juillet 20, 2025

Presence – Soderbergh Minimaliste

De : Steven Soderbergh

Avec Lucy Liu, Chris Sullivan, Callina Liang, Eddy Maday

Année : 2025

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur, Thriller

Résumé :

Une famille emménage dans une nouvelle maison, où une mystérieuse présence hante les lieux.

Avis :

Steven Soderbergh est un réalisateur qui a joliment bercé mes jeunes années de cinéphile. Il faut dire qu’à un moment donné, Steven Soderbergh était sur tous les fronts, et on ne peut plus prolifique. Des films comme « Erin Brockovich« , la saga des « Ocean’s … », son « Traffic« , « Sexe, mensonges et vidéo« , ou encore « Ma vie avec Liberace« , ou encore « Hors d’atteinte » et bien d’autres finalement, Steven Soderbergh n’arrêtait pas, et même s’il a une filmographie assez inégale, il est un metteur en scène qui ose, qui tente, et même lorsqu’un Soderbergh n’est pas bon, il en ressort toujours quelque chose d’intéressant. Puis sont arrivées les plateformes de streaming, et comme quelques autres réalisateurs, Steven Soderbergh s’est laissé tenter, et cela faisait maintenant sept ans que l’on n’avait pas eu un film du cinéaste sur nos écrans de cinéma.

Sept ans donc après « Paranoïa« , film tourné avec un I Phone, Steven Soderbergh est de retour avec « Presence« , un film de fantôme. Comme son titre l’indique, « Presence » est un film où il va être question d’une présence, et tout le film va être alors filmé à la première personne. L’image sera « les yeux » de cette présence, et si la démarche est vraiment intéressante, et que le film réserve quelques surprises dans ce qu’il raconte, « Presence » restera toutefois un film qui décevra, car longuet dans ce qu’il raconte, alors qu’il tient un fond, là encore, très intéressant. « Presence » se laisse regarder gentiment, mais il laisse aussi comme un goût de « ça aurait pu être mieux ».

« le film arrive à offrir quelque chose de dérangeant »

Une famille emménage dans une nouvelle maison. Tout a l’air d’être parti pour le mieux, mais outre des problèmes internes à la famille, cette dernière va-vite se rendre compte qu’ils ne sont pas seuls dans cette maison. Non, il y a une présence qui hante les lieux. Une présence qui ne cherche pas forcément à leur faire du mal, mais cette présence est là, et elle met tout le monde très mal à l’aise.

Trente-troisième long-métrage pour Steven Soderbergh qui revient avec un film qui a tendance à me laisser le cul entre deux chaises, ou du moins qui me laisse un goût de déception. « Presence » est un film qui est intéressant dans sa démarche, autant que dans ce qu’il raconte, approchant des thèmes très actuels. La première chose qui frappe lorsque l’on entre dans « Presence » et dans cette maison, c’est la réalisation de Steven Soderbergh, qui offre un film tourné à la première personne. Avec une caméra qui flotte tel un spectre, le réalisateur nous balade de pièce en pièce, d’une manière assez incroyable. Soderbergh a travaillé cette sensation de présence au travers de son image, le film arrivant même à offrir quelque chose de dérangeant, comme si nous étions des intrus invisibles dans cette maison et qu’on observait la vie de cette famille, dans tout ce qu’elle peut avoir de plus intime.

La démarche est ultra intéressante, et de ce côté-là, comme le titre fièrement son affiche, dans sa réalisation, « Presence » est un coup de maître. À noter un immense coup de cœur pour la BO qui est composée par Zack Ryan. Ce dernier livre des thèmes sublimes. Des thèmes que l’on n’aurait pas forcément vu dans un tel film, mais ça donne un charme incroyable à l’ensemble.

« Le film est trop minimaliste »

Après, s’allie à cela une intrigue qui est là aussi très intéressante. L’œil du témoin que nous sommes va découvrir que derrière les portes closes, cette famille n’est pas aussi bien qu’elle ne le laisse entrevoir. Problèmes de couple, difficulté à communiquer, blessures du passé, une mère que l’on appelle aujourd’hui toxique qui veut tout régir, une préférence entre les enfants. Puis derrière ça, le film va nous réserver quelques surprises qu’on n’avait pas vu venir, avec notamment un final assez angoissant et très bien fichu.

Avec ça, le film peut compter aussi sur ses comédiens, et notamment la jeune Callina Liang, sur qui le film se repose beaucoup. Et bien sûr, il y a le personnage principal, qu’on ne voit jamais, cette présence, et les yeux de cette dernière au travers de laquelle on voit tout le film.

Mais alors, après tout cet éloge, qu’est-ce qui fait que « Presence » se pose comme une petite déception ? Eh bien finalement, c’est son écriture, et cette sensation que le film s’étire et s’étire. Le film est trop minimaliste, et il laisse la sensation parfois de remplir du vide pour arriver jusqu’à l’heure et demie, alors que s’il avait duré une petite heure, l’ensemble aurait été resserré et ça aurait dynamisé l’ensemble. Là, alors même qu’il se passe pas mal de choses, on aurait presque tendance à s’ennuyer, et ça, c’est ultra dommage.

Ainsi, ce retour de Steven Soderbergh dans les salles obscures n’est pas aussi flamboyant qu’espéré, véhiculant une certaine déception. Mais derrière cette dernière, « Presence« , ne serait-ce que dans sa démarche, dans ce qu’il raconte et comment il le raconte, mérite bien qu’on s’y arrête. Comme je le disais plus haut, et ça se confirme encore ici, même un Soderbergh moins bon que d’autres, il y a toujours quelque chose d’intéressant qui s’en dégage.

Note : 13/20

Par Cinéted

Une réflexion sur « Presence – Soderbergh Minimaliste »

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