomptée. Les dialogues creux font office de remplissage, tandis que les oppositions inutiles se multiplient. Si le serpent demeure prisonnier d’un complexe militaire, on se trouve en périphérie pour préparer un assaut qui tourne rapidement à la débâcle. Au sein des bâtiments, la notion de danger n’est pas plus exploitée. On a même droit à quelques raccourcis qui viennent contredire l’agencement des lieux. Au vu du soin apporté à l’histoire, comme à la réalisation, il s’agit d’un moindre mal, là encore. L’ensemble part dans tous les sens, y compris dans les réactions des protagonistes ou leur organisation pour sortir cahin-caha de ce traquenard.
« Les incrustations sont toutes aussi calamiteuses. »
Quant aux serpents, on assiste à une modélisation ignoble et ridicule. L’effet de gigantisme est totalement absent, tandis que les animations se contentent de reproduire les mouvements d’une savonnette pour imiter la reptation. Les incrustations sont toutes aussi calamiteuses. Mention spéciale lorsque les pythons daignent gober un hors-d’œuvre humain ou les étouffer avec leurs anneaux. Cela sans oublier les jets d’acide du premier métrage que l’on retrouve ici ; de manière plus circonspecte, cela dit. Au demeurant, la présence des reptiles reste discrète durant une majeure partie du film. La faute à l’indigence d’effets spéciaux imbuvables.

Au final, Python 2 est tout aussi déplorable que son prédécesseur. Le changement de cadre ne modifie en rien la piètre considération que l’on porte à ce diptyque affligeant. Avec un récit sans consistance et bâclé, une progression poussive, des trucages dangereux pour la vision des spectateurs, il n’est guère étonnant qu’il s’agisse de l’unique métrage de son réalisateur. Cette suite se révèle inutile et vaine, incapable de proposer la moindre distraction. La faute à un premier degré qui demeure omniprésent, ne serait-ce qu’au travers de son casting complètement à l’ouest. Ce qui peut s’avérer un comble et une hypothèse plausible de la débandade générale, au vu du contexte géographique…
Note : 03/20
Par Dante