mai 20, 2025

Destinity – Ascension

Avis :

On a souvent tendance à réduire le Death mélodique aux pays scandinaves. Et si le berceau de ce genre se trouve bien en Suède avec des pionniers comme In Flames, Dark Tranquillity ou encore Arch Enemy, d’autres groupes européens ont rapidement émergé pour démontrer que l’hégémonie suédoise n’allait pas forcément durer. Alors oui, en ce qui concerne Destinity, groupe lyonnais fondé au milieu des années 90, le Death mélodique est réellement arrivé sur le tard. A ses débuts, le groupe officie plutôt dans le Black métal, pour ensuite évoluer vers un Black plus symphonique en milieu de carrière. On pourrait même dire que la formation lorgne du côté du Death pur jus. Actif jusqu’en 2014, le groupe décide de faire un petit hiatus qui durera quatre années, avant de revenir sur le devant de la scène, avec un line-up quasi inchangé, si ce n’est un nouveau batteur en 2024.

Après huit albums sortis en « début » de carrière, le groupe nous aura gratifié d’un neuvième album trois ans après sa reformation, In Continuum, qui sera signé sur un nouveau label, Crimson Productions. Il faudra alors attendre quatre années supplémentaires pour voir débouler un dixième effort studio avec Ascension. S’appuyant sur un nouveau batteur (Zaimar) qui a fait ses armes chez In Arkadia, puis des sessions live pour Celeste, le groupe lyonnais va démontrer que le Death mélodique, ce n’est pas que pour les scandinaves, et qu’en France aussi, on a du talent. Car ce dixième album n’a rien à envier aux groupes précédemment cités, et il pourrait presque faire la nique à The Halo Effect, le side project de Mikael Stanne qui a sorti un album en tout début d’année, dans le même genre. Et oui, en France, on a des talents.

Le skeud débute avec l’introduction qui porte le nom de l’album. On sent bien toutes les influences du groupe, et la sauce va monter petit à petit. Mais il faudra attendre le deuxième titre pour vraiment plonger dans un Death mélodique ultra classique, mais qui fonctionne à toute berzingue. Light Up Your Sky est un morceau qui coche toutes les cases du style. On a de gros riffs qui sont apaisés par des guitares plus aériennes, et le chant en growl viendra épaissir l’ensemble. C’est solide, percutant et ça fonctionne à pleine régime. Et même si on peut retrouver quelques programmations qui tentent de rendre l’ensemble plus costaud, ça reste du bon boulot, surtout pour rentrer dans l’album. Dying Light ira encore plus loin dans sa virulence, même si on reste sur quelque chose d’assez simple. L’ensemble fonctionne et on n’a pas l’impression que ce soit français.

En fermant bien les yeux, ou sans prendre d’informations sur le net, on a vraiment la sensation d’écouter un groupe scandinave qui s’inspire de ses aînés. Crimson Portrait sera certainement le meilleur morceau de l’album. Son début est assez lent, mais il va rapidement prendre de la puissance et tout emporter sur son passage. Notamment grâce à un rythme plus relevé et une batterie plus percutante. Difficile de ne pas headbanger au son de ce titre. On sera plus circonspect sur le morceau suivant, Children of the Sun. En se faisant accompagner par Deathless Legacy, le groupe s’essaye au chant clair, et ce n’est pas convaincant du tout. Outre le fait que ce ne soit pas si juste que ça, ça enlève de la puissance et de la cohérence à l’ensemble. Heureusement, Final Fiction va redresser grandement la barre avec une rythmique de zinzin et des riffs qui frappent fort.

Avec Silver Shades, le groupe s’octroie un petit plaisir assez simpliste, mais bourré d’énergie. Le titre est assez transparent malgré sa rudesse, et cela est certainement dû à son absence de moment marquant. Hollow Intent sera un peu plus intéressant, malgré son caractère classique. Les ruptures entre refrains et couplets sont puissantes, et le morceau donne une furieuse envie de se jeter dans la fosse. Et que dire de ce solo de gratte vraiment bon. Everdark peaufinera son ambiance, notamment avec une introduction plus poussée que sur les autres morceaux. Puis The Wolf Within viendra nous frapper en pleine poire, notamment avec un bon gros cri en début, et un joli blast de batterie. Les riffs sont velus et puissants, et on va prendre une bonne tartine dans les esgourdes. Enfin, In Thorns clôture l’album de jolie façon, nous donnant envie de refaire une tour de piste.

Au final, Ascension, le dernier album de Destinity, est un excellent opus de Death mélodique, qui n’a rien à envier à nos amis suédois. C’est puissant, produit aux petits oignons et démontre un joli savoir-faire technique. Si on pourrait lui reprocher trop d’accointances avec des groupes déjà existants, il n’en demeure pas moins que c’est bien fichu, fait avec le cœur et que son ensemble est cohérent et solide. Bref, ces français là ont du talent, et on ne peut que se réjouir de leur retour en grande pompe.

  • Ascension
  • Light Up Your Sky
  • Dying Light
  • Crimson Portrait
  • Children of the Sun feat Deathless Legacy
  • Final Fiction
  • Silver Shades
  • Hollow Intent
  • Everdark
  • The Wolf Within
  • In Thorns

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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