avril 28, 2024

Percy Jackson et les Olympiens Saison 1

D’Après une Idée de : Rick Riordan, Jon Steinberg et Dan Shotz

Avec Walker Scobell, Leah Jeffries, Aryan Simhadri, Charlie Bushnell

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 8

Genre : Fantastique

Résumé :

Les aventures d’un demi-dieu moderne de 12 ans, Percy Jackson, qui vient tout juste d’accepter ses nouveaux pouvoirs surnaturels lorsque le puissant Zeus l’accuse d’avoir volé son Éclair. Percy va devoir le chercher dans tous les États-Unis afin de rétablir l’ordre dans l’Olympe.

Avis :

A la base, Percy Jackson est une série de romans à destination des adolescents, qui mélange notre monde contemporain à celui de la mythologie grecque. Ecrit par Rick Riordan, le premier tome va être un succès, ce qui engendrera plusieurs suites (cinq en ce moment) et même deux hors-séries. La franchise devient un best-seller, et quand ça se passe comme ça, Hollywood n’est jamais bien loin pour payer son adaptation. Ainsi donc, deux films vont sortir, respectueusement en 2010 et 2013, mais ce ne sera pas la même tambouille que pour les bouquins, les longs-métrages ne font pas énormément d’entrées (ou tout du moins, moins que prévu) et les critiques ne sont pas tendres. Il faudra alors attendre 2019 pour que Disney entame des discussions avec Rick Riordan afin de faire de Percy Jackson une série pour la plateforme Disney+. Et cette première saison démarre mieux que les films.

Quand on dit qu’elle démarre mieux, ce n’est pas forcément de sa qualité intrinsèque. Ici, on parle surtout de son succès auprès du public, puisque les premiers épisodes ont attiré près de 13,3 millions d’abonnés en six jours. Un chiffre vertigineux qui, à titre de comparaison, se met presque au même niveau que la série Star Wars Ahsoka. Sauf que là, le public est plus jeune, ce qui montre une sacrée vitalité. Cependant, on peut aussi se demander si cela n’est pas dû à un manque de nouveautés au sein d’un catalogue qui commence à sentir un peu le renfermé. S’il la compare Disney+ aux autres plateformes de streaming, il y a quand même moins de choses intéressantes à se mettre sous les yeux, ou tout du moins, moins de contenus exclusifs. Néanmoins, les chiffres sont là et prouvent que la série était attendue.

Et pourtant, si on regarde d’un peu plus près, le show n’est pas forcément à la hauteur. S’il s’adresse à un public jeune, que l’auteur est impliqué dans le projet et que globalement, on sent qu’il y un budget conséquent dedans, il va être difficile d’accorder du crédit à cette première saison. Suivant scrupuleusement le premier roman, où chaque épisode possède le même titre que chaque chapitre, Percy Jackson et les Olympiens n’arrive jamais à passionner, que ce soit par son histoire globale, sa quête initiatique ou même ses personnages, qui sont tous stéréotypés. Ici, Percy découvre un peu par hasard qu’il est le fils de Poséidon, et sa vie semble en danger. Il va donc dans une colonie de sang-mêlé pour apprendre les rudiments de son état. Il va alors avoir une quête à accomplir, retrouver la foudre de Zeus qui a été volée.

Sur ce pitch simple, on va donc voir un garçon qui va devoir grandir assez vite pour combattre des ennemis qui l’empêchent de faire sa quête, voulant à tout prix une guerre entre les dieux. En faisant un road trip avec deux amis, Percy va apprendre à maîtriser ses pouvoirs, il va découvrir le panthéon des déités, et découvrir que le haut de l’Empire State Building est en fait la résidence de Zeus. Sans grande surprise, chaque épisode correspond à une étape où l’on va découvrir un nouveau personnage, mettant en avant un nouveau danger, ou une nouvelle épreuve. C’est calibré et on regrettera amèrement l’absence de personnages plus charismatiques d’un point de vue visuel. Héphaïstos est un vieillard amateur de fêtes foraines, Poséidon est un type lambda, tout comme Arès qui a beau avoir des accès de violence, reste un biker un peu crouteux.

Ce manque de caractère, on le retrouve aussi sur les différentes créatures mythologies. Si là, on trouve enfin des designs un peu plus particuliers, c’est au niveau des CGI que l’on fera la tronche. La chimère est dégueulasse, tout comme cette pauvre Méduse qui ne fera pas long feu. En fait, on sent que la série est faite pour les enfants, car ce n’est jamais effrayant, ça ne va jamais au bout de ses idées, et d’un point de vue écriture, c’est simpliste au possible. Pour preuve, la résolution se fait en deux épisodes, avec un retournement un peu débile. De même que la fin tire en longueur pour en rien offrir de neuf à se mettre sous les yeux. Même si on nous annonce forcément une deuxième saison, cela n’a rien de palpitant, et ne donne pas forcément envie d’aller plus loin.

Mais tout n’est pas à jeter là-dedans. Le trio marche plutôt bien. Percy est un garçon courageux, qui est prêt à se sacrifier pour aider ses amis et sauver sa mère des griffes d’Hadès. A ses côtés, Annabeth est une jeune fille intrépide, bien trop sérieuse et mature pour son âge, mais elle va aussi apprendre à lâcher un peu prise au fur et à mesure des aventures. Grover, quant à lui, satire de son état, est un peu l’atout comique et peureux, et globalement, il n’en fait pas des caisses, évitant avec brio le sidekick débile et pénible. Il est dommage qu’au niveau des antagonistes, c’est la pêche à la grimace, avec des dieux fainéants et des chara-designs sans originalité. Bref, on aurait aimé un peu plus de folie de ce côté-là, car la série demeure très lisse, et c’est dommage de ne pas avoir pris plus de risque…

Mais le plus gros défaut de la série réside dans son côté ultra bavard. Si le premier épisode balance un gros combat contre un minotaure, par la suite, on va aller de palabres en palabres, et cela en devient presque insupportable. C’est bien simple, tout est expliqué et surexpliqué, mais en plus de cela, on doit faire face à tous les atermoiements des personnages. Entre Percy qui n’est jamais sûr de lui, Annabeth qui remet en question toutes les décisions, et Grover qui recherche à tout prix Pan, on est sur une série qui discute beaucoup trop, à un tel point que parfois, on décroche.

Au final, cette première saison de Percy Jackson et les Olympiens se destine bel et bien à un public juvénile. Le scénario est d’une banalité affligeante, et même s’il joue sur la confiance en soi et l’entraide pour réussir, il reste du réchauffé dans le domaine du fantastique young adult. Si l’on peut sauver la courte durée des épisodes, et quelques moments de bravoure agréables, on reste tout de même sur un show timide, qui manque de percussion et d’envie d’aller vers de l’épique, alors que l’histoire ne demande que ça. Bref, une première saison en demi-teinte…

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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