avril 24, 2024

Hunters Saison 1

D’Après une Idée de : Natalie Chaidez

Avec Nathan Phillips, Britne Oldford, Mark Coles Smith, Julian McMahon

Pays: Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 13

Genre: Science-Fiction

Résumé :

A la suite de la disparition soudaine de sa femme, un agent du FBI voit ses recherches l’amener jusqu’à  une unité spéciale et secrète du gouvernement, constituée pour traquer un autre genre de terroristes, des criminels venus d’un autre monde.

Avis :

Adapter un livre en film, c’est monnaie courante, mais parfois, c’est un peu limite en termes de temps pour tout aborder et souvent, on reste déçu par ces adaptations. Par contre, s’il y a bien un format qui se prête à cet exercice, c’est la série. Il est plus facile de diviser un livre en chapitre, pour en faire des épisodes, et ainsi prendre le temps d’être fidèle, sans faire des raccourcis déroutants. Encore faut-il adapter le bon roman. Avec Hunters, Natalie Chaidez ne fait pourtant pas ses premiers pas sur le petit écran. Il faut dire qu’elle est aussi la productrice de 12 Monkeys, la version série du film L’Armée des 12 Singes de Terry Gilliam, mais aussi de Queen of the South. Mais à ce jour, Hunters reste l’une de ses plus grands échecs, une seule saison de 13 épisodes, qui s’arrête sur un cliffhanger moyen et qui laisse le spectateur sur sa faim. Mais pourquoi un arrêt si soudain ? Tentons d’analyser un peu cette série, qui fourmille d’idées, mais qui se prend les pieds dans un scénario trop alambiqué.

Pour la petite histoire, on commence la série avec la disparition d’une nana. Le problème c’est que son mec est un ancien militaire qui a fait l’Afghanistan et qui a vécu une terrible épreuve là-bas. Il se lance alors à la recherche de sa femme et se retrouve dans les bureaux du ETU, qui pourchasse un réseau de drogue qui serait tenu par des extraterrestres, des Hunters. A partir de là, il va devoir faire équipe avec une Hunter et un autre agent afin de remonter la filière, de comprendre les enjeux des Hunters et hypothétiquement de retrouver sa femme. Le pitch est très difficile à comprendre de prime abord car il mélange plusieurs pistes. D’un côté, nous avons l’invasion des aliens, qui dealent de la drogue pour on ne sait quelle raison, et de l’autre, nous avons la recherche de la femme du héros, qui semble être lié avec les aliens. Ce gros mélange est assez indigeste et on peut arriver à l’épisode cinq sans pour autant comprendre ce qu’il se passe. Les enjeux sont flous, ils sont parfois perdus dans des flashbacks redondants et cassant le rythme de la série et quelque fois, on part carrément sur d’autres pistes, comme cet épisode trois, qui semble être une référence à Predator avec sa jungle bolivienne.

De ce fait, il est difficile d’accrocher à la série dès le départ, d’autant plus que dans sa réalisation, ça reste relativement anecdotique. Estampillée Syfy, il ne faut pas s’attendre à des plans-séquences de folie ou des moments d’anthologie. La série se contente du minimum et tente de fidéliser le spectateur sur de la rétention d’informations, ou sur de nouvelles pistes à chaque nouvel épisode. C’est un peu léger et parfois les raccourcis sont bien visibles. Et pourtant, certaines idées sont assez intéressantes. Si on ne voit jamais vraiment les Hunters (il faut dire que niveau budget, cela aurait été ridicule), leur façon de communiquer est assez stressante et dérangeante. Ils font de petits cliquetis, un peu comme certains zombies dans le jeu The Last of Us, et cela montre leur côté inhumain. Cependant, il y a là aussi de grosses incohérences dans la nature même des extraterrestres. C’est-à-dire que l’on ne comprend pas trop bien certaines de leurs actions, qui sont en total désaccord avec leur volonté finale. Afin de ne pas spoiler, même s’il n’y a qu’une saison et pas de fin, il y a quelque chose qui ne va pas du tout entre l’intention principale des Hunters et certains actes, notamment ceux en Afghanistan.

Ensuite, l’autre gros défaut de cette série, c’est clairement les personnages. On ne ressent aucune empathie pour personne. Nathan Phillips est peut-être celui pour lequel on éprouve le plus de bons sentiments, mais ça reste très minime. Il faut dire que tous ces protagonistes manquent cruellement de background. On aura bien un épisode sur la jeunesse de la Hunter qui aide les humains, mais c’est fait assez maladroitement et l’actrice, Britne Oldford n’est pas très engageante dans ce rôle. Elle n’a pas de charisme particulier et ne dégage rien. Du coup, on ne s’attache pas à elle, ni à ses contradictions. Le pire personnage étant clairement l’espèce de mercenaire homosexuel (parce que visiblement, il faut maintenant en rajouter un) joué par Mark Coles Smith, qui tire la gueule tout le temps et qui s’avère détestable du début à la fin sans une seule nuance. C’est d’ailleurs ce qu’il manque à tous les personnages, de la nuance. Les jeux sont monolithiques, les acteurs ne semblent pas investis ou pas suffisamment empathiques pour que l’on s’attache à quiconque. Et c’est difficile de tenir sur toute une saison avec des personnages que l’on n’aime pas. Sauf Julian McMahon tire son épingle du jeu en alien psychopathe.

Néanmoins, la série propose parfois quelques bonnes idées. Si les personnages manquent de nuances, ce ne sera pas forcément le cas de certains passages. La série met le doute sur plusieurs points du récit et arrive à tenir un certain suspens sur quelques séquences. A titre d’exemple, il y a un moment où l’on ne sait pas si l’héroïne Hunter ne va pas trahir les humains, si elle n’est pas devenue une espionne alien. Comme on ne sait pas vraiment les enjeux des extraterrestres et on ne sait pas s’ils nous disent la vérité. La série arrive à distiller quelques points d’accroche qui font que l’on continue malgré tout jusqu’au bout. Enfin, et ce n’est pas négligeable, mais la série n’est pas avare en gore et autres effets dégoulinants. Les Hunters sont des aliens qui assimile l’ADN humain pour se transformer, mais le retour à leur état de base ne peut pas se faire et certains moments sont assez sales. Alors le problème, c’est que c’est souvent gratuit et ne fait pas avancer l’intrigue, si ce n’est de placer une petite réflexion sur les recherches scientifiques qui vont parfois trop loin et au mépris de certaines espèces. C’est très léger.

Au final, cette première et unique saison de Hunters n’est pas bien folichonne et on peut comprendre pourquoi elle n’a pas été renouvelée. Il manque beaucoup de profondeur à tout ça et surtout une ligne rouge plus claire qui ne fait pas dans la surabondance de sous-intrigues. Entre des personnages pas attachants et une histoire un peu trop rocambolesque, on aura vite fait le tour de cette série, malgré quelques idées, noyées dans un océan de platitude. Bref, ce n’est pas mauvais en soi, mais ça n’a rien d’exceptionnel.

Note : 10/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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