avril 28, 2024

Justice League – Faute d’un Clou…

Auteurs : Alan Davis et Mark Farmer

Editeur : Urban Comics

Genre : Super-Héros

Résumé :

Il y a de longues années, dans le Kansas : Martha et Jonathan Kent, qui ont projeté de faire quelques courses dans la bourgade de Smallville, découvrent qu’un pneu de leur voiture est crevé. Ils choisissent de reporter leur balade à plus tard et restent chez eux, sans se rendre compte que le ciel est traversé par une météorite étrange. Celle-ci abrite un enfant extraterrestre envoyé sur Terre depuis une lointaine planète. L’engin s’écrase un peu plus loin, et les Kent ne seront jamais là pour adopter l’enfant tombé des étoiles. Au fil des ans, les premiers super-héros apparaissent, mais dans ce monde légèrement différent du nôtre, jamais Superman ne se fera connaître, et l’histoire en sera à jamais bouleversée.

Avis :

L’univers DC est tellement riche que parfois, on se perd dans les chronologies et dans l’ordre des sorties pour suivre les aventures de nos super-héros préférés. C’est encore pire lorsque l’on sait qu’il faut rajouter des spin-off, des failles temporelles (pas merci Flash) ou encore des stand alone qui rajoutent de la complexité à l’ensemble. Au milieu de tout ce bazar plus ou moins régulé par les différents âges, on peut retrouve le Elseworld, ou ce que l’on appelle communément aujourd’hui les What If. Il s’agit de créer une histoire complète qui se base sur la possibilité d’un changement majeur. Par exemple, avec Faute d’un Clou…, Alan Davis imagine un monde sans Superman, puisque les Kent ne partiront jamais faire des courses, et ne tomberont jamais sur bébé Kal-El, à cause d’un pneu crevé et d’une Martha d’humeur coquine.

Un départ déroutant qui propose une Justice League presque au complet, mais à laquelle il manque le kryptonien, qui est bien sur Terre (on voit sa navette s’écraser), mais on ne sait pas qui il est, ce qu’il est devenu et ce qu’il fait. Problème, la planète fait face à des dangers de plus en plus prégnants, Lex Luthor, alors président, renforce les lois contre les super-héros aliens, et les médias s’arrangent pour donner une mauvaise image de nos héros favoris. On sent bien que derrière toute cette manipulation se cache un super-vilain qu’il va falloir démasquer. Et cela sans l’aide de Superman, puisqu’il n’existe pas, du moins, il n’a toujours pas fait d’apparition. Ce point de départ va permettre de mettre en lumière tous les personnages de l’univers DC, les super-héros, bien entendu, mais aussi une pléthore de super-vilains, qui auront tous un rôle à jouer dans cette histoire.

Alan Davis va écrire un scénario intéressant (et l’un des tout meilleur Elseworld) qui peut se lire sans vraiment connaître tout l’univers DC. Ainsi, on n’aura pas l’impression de prendre un train en cours de route, avec des héros et des méchants qui surgissent sans qu’on les connaisse vraiment. Mais en plus de tenir un what if cohérent, différents thèmes abordés seront très intéressants, arrivant à mélanger des enjeux grandiloquents avec des sujets plus intimistes, à l’image de Batman qui va tuer le Joker. Le vrai problème ne va pas résider dans l’acte en lui-même, mais dans la façon dont les médias vont s’emparer de cette image choc, ne cherchant aucunement le contexte, mais pointant du doigt la violence du super-héros, alors poussé dans ses retranchements. Et ce travail autour de l’image et des médias va impacter tous les super-héros.

En faisant ainsi, le scénariste montre la facilité avec laquelle on peut manipuler les foules et jouer avec les opinions. Il sera aussi question de racisme envers une espèce étrangère, ici les aliens. Le Limier Martien ou encore Hawkwoman seront des cibles privilégiées pour les journaux, les montrant comme des étrangers qui se mêlent d’affaires qui ne les regardent pas, et potentiellement comme des dangers pour la planète. Même Aquaman sera touché par ces jugements, préférant se retrancher dans ses abysses afin de ne plus se mêler des affaires des humains. Il y a donc tout un contexte qui se met en place dans cette première partie, qui résonne comme d’actualité, alors qu’elle est sortie en 1998. Comme quoi, les temps ne changent pas vraiment. Mais en plus de cela, Alan Davis tisse une intrigue plus épique qui se déroule dans l’espace autour de Darkseid.

Là, il vaut mieux connaître un petit rayon sur l’univers DC, puisque l’on va avoir une confrontation entre Apokolips et les néo-dieux, ce qui peut donner un peu le vertige. Le corps des Green Lantern sera présent aussi, ce qui permettra au dessinateur de se lâcher, avec de grandes planches sublimes, donnant dans le Space Opera. Ces deux intrigues qui s’imbriquent démontre à quel point Alan Davis a signé un scénario complet, dans lequel il place quasiment tous les personnages de l’écurie DC, du moindre vilain anecdotique au grand méchant surpuissant. Néanmoins, c’est sur sa deuxième partie que Faute d’un Clou… perd un peu de sa superbe. L’intrigue met beaucoup trop de temps à s’installer et la résolution n’est pas forcément à la hauteur de nos attentes. En fait, la première partie se suffisait à elle-même, et c’est dommage d’avoir abîmé cela en voulant en faire trop.

Au final, Faute d’un Clou… s’avère être une très bonne surprise, aussi bien dans sa première intrigue que dans ses dessins, qui sont vraiment réussis. En jouant sur deux tableaux, l’un qui concerne l’humanité et l’autre qui se base sur un combat spatial, Alan Davis délivre une histoire relativement riche, qui brasse de nombreux thèmes, même sans Superman. Enfin, celui-ci arrivera tardivement, donnant alors moins de poids à une deuxième partie tardive et qui manque un peu d’intérêt. C’est dommage, car cela entache un peu la qualité de la première partie, qui est vraiment excellente et s’avère presque en avance sur son temps.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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