avril 27, 2024

Only Murders in the Building Saison 3

D’Après une Idée de : Steve Martin et John Hoffman

Avec Steve Martin, Martin Short, Selena Gomez, Meryl Streep

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 10

Genre : Comédie, Policier

Résumé :

Charles, Oliver et Mabel enquêtent sur le meurtre de Ben Glenroy, star de films d’action qui faisait ses débuts à Broadway dans la pièce mise en scène par Oliver. Avec l’aide de Loretta Durkin, notre trio se lance dans l’affaire la plus difficile de son histoire, tandis qu’Oliver tente désespérément de relancer son spectacle.

Avis :

Il y a des séries, allez savoir pourquoi, qui agissent comme des shows doudous, où l’on se régale de les regarder sous un plaid, un sourire béat aux lèvres. En règle générale, ce sont des séries légères ou romantiques, qui ne cherchent pas le drame à tout prix, ni même l’action, mais qui peaufinent leurs personnages et les enrobent dans un écrin confortable. C’est totalement le cas avec Only Murders in the Building, qui parle pourtant de meurtre et d’enquête. Sauf que là, c’est traité avec une certaine légèreté, tout en abordant des thèmes importants sans jamais en faire des caisses. Après deux premières saisons adorables, voici que le show revient pour une troisième saison qui prend place à la fois dans l’Arcodia, mais aussi dans un théâtre, lieu maudit où plane l’ombre d’un fantôme. Bref, vous l’aurez compris, cette troisième saison est tout aussi réussie que les précédentes.

Ici, on reprend à la fin de la deuxième saison. Oliver met en scène une pièce de théâtre qu’il veut faire produire sur Broadway. Mais manque de bol, son acteur principal, Ben Glenroy, meurt sur scène, avant de revenir à la vie quelques temps après, pour mourir d’une chute au sein de l’Arcodia. Si la police mène l’enquête, notre trio va s’en mêler, pensant que c’est quelqu’un de la pièce qui a fait le coup, par jalousie ou un tout autre motif. Une occasion en or pour remettre en place le podcast, mais le trio ne va pas être accord, et chacun aura des intérêts dans les suspicions. Encore une fois, la série met le nez dans un meurtre, restant ainsi fidèle à son crédo de départ, mais proposant alors des personnages différents et des évolutions qui vont créer des divergences, notamment entre les trois acolytes.

En effet, ici, tout un chacun va essayer de vivre sa vie, mais des contraintes vont créer de nombreuses discordes au sein du trio. En premier lieu, on va voir que Charles tombe amoureux de sa maquilleuse, mais il aime sa vie seule, et il aura du mal à accepter cette intrusion dans son appartement. A un tel point que le stress va lui faire connaître la fameuse chambre blanche, lieu psychologique qui font faire n’importe quoi aux artistes. Cela va lui jouer des tours pour son rôle dans la pièce d’Oliver, créant alors des tensions fortes, et empêchant l’enquête d’avancer, notamment lorsque son amoureuse est suspectée à cause d’un rouge à lèvres. Mais il en va de même avec Mabel, qui va trouver elle aussi l’amour avec Tobert, un caméraman aventurier assez mystérieux, qui cristallisera la peur de la perdre par nos deux papys.

Si l’axe de Mabel est moins fort que les deux autres, il n’en demeure pas moins intéressant, car cette dernière essaye d’avancer, d’évoluer, se rend compte de sa différence d’âge avec les deux autres, et va prendre conscience que son temps dans l’Arcodia est peut-être révolu. Cependant, elle va aussi se rendre compte de son amour paternel pour ses deux hommes qui s’avancent comme des pères de substitution. Enfin, Oliver va aussi aller dans les eaux troubles de l’amour, tombant éperdument en émoi face à Loretta, une actrice qui a toujours rêvé de percer, et qui est dotée d’un talent hors-normes. Et le metteur en scène de laisser de côté son impartialité dans l’enquête lorsque Loretta est suspecte, puis se livre à la police pour le meurtre de Ben Glenroy. Bref, l’amour est partout, et sous toutes ses formes, jusqu’à la plus perverse entre une mère et son fils.

Mais au-delà de ce thème qui bouffe toute la saison (dans le bon sens du terme), on retrouvera d’autres sujets qui sont traités de fort belle manière. On y verra une relation entre frères assez tumultueuse, l’un vivant dans l’ombre de l’autre. Difficile de passer outre les dangers de la production, notamment lorsqu’il faut faire face à des critiques acerbes et extrêmement lus. D’ailleurs, ce sujet sera la pierre angulaire de cette saison, démontrant que certaines personnes de la presse ont un pouvoir immense sur ce qui peut se jouer à Broadway. On trouvera aussi des thèmes autour de l’abandon d’un fils lors d’une erreur de jeunesse, ou encore d’une carrière qui bat de l’aile, avec une avant-garde qui déboule et vole le devant de la scène. Et que dire sur la pression subie par les acteurs, pour toujours être au top et se faire bien voir. Bref, c’est riche.

Et encore une fois, la série réussit son pari de rendre cela digeste en dix épisodes et de ne jamais sombrer dans une sorte de redondance mélancolique. Certes, on aura du drame et des moments tristes, notamment lorsqu’il faudra évoquer la maladie de cœur d’Oliver, ou encore lorsque Charles va se séparer, mais il y a toujours un humour décapant qui viendra embellir les choses, sans jamais prendre le dessus. Les peurs de Charles qui se cristallisent en délire obscènes, les jeux de mots pourris d’Oliver avec son hystérie, ou encore les vieilles manigances des trois pour s’infiltrer dans des interrogatoires, sont autant de moments drôles qui permettent à la série de souffler et de retrouver un côté « léger ». Le tout servi par une mise en scène simple mais efficace.

Enfin, cette troisième saison peut se targuer d’avoir un casting complètement dingue, et de peaufiner certains personnages secondaires. On pourra compter sur Paul Rudd, déjà vu à la fin de la saison précédente, qui sera la victime, et qui va hanter tous les épisodes, avec son caractère débridé et insupportable. Mais c’est clairement Meryl Streep qui va voler la vedette à tout le monde en Loretta, cette actrice qui n’a jamais percé malgré tous ses efforts, et qui va trouver la voie avec la pièce d’Oliver. L’actrice est magistrale en plus d’être touchante. On pourra aussi compter sur Jesse Williams en beau gosse de service qui va faire craquer Selena Gomez. Bref, on sent que la série gagne en popularité et peut se permettre d’avoir de grands acteurs pour tenir des rôles secondaires, créant ainsi de belles surprises.

Au final, cette troisième saison d’Only Murders in the Building est encore une fois une belle réussite, malgré la redite profonde du scénario (encore un meurtre et une nouvelle enquête du trio qui relance son podcast). Les scénaristes continuent de créer la surprise en changeant le cadre et les thèmes, donnant plus de profondeur à notre trio, mais ne délaissant pas pour autant les personnages secondaires, qui sont vraiment attachants. Bref, une série doudou qui procure un vrai plaisir simple à chaque visionnage.

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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