mai 3, 2024

Innerforce – From Within

Avis :

Bien souvent quand on évoque le Power Metal, on pense immédiatement à des groupes européens, provenant d’Allemagne, d’Italie ou de Scandinavie. Il faut dire que ces pays ont des groupes emblématiques dans le genre et que le reste du monde est un peu à la peine, même les Etats-Unis. Pourtant, la musique est universelle, et on trouve de tout, partout. Et Innerforce est là pour en attester. Formation de Power Metal assez classique, le groupe se forme à Bueno Aires en 2013, et c’est quatre ans plus tard que sort From Within, leur premier album, autoproduit. Et pourquoi s’intéresser à un tel album, qui a déjà plus de six ans d’existence ? Tout simplement car il a permis à la bande de signer sur un label par la suite (Cuervo Records) et de pouvoir sortir un second album en 2022. Alors allons voir un peu ces origines.

Le skeud débute avec In Between, et il ne s’agit pas d’une introduction. Le groupe décide de commencer à fond les ballons pour fournir un excellent premier morceau qui donne envie d’écouter la suite. On est clairement dans un Power très classique, relativement rapide et plutôt enjoué dans le chant, mais c’est fait de belle façon, et surtout, la production est nickel. Ça peut manquer de rondeur sur quelques breaks, mais ça reste une bonne surprise. De plus, histoire de ne pas en faire des caisses, le groupe propose des titres qui ne sont pas trop longs et ne cherchent jamais à faire complexe. Un effort louable, qui évite de se perdre dans des morceaux à rallonge qui peuvent ne pas tenir la route, la faute à une production qui ne serait pas à la hauteur. All Lies va dans ce sens malgré un refrain un peu en deçà.

Pour autant, les riffs sont bons et on sent une volonté d’aller vers quelque chose qui fasse bouger les foules. Le seul petit autre défaut que l’on pourrait émettre concerne la voix du chanteur, qui se perd parfois dans des aigus pas toujours maîtrisés. Silent Worlds va être un sympathique moment, mais il se perd avec des sortes de textes lus qui cassent un peu le rythme et l’ambiance. Et on va aussi remarquer un rythme qui devient un peu redondant. En fait, ça manque un peu de variations et de percussions. Mais n’oublions pas qu’il s’agit d’un premier album, autoproduit en plus de ça. Et globalement, c’est assez impressionnant. Mais Today va venir mettre son petit grain de sel. Car il s’agit du morceau le plus faible de l’album. Ici, on rentre dans un mid-tempo décevant, et surtout le chanteur va chanter faux pour la première fois.

Il est même étrange que ce morceau, qui est plus Hard que Heavy ou Power, ait été gardé au sein de cet album, car il est clairement en deçà. Heureusement, Fight for Freedom vient redorer le blason du groupe, avec un entrain retrouvé et quelques saillies intéressantes, notamment au niveau de la batterie qui est vraiment très bien employée. En abordant Wings of Life, on pourrait croire à une ballade timide, qui résonne comme un passage obligé, mais le groupe va en faire tout autre chose en son milieu, lâchant les grattes et venant accélérer le rythme une bonne fois pour toute. Une montée crescendo parfaitement orchestrée qui fait plaisir à entendre. Puis Born to be Free va venir tenter un petit riff addictif, même s’il peut sembler un poil ringard car il s‘agit d’une sorte de gimmick que l’on entend souvent chez les albums Métal indépendants.

Mais Galleons of Nations va venir ravir nos esgourdes, avec une histoire de pirates et un délire assumé jusqu’au bout. On entend les vagues, les cordages qui grincent, les mouettes et les tirs de canons. C’est savamment mis en place, et surtout, il y a une vraie cohérence dans le morceau qui fait que l’on prend un vrai plaisir d’écoute. Never Surrender continuera sur des chants guerriers avec un bon refrain. Il est dommage que le chanteur soit si faible sur une telle production. On entend bien les limites du frontman qui a du mal à parfois tenir une note. Puis Innerforce, avec ces élans parfois un peu Punk et son riff qui évoque parfois Smoke on the Water, s’avère sympathique mais oubliable. Il faudra alors compter sur The Illusionist pour nous surprendre avec ses plus de six minutes et sa structure complexe mais lisible.

Au final, From Within, le premier album d’Innerforce, est une vraie surprise, tant on pouvait penser à un effort faiblard et produit avec les moyens du bord. Mais le groupe gère parfaitement son style et son enregistrement tient grandement la route. On comprend d’ailleurs aisément qu’une maison de disques ait bien voulu les signer pour un second opus. Bref, du Power simple mais efficace, qui ne réinvente en rien le genre mais s’avère plaisant à plus d’une écoute.

  • In Between
  • All Lies
  • Silent Worlds
  • Today
  • Fight for Freedom
  • Wings of Life
  • Born to be Free
  • Galleons of Nations
  • Never Surrender
  • Innerforce
  • The Illusionist

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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