mai 14, 2024

Vampire Story T.01 – 13 Balles dans la Peau – David Wellington

Auteur : David Wellington

Editeur : Milady

Genre : Horreur

Résumé :

Selon les rapports officiels, tous les vampires sont morts. Un agent fédéral nommé Arkeley a trucidé le dernier dans les années 1980 à l’issue d’un combat qui a failli lui coûter la vie.
Pourtant, lorsque Laura Caxton, de la police d’Etat, appelle des renforts en pleine nuit à la suite d’un contrôle de routine qui a mal tourné, le FBI décide de tirer Arkeley de sa retraite. Il est en effet le seul à savoir qu’un vampire a survécu : une femme, qui croupit dans un asile abandonné. Elle est conservée dans un état de faiblesse permanent, mais Arkeley la soupçonne de manigancer le retour en force des damnés.
Lui aussi attend ce moment pour en finir une fois pour toutes. Et comme Caxton va vite s’en rendre compte, ils n’affrontent pas des créatures d’opérette, mais de véritables machines à tuer.
Ces vampires-là sont des monstres, des vrais.

Avis :

Quand on évoque le vampire, il y a clairement deux écoles. Ceux qui pensent immédiatement à la version classique, avec la créature belle et charismatique, qui suce le sang de jeunes vierges en leur faisant les yeux doux. On peut citer par exemple les romans de Anne Rice ou le Dracula de Bram Stoker. Et puis il y a ceux qui aiment le gore et le sanguinolent, et qui préfèrent la créature sous la forme d’une bête enragée, qui se ne contrôle pas à la vue du sang. Et là-dedans, on peut placer la saga Vampire Story de David Wellington. Se faisant connaître sur internet en écrivant des livres sur les zombies via un blook (un blog où les articles sont des chapitres de roman), il va délaisser sa trilogie des morts-vivants pour ensuite s’attaquer aux vampires, dont le premier volet se nomme 13 Balles dans la Peau.

L’histoire est assez simple. On va tout d’abord suivre un fédéral qui se nomme Arkeley et qui va buter le soi-disant dernier vampire de la planète. Des années plus tard, lors d’un contrôle routier, une jeune flic se nommant Laura Caxton découvre une bagnole dont le coffre est rempli de morceaux de cadavres. Mais le pire dans tout ça, c’est qu’en prenant la fuite, le conducteur a perdu un bras dans des fils barbelés, et ce bras bouge toujours. Arkeley arrive sur place et annonce à Caxton qu’une vieille vampire est retenue prisonnière dans un asile désaffecté, et qu’elle a dû mettre en place un plan pour faire revenir des vampires. Arkeley décide alors de prendre Caxton sous son aile pour combattre ces nouveaux vampires avant que le problème ne prenne de plus grosses proportions. Mais ces vampires sont sacrément coriaces.

Ce premier tome de Vampire Story s’avère relativement plaisant à la lecture. En premier lieu parce que le style est assez fluide, mais aussi parce que l’histoire est très dynamique et bourrée de rebondissements. L’auteur a réussi à créer deux personnages qui ne se correspondent pas, mais qui doivent faire l’un avec l’autre. Ainsi, le récit prend des allures de buddy movie, mais avec de l’horreur et du sang, le côté enquête étant très simple. D’un côté, Caxton doit se révéler, accepter sa nouvelle condition de chasseuse de vampire, et composer avec sa vie déstructurée, sa copine dépressive et ses envies d’ailleurs. De l’autre, Arkeley est rude, mutique, et laisse constamment le doute planer sur sa vie, qui se résume à buter des vampires pour le bien commun. Et la paperasse l’empêche d’exécuter la dernière, qui va fomenter un sale coup.

Le duo marche bien, et même si on sent que les personnages secondaires ne sont pas aussi forts, on reste sur quelque chose qui fonctionne, même si dans le fond, Vampire Story ne raconte rien de très profond. On est sur une histoire qui mêle action et horreur, et David Wellington ne tourne pas autour du pot, n’affichant pas trop la Pennsylvanie sous son côté sombre, et préférant foncer tête baissée dans les confrontations et la recherche active de vampires. Et heureusement qu’il fait preuve d’imagination au sein du mythe vampirique pour dynamiser tout ça. Ici, les suceurs de sang sont plutôt des arracheurs de cous, la violence est prégnante, les morts nombreux, mais surtout, les vampires ont la capacité de créer des larbins, des demi-morts fragiles mais très nombreux. Cela renforce le côté désespéré de l’histoire, et la dureté de la mission imposée.

De plus, l’auteur propose des vampires qui sont très difficiles à tuer, surtout lorsqu’ils sont pleins de sang. Ils deviennent de véritables machines de guerre, résistant même aux missiles, et il faut trouver le moment opportun pour en venir à bout. Cela donne des combats épiques qui sont passionnants à suivre, même si parfois, on reste sur notre faim, à l’image de la résolution de l’avant-dernier combat. Mais on ne peut reprocher à l’écrivain d’essayer de faire dans le renouveau du genre, jouant plus dans la cour de 30 Jours de Nuit que d’Entretien avec un Vampire. Mais cela n’empêche pas quelques scories qui auraient pu être évitées, à l’image de ces chapitres pénibles autour du cauchemar de Laura lorsqu’elle est la prisonnière du vampire Reyes. L’auteur montre ses limites de conteur et n’arrive pas à rendre ce passage fort, et par moment, on n’y comprend rien.

Au final, ce premier tome de Vampire Story se révèle être un moment de lecture assez sympathique, même s’il ne chamboulera pas notre quotidien. Fluide, divertissant, se parant de moments gores parfois grotesques et gratuits, la force du récit réside surtout dans la personnalité des deux principaux personnages, faisant alors jouer leur différence comme une force pour évoluer en bien. Bref, si David Wellington s’amuse avec ces suceurs de sang, il en oublie quand même de créer un fond, ou tout du moins de créer une certaine réflexion sur un thème fort. Et même si parfois, le suicide est abordé (puisque nécessaire pour se transformer en vampire), il reste trop survolé pour être un sujet mis en avant. Dommage, il y avait peut-être matière à faire quelque chose de plus profond…

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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