mai 2, 2024

Mike Tramp – Stray From the Flock

Avis :

Né au début des années 60, Mike Tramp grandit au Danemark et va rapidement s’intéresser à la musique. Il va intégrer un premier groupe avec lequel il sort un album, puis il rejoint un groupe Pop nommé Mabel dans les années 70. Le succès est immédiat dans son pays et en Espagne, à un tel point que le groupe représentera le Danemark à l’Eurovision de 78. Dès lors, le groupe se déplace en Espagne, puis aux Etats-Unis pour tenter une carrière internationale. La sauce ne prend pas, le groupe revient à la maison, sauf Mike Tramp qui décide de rester aux States. Là-bas, il va s’acoquiner avec Vito Bratta et fonde White Lion, qui va devenir l’un des groupes phares de la scène Glam Metal des années 80. Si le groupe continue son bonhomme de chemin jusqu’en 2008, Mike Tramp va entamer une carrière solo dès 1997.

En parallèle de divers projets, dont White Lion mais aussi Freak of Nature, Mike Tramp va sortir des albums solos de façon compulsive, puisque depuis la fin des années 90, il lui arrive de sortir un effort par an. Stray From the Flock est le onzième skeud de l’artiste qui, pour le coup, est retourné au Danemark pour l’enregistrer. Le danger avec une carrière solo, c’est souvent de faire dans la redite et de ne pas arriver à se détacher de son groupe d’origine. Or, Mike Tramp délaisse le Glam Metal pour fournir un Soft Rock mou du genou, qui est à la lisière entre Bon Jovi et Bruce Springsteen, mais sans en avoir le génie. Bref, un coup d’épée dans l’eau, qui ravira peut-être les fans du type, ou tous ceux qui veulent écouter un Rock dénué d’énergie, lorgnant le plus souvent sur les ballades.

La preuve en est avec le premier titre de l’album, qui est aussi le plus long, dépassant les huit minutes, No End to War. On pourrait croire au départ que le morceau va décoller et proposer quelque chose de plus entrainant, de plus virulent, même dans son refrain, mais on va vite se rendre compte que l’on restera sur une même ligne mélodique. C’est mou, musicalement, c’est très simple, et c’est relativement décevant. Et ce n’est pas le morceau suivant qui va nous réconcilier avec Mike Tramp. Dead End Ride pourrait être un transfuge d’un titre de Bon Jovi, tant ça n’avance pas et ça frelate le Soft Rock US désuet. Là aussi, c’est très mélodique, mais ça reste sur un encéphalogramme plat. Très clairement, malgré la jolie voix du chanteur, on se fait chier. Homesick ne sera qu’une continuité des deux titres précédents.

Alors oui, on peut y trouver un peu de mélancolie, et un côté très 80’s, mais il n’y a rien qui reste vraiment en tête, et parfois, on se rapproche même d’un genre très cringe, l’AOR. Les nappes de clavier sont là pour nous rappeler cela… Avec You Ain’t Free Anymore, Mike Tramp a un petit sursaut de vigueur. Mélange de Rock et de Country, le morceau tire son épingle du jeu par son énergie et cette envie de faire un peu plus bouger les foules. Alors certes, on ne sera pas à se sauter les uns sur les autres, mais il y a de quoi danser, plutôt que de rester le cul vissé sur une chaise à à peine dodeliner de la tête. Malheureusement, avec No Closure, le chanteur se parodie lui-même, et on fait face à une ballade insupportable.

Non seulement c’est mou, mais en plus de cela, ce n’est pas intéressant d’un point de musical et technique. Il s’agit d’un morceau que l’on a déjà entendu des centaines de fois, à travers des artistes bien plus brillants, comme Bon Jovi, par exemple. One Last Mission est un bon titre, puisqu’il fait partie des deux/trois moments un peu plus nerveux, où la guitare s’exprime un peu plus. Néanmoins, c’est tellement noyé dans la masse, que l’on oublie assez rapidement ce titre, pour se focaliser sur les trucs mous qui parasitent l’ensemble de l’album. Même Live it Out qui fait des promesses au début ne tient pas la distance. Quant à Messiah, c’est le morceau avec onomatopées pour mieux le mémoriser, mais on n’en a pas vraiment envie… On touche même le fond avec Best Days of my Life, d’une niaiserie folle.

Au final, Stray From the Flock, le onzième album solo de Mike Tramp, est une belle déception. Si le chanteur délaisse le Glam Metal pour tomber dans un Rock mou du genou, on sera surtout déçu par le manque d’énergie et d’inventivité au sein de ce skeud. On retiendra uniquement deux titres plaisants, au milieu d’un océan de ballades qui n’ont que peu d’intérêt, tant elles semblent datées et remplaçables. Bref, un album qui plaira peut-être au fan du type, mais qui reste du rock pour papys, qui écoutent ça dans un vieux fauteuil élimé.

  • No End to War
  • Dead End Ride
  • Homesick
  • You Ain’t Free Anymore
  • No Closure
  • One Last Mission
  • Live it Out
  • Messiah
  • Best Days of my Life
  • Die With a Smile on Your Face

Note : 07/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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