décembre 11, 2024

Nickelback – Get Rollin’

Avis :

Il y a certains groupes qui sont constamment moqués sur la toile, la faute à un morceau mal vu par une communauté, ou par des attitudes parfois grotesques. Et parmi tous ces groupes, Nickelback tient la dragée haute à beaucoup d’autres, et cela depuis des années. Le problème vient surtout d’une chanson, How You Remind Me, une ballade sirupeuse aux paroles anodines, mais qui va faire un carton dans la sphère mainstream. Il n’en fallait pas plus pour que les « true » métalleux prennent le groupe en dérision, surtout que Nickelback se veut un héritier de la scène Grunge, avec quelques assertions plus Métal. Mais rien à faire pour les canadiens, malgré les sorties d’albums et des ventes plus qu’honorables, de nombreux amateurs de musique extrême considèrent le groupe comme un truc ringard et sans aucun intérêt. Et quelle faute de goût !

Car oui, malgré des ballades qui résonnent comme des balises obligatoires pour la formation, on retrouve de bons morceaux de bravoure, et il faut croire que les gens s’arrêtent sur des à priori qui ne sont pas fondés. Get Rollin’ est le dixième effort studio de la bande, et on en entend parler dès 2019, avec la volonté de Chad Kroeger d’aller vers quelque chose de plus Heavy Metal, voire même de faire un album de reprise de Slayer. La tonalité est donnée, les canadiens veulent frapper fort. Mais il semblerait qu’avec le temps, les choses ont évolué, et que le Métal n’était plus trop au rendez-vous. Est-ce une volonté du groupe ou de la maison de disques ? Le mystère reste total. Quoiqu’il en soit, Get Rollin’ est un album qui nous laisse sur un sentiment mitigé, la faute à un début tonitruant et un soufflé qui s’épuise vite.

Très clairement, on peut dissocier l’album en trois parties distinctes, qui s’entremêlent les unes dans les autres, dans l’espoir de donner un pot-pourri protéiforme. Le résultat laisse dubitatif, sans pour autant paraître mauvais. Et dès le départ, le groupe nous balance deux gros morceaux qui vont nous faire dire que oui, le métal est de retour dans la formation. San Quentin ouvre le bal, et c’est un excellent titre qui envoie le pâté. D’ailleurs, dès le démarrage, la ligne de basse est solide, la batterie frappe sévère, et la voix granuleuse de Chad Kroeger fait le reste. De plus, d’un point de vue technique, on a de belles ruptures et une envie de balancer du solo. Bref, Nickelback semble de retour, et ce n’est pas Skinny Little Missy qui va nous faire dire le contraire. Le titre est ultra groovy, en plus de bénéficier d’un refrain catchy en diable.

Et encore une fois, via ce titre, on ressent une vraie technique, avec un joli solo qui fait amplement le taf. Le dernier titre un peu énervé est Vegas Bomb, qui rejoint les deux précédents morceaux pour former une sorte de sainte trinité, redorant le blason égratigné de Nickelback. Et il est bien dommage que par la suite, les autres titres ne tiennent pas vraiment la route, ou ne sont pas aussi puissants que les trois morceaux précités. On retrouve quelques pistes qui sont dans une veine Rock, mais ça restera bien timide. High Time est relativement sympathique, avec un fort relent de Country moderne, mais on reste sur du mid-tempo assez timide. Steel Still Rusts reste dans un carcan radiophonique qui l’empêche cruellement d’être intéressant. Puis Standing in the Dark se révèle presque trop Pop pour nous emporter totalement.

C’est presque agaçant de sentir le potentiel du groupe, mais qui se met des barrières pour pouvoir plaire à une frange plus grande de la population. Et ce n’est pas la troisième catégorie qui va nous rassurer et nous convaincre. Là, on sombre dans les ballades sirupeuses qui manquent d’originalité et qui font écho aux moqueries qu’a subi le groupe. Those Days est inconséquent au possible, tout comme Tidal Wave, deux titres qui s’oublient aussi vite qu’ils ont été entendus. Avec Does Heaven Even Know you’re Missing ? le groupe retombe dans ses travers mélancoliques et amoureux, et on reste dans un truc sans intérêt. Puis Horizon est totalement transparent, tout comme Just One More qui clôture l’album de façon Pop et ensoleillé, renouant avec la pochette, mais on reste sur notre faim.

Au final, Get Rollin’, le dernier album de Nickelback, s’avère être une petite déception. Le démarrage fait illusion, avec deux morceaux réussis et ultra punchy, mais par la suite, le groupe retombe dans ses travers commerciaux, et délivre une playlist qui manque cruellement de mordant et d’envie de nous rentrer dedans. Bref, ce n’est pas non plus la catastrophe, mais on assiste à un album un peu mou du gland, et qui manque de nerf…

  • San Quentin
  • Skinny Little Missy
  • Those Days
  • High Time
  • Vegas Bomb
  • Tidal Wave
  • Does Heaven Even Know you’re Missing ?
  • Steel Still Rusts
  • Horizon
  • Standing in the Dark
  • Just One More

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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