avril 29, 2024

Crystal Viper – The Cult

Avis :

Le Heavy et le Power entretiennent vraiment des liens indéfectibles. Il faut dire que le second genre emprunte beaucoup au premier, avec une rythmique rapide, ainsi qu’un chant qui lorgne plutôt vers les voix de tête. De ce fait, de nombreux groupes se sont engouffrés dans la brèche, dont Crystal Viper. Originaire de Pologne, le groupe se fonde en 2003 autour de la chanteuse/guitariste Marta Gabriel. Pendant trois ans, le groupe sort quelques démos et a du mal à trouver un line-up stable. Mais trois ans plus tard, avec le guitariste Andy Wave, la formation trouve un semblant de stabilité et commence à sortir de vrais album studios. Vingt ans plus tard, si le line-up a encore bougé (ne laissant que Marta et Andy en tant que membres d’origine), Crystal Viper est toujours vivant, et The Cult est leur huitième album studio.

Au vu de la pochette, et du style du groupe, on pourrait croire en un hommage à Lovecraft, avec une ambiance poisseuse et une approche plus lente. Et si l’introduction, Providence, va dans ce sens, le groupe ne va jamais renier son appartenance à un Heavy Power nerveux, qui aime changer de style en fonction des titres. Tout cela commence avec The Cult, qui va rapidement balancer la sauce. La rythmique est rapide, la mélodie des guitares est géniale, et surtout la chanteuse fait étalage de toute sa palette vocale, allant d’un chant clair puissant, à des poussées plus criardes et aigues. L’ensemble est vraiment très bon, avec en prime un petit solo qui fait amplement le taf. Bref, la machine est lancée, et elle ne va jamais s’arrêter pour nous surprendre à chaque fois. Car oui, aucun titre ne ressemble au précédent.

A titre d’exemple, Whispers From Beyond lorgne plus vers un léger Doom des familles, s’évertuant à mettre en avant un riff plus lent. Lorsque Marta commence à chanter, on plonge dans un Hard’n’Heavy addictif et qui reste un long moment en tête. C’est simple, mais d’une redoutable efficacité. Puis Down in the Crypt va changer son fusil d’épaule pour nous envoyer vers un Heavy typé années 80 qui n’est pas pour nous déplaire. Le titre est rapide, il ne laisse que peu d’espace à des pauses, et surtout, il ne faiblit jamais, offrant même des moments épiques qui donnent immédiatement envie de se décrocher la nuque. Puis Sleeping Giants va nous surprendre encore une fois. Là, on est dans du Power pure souche, avec un riff qui fait très « médiéval » et l’ensemble tient la route. Le groupe semble pouvoir faire ce qu’il veut.

D’ailleurs, à chaque titre on est surpris par la direction prise, mais aussi par les différents genres abordés qui sont différents, mais forment un conglomérat cohérent et solide. Par exemple, Forgotten Land contrebalance le morceau précédent par sa rapidité et son aspect plus « accessible ». On est vraiment à la lisière entre Hard, Heavy et Power, et c’est fait avec un savoir-faire qui force le respect. Tout comme Asenath Waite va peaufiner sa structure et son ambiance, pour ensuite partir sur quelque chose de véloce et de lourd, quine cessera de surprendre au fil des écoutes. Et c’est là toute la puissance de Crystal Viper, qui ne se limite jamais à un sel genre, mais qui fait tout pour faire les choses bien. On est loin d’un melting-pot sans âme et qui bouffe à tous les râteliers, tentant vainement de tirer son épingle du jeu.

The Calling sera un morceau très abordable pour le commun des mortels, avec un Heavy simple et efficace. La chanteuse peut se faire plaisir avec sa voix, arrivant à tenir de longues notes, et au niveau des riffs, c’est moins ardu que les autres titres, avec en prime un refrain très fédérateur. Puis Flaring Madness va renouer avec un Power bien nerveux et d’une rapidité indécente. Le groupe montre encore tout son talent pour faire tout, sans jamais faire n’importe quoi. Lost in the Dark bénéficie d’une mélodie imparable qui reste ancrée dans nos têtes, puis Welcome Home va opérer un gros changement. En effet, on est dans un Heavy assez décousu, relativement violent dans ses riffs, où la chanteuse use de cris aigus pour créer une ambiance mortifère et décadente. Mais encore une fois, c’est maîtrisé à la perfection.

Au final, The Cult, le dernier album en date de Crystal Viper, est une superbe réussite. Les polonais offre une galette pleine de surprises, avec des changements de style à quasiment tous les titres. Et ce qui aurait pu être un pot-pourri décevant et décousu devient en fait un amas solide et logique, où le thème de Lovecraft plane au-dessus de chaque piste. Bref, il s’agit-là d’un excellent album, dont il serait dommage de passer à côté.

  • Providence
  • The Cult
  • Whispers From Beyond
  • Down in the Crypt
  • Sleeping Giants
  • Forgotten Land
  • Asenath Waite
  • The Calling
  • Flaring Madness
  • Lost in the Dark
  • Welcome Home

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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