décembre 11, 2024

Snake Eyes

Titre Original : Snake Eyes : G.I. Joe Origins

De : Robert Schwentke

Avec Henry Golding, Andrew Koji, Ursula Corbero, Samara Weaving

Année : 2021

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Snake Eyes, un homme courageux et solitaire, est accueilli au sein du très ancien clan japonais des Arashikage, après avoir sauvé la vie de leur héritier. Le clan fait de lui un grand guerrier, tout en lui offrant ce dont il rêvait depuis longtemps : un foyer. Mais certains secrets de son passé refont surface et Snake Eyes, s’il veut garder la confiance de ceux qui sont désormais ses proches, va devoir mettre à l’épreuve son honneur et sa fidélité au clan.

Avis :

Adapter des franchises de jouets n’est plus une chose impossible, surtout depuis que Hasbro a bien compris le potentiel de certains de ses produits. On pense bien évidemment aux Transformers, mais ce n’est pas la seule franchise qui va connaître les choix du grand écran. Car si aujourd’hui, Barbie a su tirer son épingle du jeu, les G.I. Joe ont tenté une incursion dans les salles obscures en 2009 et 2013. Portés par de mauvaises critiques, cela n’a pas empêché les deux films de connaître un joli succès au box-office. Huit ans plus tard, alors que l’on croyait la saga morte et enterrée, voici que déboule une préquelle avec Snake Eyes, qui retrace les origines du ninja emblématique de la gamme de jouets. Destiné au cinéma, la pandémie de Covid-19 aura eu raison de son avenir et le film sortira alors directement en VOD.

Avec Snake Eyes, on va replonger dans un monde contemporain, mais avec quelques insertions futuristes. Ainsi, on va suivre un jeune homme qui cherche à venger la mort de son père, et tente par tous les moyens de retrouver son assassin. Il va alors intégrer une bande de yakuzas, puisque leur chef lui fait miroiter la découverte du meurtrier. En même temps, il infiltre le clan Arashikage, une famille séculaire de ninjas qui protège un joyau convoité par les yakuzas, qui bossent en secret pour Cobra, un groupe terroriste. Snake Eyes va alors devoir faire des choix, déchiré entre sa volonté de vengeance et son amour pour cette famille qui le recueille et lui apprend toutes les bases pour devenir un meilleur guerrier. Le scénario joue alors constamment sur les choix du héros, qui va accumuler les tares pour remplir le long-métrage de bastons en tout genre.

« Le réalisateur pose un personnage un peu neuneu faisant constamment de mauvais choix. »

D’un point de vue scénaristique, le film n’est pas forcément au point. Le démarrage est assez poussif et rentre dans les codes du genre, à savoir un petit garçon qui voit son père se faire descendre sous ses yeux et alimente pendant des années une haine viscérale envers ces assassins. Par la suite, on retrouve un adulte qui va devoir faire des choix, et trahir deux clans, l’un qui appartient aux gentils, et l’autre aux méchants. Le film est très manichéen et ne pose pas vraiment de questions morales. La seule chose que l’on trouve, c’est un héros torturé qui va accumuler les bêtises et se retrouver comme un imbécile face à deux adversaires au lieu d’un seul. Cela permet au réalisateur d’enchainer les confrontations sans trop se poser de questions, mais pose un personnage un peu neuneu faisant constamment de mauvais choix.

Alors oui, on ne regarde pas forcément un tel film pour son scénario. Cependant, on aurait pu avoir un message intéressant autour de l’honnêteté, de la loyauté, ou encore sur des traumas d’enfance qui ressurgissent une fois adulte. Mais finalement, Snake Eyes se révèle assez faible là-dessus, n’arrivant pas à rendre son personnage central sympathique. Il manque au héros un vrai code d’honneur, et son égoïsme, qui au final ne sert à rien, ne va être qu’un moteur pour enclencher des duels et des séquences d’action qui se veulent impressionnantes. Malheureusement, le film oublie aussi de créer des antagonistes percutants. Si la Baronne pointe le bout de son nez, elle ne fait que pavaner, et c’est le chef yakuza qui sera le vrai ennemi, mais il demeure un sale type obsédé par sa quête de vengeance envers les Arashikage. C’est un peu trop faiblard pour convaincre.

« Cette fin démontre toutes les limites du projet. »

Et il en va de même avec les personnages secondaires. Si la dualité/fraternité entre Snake Eyes et Tommy (futur Storm Shadow) peut paraître intéressante, elle n’est faite que d’allers-retours idéologiques, et c’est pénible à la longue. De même, si la Baronne est sous exploitée (et Ursula Corbero se demande ce qu’elle fait là), c’est exactement la même chose avec Scarlet (Samara Weaving) qui intervient une paire de fois sans faire étalage de se talents. C’est assez triste de voir ça pour l’un des personnages emblématiques de la franchise. Et que dire des deux maîtres en arts martiaux qui doivent former Snake Eyes, qui auront plus des rôles humoristiques que vraiment physique. D’ailleurs, Iko Uwais est carrément sous exploité et ne fournit pas vraiment d’effort physique. Bref, tout ce petit monde reste dans des fonctions précises et ne semble pas trop concerné par le film.

Et puis il y a la séquence finale. Si les scènes de baston sont plutôt sympathiques et s’inspirent de quelques films asiatiques récents, la bataille finale est une déception totale. Le joyau permet de mettre le feu à n’importe quoi, mais on a l’impression d’assister à un spectacle d’une quelconque compagnie médiévale. Non seulement c’est pauvre, mais cela montre les limites du film, notamment sur le dernier piège tendu qui ressemble à une vilaine blague de gosse. Robert Schwentke se loupe complètement sur sa mise en scène, jusque-là pas trop mal, et nous sert un étalage enfantin sans aucun intérêt. Même au niveau de l’ambiance, c’est raté, alors que certaines séquences précédentes sont plutôt agréables à l’œil, à l’instar de cette scène dans Tokyo, avec tous les néons. Cette fin démontre toutes les limites du projet, ainsi que son public ciblé, celui d’enfants qui ne connaissent pourtant pas les jouets.

Au final, Snake Eyes est un film relativement moyen, qui tente par tous les moyens de plaire à un public plutôt jeune. Beaucoup de bagarres, aucune goutte de sang et un scénario cousu de fils blancs qui se suit sans problème. Mais le film peine à convaincre dans son écriture justement, la faute à un scénario pauvre et un héros sympathique mais un peu benêt. Ajoutons à cela des personnages secondaires sous-exploités, et une scène finale ringarde, on peut aisément dire que Snake Eyes loupe le coche et ne risque pas vraiment de relancer une franchise, pourtant pleine de potentiel.

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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