décembre 10, 2024

Priscilla – L’Ennui, Encore et Toujours

De : Sofia Coppola

Avec Cailee Spaeny, Jacob Elordi, Dagmara Dominczyk, Ari Cohen

Année : 2024

Pays : Etats-Unis

Genre : Biopic

Résumé :

Quand Priscilla rencontre Elvis, elle est collégienne. Lui, à 24 ans, est déjà une star mondiale. De leur idylle secrète à leur mariage iconique, Sofia Coppola dresse le portrait de Priscilla, une adolescente effacée qui lentement se réveillera de son conte de fées pour prendre sa vie en main.

Avis :

Sofia Coppola est une cinéaste qui s’est taillée une jolie réputation. Il faut dire que la réalisatrice a su offrir un cinéma d’auteur de qualité dès ses premières œuvres, avec des films comme « Lost in Translation » ou « Marie-Antoinette« . Fille du réalisateur Francis Ford Coppola, Sofia Coppola a aussi réussi à s’émanciper de l’ombre de son père, étant reconnu comme une cinéaste à part entière. Pour son nouveau film, la réalisatrice se dit avoir été très émue par les mémoires de Priscilla Presley, la discrète femme d’Elvis Presley. Elle y voyait l’émancipation d’une jeune femme qui va d’abord être émerveillée par le monde d’Elvis, puis petit à petit, il a fallu qu’elle s’en détache.

Réunissant beaucoup des thèmes de prédilection que la réalisatrice affectionne, et notamment l’ennui d’un personnage, mais aussi le fait d’entrer dans un autre monde, « Priscilla » est l’un des films qui donnait le plus envie pour cette nouvelle année, et finalement, le film se pose comme une belle déception. Si le film est très bien filmé, et si avec ça, il est bien incarné, ou encore qu’il offre une belle reconstitution de l’univers d’Elvis et de sa très chère Graceland, comme souvent désormais, ce nouveau Sofia Coppola est un film qui traîne en longueur. Sofia Coppola est fascinée par l’ennui, et si parfois cela fait des merveilles, comme « Lost in Translation« , d’autrefois, comme ici, on s’ennuie autant que son personnage.

« Magnifiquement filmé, doté d’une photo sublime… »

1959, lorsque Priscilla Beaulieu rencontre Elvis Presley, elle est une collégienne sur la base militaire de Bad Nauheim, en Allemagne. Entre elle et la star, c’est comme une évidence, même si le chanteur reste conscient de leur différence d’âge. Alors que Priscilla ne cesse d’attendre un coup de téléphone qui tarde à venir, en 1962, Elvis reprend contact avec elle, et c’est là que commence une idylle. Une idylle qui a ses défauts, mais aussi ses qualités et ses jolis moments.

Priscilla Presley a vécu avec Elvis Presley une dizaine d’années, et le couple fut marié de 1967 à 1973. De cette relation va naître une petite fille bien sûr, puis bien années plus tard, la discrète Priscilla va sortir une biographie qui racontera sa relation avec Elvis, puis sa vie à Graceland.

Une jeune femme qui arrive dans un endroit où l’on vit dans l’opulence, et au sein duquel elle va s’ennuyer, c’est bien le terreau qu’affectionne particulièrement Sofia Coppola, et en un sens, il n’est pas illogique qu’elle se soit arrêtée sur l’histoire de Priscilla Presley.

Magnifiquement filmé, doté d’une photo sublime, d’une reconstitution ô combien superbe, au sein de laquelle on a vraiment l’impression d’entrer dans l’intimité de cette immense star, et plus largement, on entre totalement dans l’intimité de ce couple.

« Sofia Coppola livre un film qui traîne en longueur. »

Avec ça, il faut aussi laisser à « Priscilla » une interprète principale qui est parfaite dans ce rôle. Sofia Coppola la fait évoluer au gré de l’histoire qu’elle raconte, passant de la jeune fille ingénue et émerveillée, à la femme qui, petit à petit, va reprendre sa vie en main et surtout son indépendance.

Mais voilà, si cette vitrine est ô combien magnifique, et bien malheureusement, ça n’aura pas suffi pour pleinement me tenir devant le nouveau film de Sofia Coppola, qui finalement livre un film qui traîne en longueur. Comme je le disais, son personnage s’ennuie, piégé dans cette immense demeure avec un mari qui la délaisse, et passe son temps à la critiquer. Oui, l’image de l’éternelle idole en prend un sacré coup, la réalisatrice y filmant un Elvis capricieux, centré sur lui-même, piquant… Bref, aujourd’hui, il a tout ou presque du mec toxique, ou du pervers narcissique, et au bout d’un moment, c’est épuisant de suivre une jeune femme, dont on finit par se demander ce qu’elle fait avec un mec comme ça.

Mais bon, devant ça, « Priscilla« , pour ce que la réalisatrice nous raconte, est un film qui est bien trop long. Presque deux heures où finalement, il ne se passe pas grand-chose, puisque la jeune femme est piégée à Graceland, ne pouvant rien faire, si ce n’est attendre son Elvis parti, encore et toujours absent de la maison, pour cause de tournages ou de tournées. Avec ça, le film manque d’émotion. Si Cailee Spaeny est excellente dans la peau de Priscilla, tout comme Jacob Elordi qui incarne Elvis Presley, mais même avec ces deux excellents acteurs, et l’alchimie qu’ils dégagent, le film est aussi étouffé que son personnage.

Au bout de tout cela, entre ses qualités et ses défauts, malheureusement, ce nouveau Sofia Coppola aura plus passé son temps à ennuyer qu’autre chose. L’histoire que nous raconte la réalisatrice a du mal à se faire intéressante, et ça, même si elle a d’excellents acteurs pour les incarner. Puis la description de ce couple et d’un Elvis qui passe son temps à rabaisser cette pauvre Priscilla enfermée dans son palais, au bout d’un moment, ça en devient épuisant. Dommage.

Note : 08/20

Par Cinéted

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